6 moyens d’améliorer son oreille musicale

Oreille absolue, oreille relative, oreille musicale… Quelle que soit l’appellation que vous lui donnez, retrouvez au sein de sein de cet article 6 façons vous permettant d’améliorer votre oreille pour mieux percevoir et reconnaître les notes que vous entendrez.

Ah l’ouïe… C’est quand même grâce à cette capacité formidable que nous avons la chance de pouvoir percevoir la musique et de l’apprécier. Posséder une bonne ouïe constitue donc une qualité formidable, et ceci est d’autant plus vrai pour le musicien : car l’ouïe est pour les musiciens ce que le marteau est au forgeron : un outil indispensable lui permettant de réaliser son travail final. (Vous avez noté un peu la beauté de cette métaphore ?^^)

En tant que musicien mais aussi en termes de composition, les avantages à posséder une bonne oreille sont en effet multiples :

  • Qui n’a jamais rêvé de pouvoir accorder sa guitare sans recourir à l’accordeur électronique ?
  • Qui n’a jamais voulu retranscrire un morceau uniquement à l’oreille ? (et ainsi éviter de perdre son temps à chercher une partition ou une tablature introuvable sur le web :))
  • Sans parler du cas de l’improvisation où une bonne oreille vous aidera à reconnaître la tonalité du morceau pour ainsi vous permettre de jouer les notes qui feront mouche à coup sûr.

Alors comment améliorer votre ouïe? Comment aiguiser ce sens afin d’en faire votre arme et votre atout principal ? Est-ce seulement possible ?

En effet, énormément de mythes, de débats,  et de contradictions règnent autour de ce concept d’oreille musicale. Si bien, qu’il est même devenu difficile d’en donner une définition aujourd’hui. Pour certains, posséder une bonne oreille musicale est en effet un don et ne peut être travaillé. Pour d’autres, c’est l’oreille absolue qui est innée mais il est cependant possible d’améliorer son oreille relative.

Le but de ce billet n’est donc pas de redonner des définitions à ces concepts ni d’alimenter le débat pour savoir si l’oreille absolue est innée ou pas (vous avez de quoi chercher et tergiverser sur la toile !),  mais de vous donner des conseils clairs et simples qui ont marché pour moi (car même si je suis pianiste, j’avais une oreille relativement mauvaise et je me payais souvent les plus mauvaises notes de l’école de musique en dictée mélodique :D), et qui vous permettront de faire progresser votre oreille.

1) Retranscrire des morceaux à l’aide de votre instrument

Selon moi, il n’y a rien de mieux que cette méthode afin de développer votre oreille musicale.

Tout ce que vous avez à faire, c’est d’écouter une musique (de préférence qui vous plaise:)), puis d’essayer d’en retranscrire les notes grâce à votre instrument. Procédez par tâtonnement : écoutez la note du morceau, mémorisez-la, puis chercher là à l’aide de votre instrument. Cela peut paraître long et fastidieux au début – et c’est vrai que si vous vous attaquez directement à un concerto de Rachmaninov, vous n’êtes pas sorti de l’auberge-, mais vous verrez que la majorité des chansons actuelles sont vraiment très faciles à retranscrire.

De plus, vous constaterez qu’avec de la pratique régulière, vous trouverez les notes de plus en plus rapidement tout en utilisant de moins en moins votre instrument, jusqu’à ne plus l’utiliser du tout et retranscrire les musiques de façon naturelle.

2) Repérer les notes et les associer à une image

La deuxième méthode va vous aider à identifier les notes plus rapidement. Cette méthode est vraiment simple en théorie mais va vous demander énormément de pratique avant de se révéler efficace. Il s’agit de se concentrer afin d’associer dans son esprit une note à une image, ou plus précisément à une couleur musicale.

Chaque accord ou note possède en effet une “couleur” spécifique qu’il est possible d’identifier à force de pratique. Par exemple, si pour vous le Fa# renvoie dans votre esprit à quelque chose de « vibrant », chaque fois que vous entendrez un Fa#, vous ressentirez cette sensation et vous saurez alors automatiquement que vous êtes en présence de cette note.

Pour réussir à associer une note à une image, il vous suffit d’écouter la note de façon répétée de très nombreuses fois, (et régulièrement) puis de se concentrer afin de voir ce que cette note évoque dans votre esprit. Même si ça peut paraître difficile au début, ne vous découragez pas ! A force d’écoute et de persévérance, vous verrez que vous arriverez à associer les notes à des couleurs puis à les discerner facilement.

3) Repérer les intervalles

Un intervalle, c’est la distance qui sépare deux notes. Autrement dit, c’est la différence de hauteur existant entre ces deux notes. Tout comme pour les notes et les accords, chaque intervalle possède une sonorité particulière, qu’il est possible d’identifier à force d’écoute et de travail. Apprendre à identifier les intervalles vous aidera donc à repérer beaucoup plus facilement les notes. En effet, si vous reconnaissez le son d’un intervalle de tierce majeur et que vous savez que la première note que vous avez entendue est un do, vous en déduirez donc logiquement que la deuxième note entendue sera un mi. Et si cette notion d’intervalle et encore un peu floue pour vous, n’hésitez pas à aller consulter mon article sur le sujet: « Les intervalles« .

4) User des notes de référence

Vous avez probablement déjà tous entendu l’expression « donner le la ». Pour la petite histoire, cette expression trouve son origine avec les orchestres car les musiciens doivent accorder leurs instruments les uns aux les autres à partir du « la » pour pouvoir jouer harmonieusement. Le la est donc devenu la note de référence dans la musique. Ainsi, vous pouvez très bien utiliser ce principe dans le but d’améliorer votre oreille et vous aider à déchiffrer les autres notes. Pour ce faire, mémorisez le La, puis retrouvez les autres notes entendues en s’y référant. Si vous entendez une note, demandez-vous par exemple si cette dernière est plus grave ou plus aigüe que le la, ou si elle en est proche ou éloignée. Pour encore plus de facilité, rien ne vous empêche de repérer d’autres notes de référence en gravant par exemple au fer rouge la sonorité du « mi » dans votre esprit.

5) Associer chaque note à un morceau

Le principe : on associe chacune des 12 notes à un morceau, où la première note du morceau correspond à la note associée. Par exemple je sais que la première note du morceau « Clocks » de Coldplay est un Ré#. Chaque fois que j’entends un Ré# je me dis donc « tiens, c’est la note de Clocks ! », ce qui maintenant me permet d’identifier automatiquement les Ré#.

6) Chanter !

Chanter est un excellent moyen de développer son oreille. Même si comme moi, vous êtes des piètres chanteurs, n’hésitez pas à chanter chaque air que vous jouez. Non seulement cela vous permettra d’améliorer votre écoute, mais ça vous aidera également à développer votre créativité et votre sens de l’improvisation.

Bonus :

– Un site vous permettant de tester les capacités de votre oreille : http://www.symphozik.info/Tests-oreille-absolue.html
– Et un logiciel à télécharger gratuitement pour vous permettre d’entraîner et de développer votre écoute: Télécharger GNU Solfège
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Vous entendez ça ?

C’est le bruit de mon magnifique guide « Composer sa chanson de A à Z » qui vous aidera à composer votre chanson facilement et étape par étape. (Vous avez vu la transition subtile ici ? :)). N’hésitez pas à vous le procurer si vous cherchez un ouvrage de référence sur la composition ou si vous voulez simplement aider le site. 😉

Composer sa chanson de A à Z

 


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16 commentaires


  • Boulzor

    Bon article!

    J’y ajouterais une petite astuce pour reconnaitre les différents intervalles:

    Lorsqu’il s’agit d’une 2nde majeur, on entend les deux premières notes de « J’ai du bon tabac ».
    Lorsqu’il s’agit d’une 2nde mineur, celles de « Les dents de la mer »
    3erce majeur: « A la claire fontaine »
    3erce mineur: « Fort Boyard »
    4rte juste: » La Marseillaise »
    5inte juste: « Star Wars »
    8ave juste: « Singing in the rain »

    Voilà, je ne sais pas si c’est bien clair, mais ce n’est pas évident par écrit 🙂

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    • Elisabeth

      Au contraire, tres tres clair…et merveilleusement simple…merciiiiiii!!!

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    • sandrine

      excellent, merci 😉

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    • BIDET ANTOINE

      Entièrement d’accord avec toi Boulzor 😉
      Pour compléter ta liste moi on m’avait appris à me fier à :
      – « L’eau Vive » et « A la pêche aux moules » pour la 3erce Majeure ;
      – « 1492 » de Vangelis pour la 6te mineure ;
      – « Malbrough s’en va en guerre » pour la 6te Majeure ;
      – « Maman les p’tits bateaux pour la 7ème Majeure.

      En tout cas, super article Alex ! 🙂

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  • J Vibert

    J’arrive bien à associer les sons aux noms des notes et aux notes sur les partitions (35 ans de pratique ça aide…), mais les couleurs… c’est pas pour moi.

    Sinon quelques précisions complémentaires à propos du contenu de cet article :

    Tout le monde ne s’accorde pas sur un la. Dans un orchestre symphonique, on donne typiquement un la bien sûr (sur lequel s’accordent les violons, les flûtes…), mais aussi ensuite sur si b que donne un instrument déjà accordé (sur lequel s’accordent les clarinettes, les trompettes… quand ils le peuvent). Les possibilités d’accord sur un instrument à vent sont assez faibles : si une clarinette ou une flûte est trop aiguë, on peut en général tirer dessus pour l’allonger et faire descendre la note, mais s’il est trop grave, on ne peut rien faire.

    Une des raisons de l’accord sur une autre note qu’un la est que toutes les notes ne sont pas parfaitement justes sur tous les instruments. Sur une clarinette ou un saxo, certains tons sonneront plus juste que d’autres. On le remarque d’autant plus sur les instruments transpositeurs (quand un clarinettiste pense un do, il joue en fait en général un si bémol, ou un la, voire un mi bémol, suivant son type de clarinette).

    Un dernier détail, il n’y a pas un la, mais des la. Les accordeurs ont tendance à accorder les instruments de plus en plus haut. Tout le monde parle toujours du la à 440 hertz, mais en pratique, on accorde souvent plutôt vers 450 Hz. Pour moi d’ailleurs, qui suis habitué à mon piano, le la à 440 Hz sonne entre le la et le sol dièze, plutôt près de ce sol. Pas étonnant que certaines personnes décalent tout d’un demi-ton lors de tests d’oreille absolue. Le nom d’une note n’est pas une référence fiable. Il faut partir d’une même fréquence de référence, s’y habituer, puis jouer relativement à cette fréquence.

    Répondre

  • Elisabeth

    Je n’ai pas réussi a télécharger gnu solfege, est ce que c’est parce que je suis sur iPad?
    Existe t’il un autre programme ou application pour apprendre le solfege chanté que vous puissiez me conseiller?
    Merci à vous,

    Répondre

  • Sieur

    Je ne pense pas que ce poste soit encore d’actualité mais je tante une question .

    je cherche à travailler mon oreille dite « absolue » mais comment savoir si on l’a vraiment ?

    je ne suis pas capable de trouver une note à vide comme ça si je n’ai pas le do , mais je peux jouer très facilement une musique que je n’écoute qu’une seul fois donc je suis un peut frustrer quel est le type de cette oreille ? demi absolue pourrie ? serai-je capable un jour de reconnaître n’importe quel note sans l’aide d’un la ? je fais beaucoup d’exercices pour travailler ça encore faut t’il savoir si cella ce travaille vraiment ou si c’est « inné »

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  • Christiane

    Pour bien aiguiser ses oreilles, il faut toujours écouter des sons plus ou moins égaux de volume et de fréquence durant toute la journée.
    On peut dire que votre méthode est très affûtée !

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  • Vincent

    Bonjour et merci pour cet article. Je joue de la guitare et lorsque j’entends qque chose qui me plait je me base sur les coups de basses pour retrouver les accords. Ca fonctionne très bien.Cela dit je vais essayer de me chercher une référence pour un Mi. Merci encore.

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  • LMC

    Merci pour ces bons conseils, il y a un vrai travail d’association à faire, chacun peut trouver ce qui lui convient finalement pour se remémorer les notes… Il faut juste trouver ce qui fonctionne pour chacun !

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  • Annick Pillard

    Super article, très éclairant. Merci pour les téléchargements.

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  • clashalex

    Très bon article . Je connaissais déjà certains de ces conseils. Même en temps que batteur il est important pour moi d’avoir une bonne oreille. Encore merci

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  • Gabrielle

    Excellent article ! merci Alex !
    J’aime beaucoup l’idée des couleurs, des images et des sensations que j’utilise souvent mais il faut surtout garder l’oreille « éveillée » et il y a des jours où ça marche mieux que d’autres …. le cerveau, c’est comme le coeur, il a ses raisons que la raison ne connaît point …. !

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