Pourquoi vous n’arrivez pas à vous mettre (sérieusement) à la composition (1/3)

action

Vous rêvez de devenir de bons musiciens et d’écrire de belles chansons mais vous finissez toujours par abandonner votre objectif ? Malgré toute votre bonne volonté et vos nombreux essais vous n’arrivez toujours pas à progresser efficacement en composition ? Vous finissez toujours par baisser les bras en cours de route ? Ça tombe bien, vous n’êtes pas les seuls. Et pour vous aider à surmonter le problème, j’ai décidé de vous rédiger un gros dossier sur le sujet.

Disclaimer

Cet article est un peu différent de d’habitude. Là où j’aime traditionnellement aller à l’essentiel en donnant des outils concrets pour résoudre des problématiques simples, j’ai cette fois ci voulu traiter d’un sujet un peu plus vaste et théorique. Je me suis en effet demandé pourquoi certaines personnes se mettaient à la composition et réussissaient à s’épanouir dans cette activité, alors que d’autres, en dépit de tous leurs efforts, finissaient par abandonner.

Cette question en apparence simple, m’a alors conduit à réfléchir sur des problématiques beaucoup plus complexes. A savoir: Que se passe-t-il dans notre inconscient lorsqu’on essaye d’entreprendre une nouvelle activité ? Quelles sont les causes qui peuvent nous amener à l’abandonner ? Qu’est-ce qui différencie une personne qui entreprend et qui réussit, et une personne qui entreprend et qui abandonne ? Et surtout, quelles sont les causes qui permettent d’expliquer ces différences ?

Bref, vous voyez que je suis parti assez loin. 🙂 Pour être honnête, au départ, je ne voulais pas aborder ces problématiques de fond. Je voulais simplement écrire un article très pragmatique sur les raisons qui poussaient les apprentis musiciens à abandonner la composition en cours de route et les moyens d’y faire face. Mais ces questions se sont avérées tellement passionnantes, que je me suis dit qu’il serait dommage de ne pas les traiter. Après tout, quitte à écrire sur un sujet, autant le faire jusqu’au bout non ? 😉

Je préfère donc vous prévenir : préparez-vous à lire quelque chose de complètement différent de d’habitude : l’article est beaucoup plus long, le cadre plus théorique, et le sujet un peu plus éloigné de la composition classique (on touche presque à la psychologie même si bien évidemment, tout reste lié à la composition).

Néanmoins, rassurez-vous : ce genre de dossier restera une exception sur Composer sa Musique (de toute façon c’est bien trop de boulot pour que je puisse vous en proposer régulièrement^^) et les articles « classiques » reprendront bientôt leur cours. Néanmoins, j’espère sincèrement que ça vous plaira et surtout, j’espère que vous allez apprendre pleins de choses. Sur ce, installez-vous bien confortablement dans votre siège et sortez le pop-corn, on est partis.

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Introduction

La salle est à son comble et les lumières s’éteignent. Soudain, devant vous, une ombre jaillit de l’obscurité et commencent à emplir l’espace de riffs ravageurs. La salle est en délire, les pogos s’enclenchent et votre voisin renverse même un peu de bière sur votre sweat. Mais qu’importe, c’est votre groupe préféré et le moment est magique. Ils ont la classe, leur musique à la classe, et vous vous promettez qu’un jour, vous aussi vous serez à leur place. La prochaine fois, ce sera vous sur scène, et la prochaine fois, c’est au son de votre musique que les fans réagiront.

Seulement voilà, cela fait maintenant deux ans que le concert est passé et depuis rien a vraiment changé. Votre projet musical est toujours au point mort, votre guitare est au placard, et votre sweat arbore toujours cette petite tâche de bière sur le torse (là pour le coup vous abusez les amis, en deux ans vous auriez quand même pu faire une machine). 😉

Qu’est ce qui a bien pu se passer entre temps ? Comment se fait-il que vous ne vous soyez toujours pas rapprochés de vos rêves ? Pourtant, les choses n’ont pas toujours été comme ça. Vous avez même essayé de vous y mettre pour de bon : vous avez lu des articles sur la composition et le solfège (à tout hasard sur un site qui s’appelle « Composer sa Musique » :)), vous avez contacté votre pote Jean Mich’ pour faire de la musique, et pendant quelque temps, vous avez même bénéficié de cours de guitare avec un prof particulier. Bref, tout était sur de bons rails.

Pourtant, au bout d’un certain temps, les édifices que vous avez commencés à bâtir se sont peu à peu effondrés. Tout d’abord, vous avez eu à gérer des projets de plus en plus importants au boulot, si bien que vous n’aviez plus vraiment le temps de prendre des cours particuliers. Ensuite, puisque vous ne preniez plus de cours, votre pratique de la guitare s’en est ressentie et au fur et à mesure, vous avez fini par arrêter d’en jouer. Et puisque vous ne pratiquiez plus, ce n’était plus vraiment la peine de répéter avec votre pote Jean Mich’ (pauvre Jean Mich’, il était pourtant chaud lui !). Au final, la musique s’est peu à peu détachée de votre quotidien et vous avez fini par en arrêter la pratique.

Le problème, c’est que votre volonté à faire de la musique elle, est toujours intacte. Vous avez toujours cette flamme qui brûle en vous et cette envie de réaliser de grandes choses. Vous continuez à aller à des concerts, vous continuez d’écouter votre groupe préféré, et vous continuez de vous prendre à rêver. Cette situation ne peut plus durer. Elle vous frustre. Parfois, énervé contre vous-même, vous tentez de bien vous y remettre (le célèbre « aller, cette fois je m’y mets et c’est la bonne ! »), mais rien y fait. Inlassablement, au bout d’un certain temps, vous finissez toujours par retomber dans vos travers et abandonner.

Pourquoi ? Comment se fait-il que vous finissiez toujours par revenir au point de départ malgré tous vos essais ? Comment se fait-il que vous n’arriviez pas à vous mettre sérieusement à la composition alors que vous en avez pourtant envie ? Pourquoi finissez-vous toujours par abandonner vos objectifs ?

Cette situation vous paraît familière ? C’est tout à fait normal et croyez-moi, vous êtes loin d’être un cas isolé. En vérité, le problème est beaucoup plus complexe qu’il n’y parait, car il ne suffit pas d’être un peu plus « motivé «  ou « persévérant » pour faire face à cette situation. (C’est un peu comme si vous disiez à un fumeur d’arrêter de fumer pour qu’il y arrive, ou à un dépressif d’arrêter d’être malheureux pour que ce soit le cas, ça n’a aucun sens). Non, les causes sont beaucoup plus profondes.

C’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai tenu à rédiger tout un dossier sur le sujet (dossier qui sera divisé en trois articles pour rendre le tout un peu plus digeste). Comme ça, vous n’aurez plus aucune excuse pour ne pas vous y mettre. 🙂 Dans un premier temps, nous allons nous intéresser en profondeur aux causes qui font que vous pouvez abandonner la pratique de la composition (ou de n’importe quelle autre activité que vous aimeriez entreprendre), et dans un second temps, nous verrons les moyens d’y faire face.

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Article 1 : Le processus d’accomplissement d’un objectif

Lorsque vous vous décidez que « ça y est, cette fois vous avez envie de vous mettre à la composition », vous accomplissez un acte bien précis : vous vous fixez un objectif à long terme. Pour comprendre les raisons qui font que certaines personnes n’arrivent pas à tenir ce type d’objectifs, il faut donc dans un premier temps comprendre ce qu’il se passe lorsqu’elles tentent d’en réaliser un.

Et justement, c’est précisément ce que nous allons voir au sein de ce premier article. Dans ce qui va suivre, nous allons nous intéresser à toute la mécanique qui existe derrière l’accomplissement d’un objectif. Concrètement, comment ça se passe lorsque vous essayez d’entreprendre une nouvelle activité ? Quelles sont les différentes étapes de réalisation d’un objectif ? Que se passe-t-il dans votre tête au fur et à mesure de ces étapes ? Et quels sont les facteurs qui peuvent vous amener à abandonner en cours de route ?

Une fois que vous aurez compris tout ça, vous pourrez alors déceler avec précision le moment où ça coince lorsque vous abandonnez la composition et agir en conséquence (mais ça, ce sera l’objet de la suite du dossier). Bien, maintenant que tout est clair, plongeons nous ensemble dans les méandres de l’esprit humain.

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I / La base : les actions et la motivation

Lorsque vous avez envie d’entreprendre une nouvelle activité, vous allez dans un premier temps vous fixer un but (c’est votre objectif à long terme). Pour atteindre ce but, vous aller alors devoir réaliser un certain nombre d’actions. Par exemple, si vous avez envie de savoir jouer de la guitare comme Jimi Hendrix, vous allez devoir prendre des cours de guitare, pratiquer votre instrument pendant de nombreuses heures, travailler vos gammes etc… Bref, pour résumer les choses simplement : chaque fois que vous commencez quelque chose, vous partez d’une situation initiale, et grâce aux nombreuses actions que vous allez réaliser, vous finirez par atteindre votre but.

1 accomplissement objectif

L’action est le moteur de toute chose. Sans action il ne peut y avoir de changements. Par exemple, c’est parce que vous bossez vos gammes que vous allez progresser en guitare, c’est parce que vous décidez de faire votre jogging tous les matins que vous allez perdre du poids, et c’est parce je me suis auto-séquestré à la bibliothèque pendant deux semaines que j’ai réussi à rédiger cet article. 🙂

Et qu’est ce qui vous permet de passer à l’action ? Une bonne tape sur les fesses. La motivation. La motivation est quelque chose d’assez complexe.  Beaucoup de scientifiques ont tenté de la théoriser afin d’en comprendre les rouages (Maslow, Herzberg, McClelland etc…) mais pour faire simple, deux principaux leviers permettent d’engendrer de la motivation:

  1. Vous représenter vous-même une fois l’objectif atteint: Votre cerveau va se dire que si un jour vous arrivez à jouer de la guitare comme Jimi Hendrix, vous serez un « meilleur vous-même ». Pourquoi ? Parce qu’en réalisant un objectif qui vous tient à cœur depuis longtemps, vous aurez fait un pas de plus dans votre quête du « moi idéal ». Toutes les actions de votre vie sont d’ailleurs dictées par cette quête. Chaque individu essaye toujours de se rapprocher le plus possible de la personne qu’il aimerait être. Pour certaines personnes, ce sera d’être un dieu de la musique, pour d’autres d’être très musclées, d’autres d’être célèbres, et pour d’autres, ce sera d’élever des moutons en plein air au pays de Galles (parce que les moutons, c’est cool). Bref, chaque personne a des rêves et plus elle en réalise, plus elle se rapproche de son « moi idéal ». Donc naturellement, si votre objectif vous permet de vous rapprocher un peu plus de cet état, votre cerveau va engendrer de la motivation pour que vous passiez à l’action.
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  2. Visualiser les bénéfices que vous retirerez une fois l’objectif atteint: Si on veut atteindre des objectifs, c’est surtout pour pouvoir profiter des avantages qu’ils nous offrent une fois atteint. Par exemple, si vous cherchez à devenir riche, c’est surtout pour pouvoir profiter des avantages qu’offre l’argent (voyages, confort de vie etc…). Si vous cherchez à jouer de la guitare comme Jimi Hendrix, c’est surtout pour avoir la classe dans les soirées « feu de camp / marshmallows », et avoir plus de succès avec les filles (Ben quoi ? Vous croyez que je ne vous avais pas vu venir bande de petits chafouins ? 😉 Je vous connais par cœur !) Bref, chaque nouvelle situation entraîne des avantages et c’est pour pouvoir en profiter que vous passez à l’action.

Prenons un exemple pour illustrer ces deux leviers : Imaginez qu’après une dure journée de travail, vous flâniez sur Youtube à regarder des vidéos débiles. Soudain, dans votre sidebar, une vidéo attire votre attention : « Transformation incroyable en 60 jours, cet homme à maintenant un corps de dieu grec !!». Intrigué par cette vidéo, vous cliquez dessus. Et là, c’est la révélation : vous aussi vous voulez entreprendre un programme de musculation pour avoir un corps de rêve. Si on analyse un peu plus les choses dans le détail, voilà ce qui s’est passé dans votre tête: en voyant ces vidéos, votre cerveau s’est représenté avec un corps d’Apollon. Il s’est alors dit que la situation était plutôt cool, car d’une part, ça vous permettrait de vous rapprocher un peu plus de votre moi idéal (vous avez toujours rêvé d’être musclé) et d’autre part, ça vous aiderait à avoir accès à plein de nouveaux avantages : une meilleure santé, un meilleur regard sur vous-même, un meilleur regard de la part des autres etc… Conquit, votre cerveau va alors se mettre sur le pied de guerre et générer en vous plein de motivation pour passer à l’action. « Allez gros, t’imagines si on avait nous aussi un corps comme ça ? Ce serait là folie !! Alors c’est parti mon pote, on va se bouger les fesses et ressembler à des dieux grecs. Let’s go !! ».

Petit schéma pour que ce soit encore plus clair :

2 passage à l'action

Mais ce que votre cerveau ne sait pas encore, c’est qu’à partir du moment où vous vous mettez en action, une longue route vous attend. Avant de pouvoir atteindre votre objectif, vous allez en effet devoir passer par trois phases distinctes:

  • L’honey moon phase
  • La reality phase
  • Et la marathoner phase

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II / Le démarrage (ou « honey moon phase »)

En début d’activité, tout se passe bien car votre motivation est très importante (c’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai appelé cette phase « l’honey moon phase », c’est sans doute mon petit côté lover qui ressort). Votre cerveau est au taquet et vous débordez d’énergie. Gonflé à bloc vous avez hâte d’aller à la salle (ouais j’aurais pu l’éviter celle-là…).

Comment se fait-il qu’en début de projet, nous soyons toujours aussi motivés ? Tout simplement parce qu’à ce moment-là, la représentation du résultat que l’on cherche à atteindre est parfaitement claire dans notre esprit. Notre cerveau est omnibulé par ce qu’il cherche à accomplir. Il ne cesse de se représenter les résultats qu’il obtiendra une fois l’objectif atteint. « Je veux un corps d’Apollon, je veux un corps d’Apollon !! ». Or, comme nous l’avons vu, ce qui engendre la motivation, c’est justement l’image des gains potentiels que l’on peut retirer une fois l’objectif accompli. Il est donc naturel qu’en début d’activité, votre motivation soit à son comble.

Malheureusement pour nous, cette situation ne dure pas (eh oui, une lune de miel ne peut être éternelle ;)). En effet, au bout d’un moment, la motivation finit toujours par s’épuiser. Car après les rêves, vient la réalité…

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III / La confrontation à la réalité (ou « reality phase »)

Après l’honey moon phase, vient la reality phase, une phase caractérisée par une baisse de motivation. Pour la plupart des personnes, voici en effet à quoi ressemble l’évolution de la motivation au cours du temps :

3 baisse motivation

Comment cela est-il possible ? Deux principales raisons permettent d’expliquer cette baisse de motivation : la pensée à court terme et la traversée du désert.

1) La pensée à court terme

Il faut que vous sachiez quelque chose de très important sur votre cerveau : ce dernier est mal foutu. Il va en effet d’avantage chercher à privilégier l’action qui lui apportera le plus de satisfaction immédiate. A votre avis pourquoi est ce que vous préférez flâner sur Youtube plutôt que de travailler sur votre rapport ? Pourquoi est ce vous vous enfilez un double cheeseburger plutôt que d’aller à la piscine ? Pourquoi est ce que vous préférez jouer aux jeux vidéos plutôt que de travailler votre instrument ? Par ce que dans toutes ces situations, la satisfaction immédiate que vous tirez de ces activités est plus importante. (Donc si demain vous rendez en retard votre rapport à votre patron, dites lui que ce n’est pas de votre faute mais celle de votre cerveau mal foutu. #Astuce. 😉

4 Le choix

Maintenant, appliquons tout cela à nos histoires de phases et de progression d’objectifs. Avant que vous ne commenciez à agir, votre action immédiate consistait à vous représenter en train de déambuler sur la plage torse nu avec le sourire de John Travolta. C’était donc plutôt cool et amusant pour votre cerveau. Mais à partir du moment où vous avez commencé à réaliser votre objectif, votre action immédiate a changé. Elle s’est transformée en le fait d’aller à la salle. Autrement dit, maintenant que vous êtes passés à l’action, chaque fois que vous allez vous dire « je vais faire du sport pour atteindre mon objectif », votre cerveau ne va plus penser « ça va me faire ressembler à Schwarzy » (ouais je l’appelle par son diminutif, on est pote), mais « je vais devoir soulever des haltères », ce qui est tout de suite beaucoup moins fun.

5 passage réalité

Pendant toute l’honey moon phase, la situation restait acceptable car vous aviez toujours cette image de l’Apollon dans votre tête. Dans votre esprit, l’action immédiate était encore « je fais ça pour ressembler à Schwarzy ». Il y avait encore une part de fun dedans, ce qui poussait votre cerveau à choisir cette option. Mais lors de la reality phase, cette image rêvée s’est progressivement changée en une image beaucoup plus terre à terre et beaucoup moins fun (« faire du sport = soulever des haltères »), ce qui fait qu’au fil du temps vous avez été de moins en moins motivé.

2) La traversée du désert

Tout à l’heure, je vous ai dit que pour atteindre un but, il fallait entreprendre un certain nombre d’actions. Je vous avais même illustré ce principe à travers un magnifique schéma :

1 accomplissement objectif

Le problème, c’est que ce schéma n’est pas tout à fait complet. Car présenté ainsi, il sous-entend que la progression vers l’objectif se fera de façon linéaire. Or ce n’est pas le cas. La progression vers un objectif se fait toujours par paliers. Mon schéma aurait donc dû ressembler à ça :

7 progression paliers

Qu’est-ce que ça change me direz-vous ? Eh bien ça change tout ! Reprenons l’exemple de tout à l’heure avec la guitare pour vous en convaincre (oui on change un peu d’exemples pour diversifier, fini la muscu place à la guitare): si vous cherchez à savoir jouer comme Jimi Hendrix, il ne vous suffira pas de jouer pendant des heures pour progresser de façon constante. Conformément à ce que l’on vient de dire, en jouant pendant des heures, vous allez atteindre un certain palier (par exemple, vous maîtriserez les accords ouverts). En jouant encore pendant des heures, c’est possible que vous atteigniez un autre palier (celui des accords barrés), mais c’est aussi possible que vous stagniez au même niveau.  Et c’est là où se situe toute la différence avec la progression linéaire. Car ces heures de stagnation (ce qu’on appelle dans le jargon « la traversée du désert »), sont fatales pour votre motivation.

8 traversée du désert

En effet, comme on l’a vu, la motivation est forte à partir du moment où le cerveau arrive à avoir une représentation claire des bénéfices et du résultat qu’il souhaite atteindre. Or, puisque par définition la traversée du désert est une période pendant laquelle les résultats ne se font pas sentir, la représentation de votre idéal va s’affaiblir et votre motivation baisser. Donc non seulement votre cerveau à tendance à ne pas être logique en privilégiant les actions à court terme, mais en plus il est impatient et exige des résultats rapides au risque de se lasser. Quand je vous disais qu’on était mal foutu. 🙂

Voilà pour ce qui est de la reality phase. Vous voyez qu’il y a déjà beaucoup d’obstacles sur le chemin et de nombreuses raisons d’abandonner. D’ailleurs, la plupart des personnes finissent par stopper leur action au cours de ce stade. Mais la route est encore longue car après la reality phase vient la dernière et la plus difficile des étapes : la marathoner phase.

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IV / L’effort dans le temps (ou la « marathoner phase »)

La marathoner phase est la plus dure de toute car vous aurez à faire face à trois difficultés majeures avant de pouvoir réaliser votre objectif :

  • La répétition des efforts
  • La prise en charge de l’expérience
  • Le brouillard

1) La répétition des efforts

Admettons que vous arriviez à passer la reality phase. Vous êtes quelqu’un de tenace et vous avez envie d’atteindre votre but. Vous continuez à vous exercer même si vous préférez déchirer un kebab mixte sauce samouraï supplément feta, et vous avez  même réussi à faire face à  une traversée du désert. Déjà bravo, c’est un bel exploit (maître Jimi, Schwarzy, et Patrick Sébastien seraient fiers de vous). Malheureusement, il n’est pas encore l’heure pour vous de troquer votre gourde et votre boussole. En effet, puisque la route vers l’accomplissement d’un objectif se fait par paliers, de nombreuses autres traversées du désert vous attendent ! Eh oui mes amis, vous n’êtes pas encore au bout de vos surprises. C’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai appelé cette dernière phase la « marathoner phase » (oui, j’aime bien donner des noms qui claquent à mes titres): il vous faudra être persévérant sur la durée si vous voulez atteindre votre objectif. Seule la répétition des efforts dans le temps vous mèneront à l’excellence.

2) L’expérience

La marathoner phase est terrible car en plus de vous obliger à répéter les efforts, elle va faire entrer en scène un nouvel ennemi pour votre motivation : l’expérience. En effet, en ayant déjà franchi un palier et en ayant déjà fait face à une traversée du désert, votre cerveau va enregistrer la quantité d’efforts qu’il aura eu à fournir pour en arriver là. Au regard de cette expérience et de ces données, il va alors estimer la quantité d’effort nécessaire pour passer au stade supérieur, et par extension, celle nécessaire pour atteindre votre but final.

9 Expérience

Et c’est généralement à partir de là que les choses se compliquent. Car chez certaines personnes, l’effort consenti pour en arriver là où elles sont a tellement été important, qu’elle n’ont plus la force de fournir encore le double ou le triple d’effort supplémentaire pour atteindre leur objectif. Devant la tâche qu’il leur reste encore à accomplir, elles préfèrent donc abandonner.

3) Le brouillard

Le brouillard est un phénomène qui va venir encore ajouter une couche de difficulté supplémentaire à votre périple. Pendant la marathoner phase, nous avons vu qu’il fallait répéter les efforts dans le temps, tout en ayant parfaitement conscience de la difficulté que ces efforts représentaient (à cause de l’expérience). Si vous avez commencé la guitare depuis 6 mois et que vous travaillez vos gammes tous les jours, vous savez que vous allez devoir continuer à travailler vos gammes pendant un certain bout de temps, tout en ayant conscience de la quantité d’effort que ce travail représente. Oui mais pendant combien de temps ? A partir de quand pourrez-vous affirmer avec certitude que vous aurez atteint votre objectif ? C’est là que le brouillard intervient.

En début d’activité, il est en effet toujours difficile de mesurer le chemin à parcourir pour atteindre son objectif. On se lance tête baissée dans l’action sans trop réfléchir. Mais ce n’est qu’une fois sur la route et au fur des obstacles passés que l’on se rend vraiment compte du chemin à parcourir. Et plus on avance, plus on est capable d’estimer avec précision le temps et la quantité d’effort nécessaires pour atteindre l’objectif. Pour prendre une petite comparaison, c’est un peu comme si vous décidiez d’entreprendre ascension d’une montagne. Imaginez que votre pote Jean Louis (Jean Lou’ pour les intimes) vous propose de partir en expédition pour faire grimpette. En étant au pied de la montagne et en jetant un œil au sommet recouvert par la brume, vous estimez que vous en aurez peut être pour quelques heures avant d’arriver. Qu’à cela ne tienne, vous avez envie de vous dégourdir les jambes donc vous acceptez la proposition de Jean Lou’(oui, vous êtes intimes avec Jean Lou’). Mais, plus vous grimpez, plus le brouillard se dissipe, et plus vous vous rendez compte du chemin qu’il vous reste à faire avant d’atteindre le sommet. Et en quoi ce phénomène est un problème ? Eh bien le décalage qui existe entre la représentation de l’effort à fournir et l’effort réel qu’il représente peut être un frein à la motivation.

10 brouillard

Sacré Jean Louis, si vous aviez su qu’il fallait autant marcher pour arriver au sommet, vous ne seriez surement pas venu. Quoi ? Il reste encore 5h ? Non merci, je vais plutôt faire demi-tour pour retrouver Gégé à la cafet’ et boire quelques vins chauds avec lui. Après tout, vous en avez déjà fait assez et vous l’avez bien mérité !

11 Gégé

Mais la bonne nouvelle dans tout ça, c’est que si vous arrivez à maintenir le cap en dépit de tous ces obstacles, vous finirez par vaincre la marathoner phase et vous atteindrez votre objectif.

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V / Conclusion

Faisons un petit point rapide sur ce que nous avons vu jusqu’à présent : Gégé est en train de se cuiter à la vinasse et notre cerveau est mal foutu. (Sérieusement ? C’est tout ce que vous avez retenu de mon article ?). 😉 Plus sérieusement : chacun de nous à des rêves, et pour accomplir ces rêves, nous nous fixons des objectifs à long terme. Pour passer à l’action et atteindre ces objectifs, notre cerveau va générer de la motivation ; motivation qui provient surtout des avantages et du statut offert par la perspective de changement.

Une fois en route, il va alors falloir passer par trois phases distinctes avant d’accomplir l’objectif : l’honey moon phase, la reality phase et la marathoner phase. Chacune de ces phases propose son propre lot d’obstacles caractéristiques : la pensée à court terme, la traversée du désert, la répétition des efforts, la prise en compte de l’expérience et le brouillard.

12 phases

Si j’ai pris le temps de théoriser toute cette matrice de réalisation d’un objectif (j’espère d’ailleurs qu’elle vous sera utile la prochaine fois que vous tenterez d’accomplir un objectif à long terme), c’est parce qu’à la base, je tentais de répondre à la question: « Pourquoi certaines personnes abandonnent la composition en cours de route ? ». Si on reformule la question de façon plus théorique au regard de tout ce qu’on a vu, voilà ce que ça donne : « Qu’est ce qui fait qu’une personne abandonne à un stade plutôt qu’un autre ? » Après y avoir longtemps réfléchis, je pense avoir trouvé un élément de réponse. Finalement, il ne fallait pas chercher bien loin car tout tient en une simple équation :

13 Equation

Eh oui c’est aussi simple que ça. Toutes les décisions que vous prenez lorsque vous tentez d’opérer un changement profond dans votre vie découlent de cette simple équation. Les freins, ce sont les obstacles qui se dressent face à vous lors des différentes phases, et les moteurs, ce sont toutes les forces qui vous permettent d’avancer (degré de motivation, abnégation etc…). Supposons par exemple que votre objectif soit d’apprendre à composer et que vous en soyez à la reality phase. Comme nous l’avons vu, vous allez vous heurter au problème de la pensée à court terme. Si à ce moment là vos motivations sont plus importantes que les freins engendrés par l’épreuve, alors vous continuerez votre chemin. Sinon, vous abandonnerez. Si vous décidez de continuer votre route, rebelote. Vient maintenant le problème de la traversée du désert. Est-ce qu’à ce moment là vos motivations seront plus grandes que vos freins ? Et ainsi de suite jusqu’à ce que vous accomplissiez votre objectif. Cette question, votre inconscient va se la poser à chacune des étapes de réalisation de votre objectif et à chacun des niveaux de votre progression.

14 jugement

Bien entendu, tous les concepts que je vous ai présentés dans cet article sont très schématiques et sont à prendre avec des pincettes. En effet, il n’existe pas de délimitation claire et nette entre les différentes phases, et les obstacles que vous allez rencontrer ne vont pas forcément arriver dans l’ordre dans lequel je les ai présentés, ni les uns à la suite des autres. Parfois, vous devrez face à plusieurs obstacles en même temps car la réalité est beaucoup plus complexe que ces process théoriques.

De même, toutes ces notions de paliers et de niveaux, je les ai inventés pour illustrer l’article. Mais dans la réalité, vous vous doutez bien que ce n’est pas vraiment comme ça que ça se passe. Lorsque vous entreprenez une activité, vous ne savez pas précisément à quel niveau de progression vous vous situez, ni quelle quantité d’effort supplémentaire il vous faudra fournir pour atteindre votre but. Vous pouvez bien avoir des sensations subjectives de progression (tiens , j’arrive mieux à enchaîner mes accords), mais ce n’est jamais parfaitement concret (wow ! Je viens d’atteindre le niveau 33 des accords ! Encore 2h de boulot et je serai niveau 34 !). Malheureusement, nous ne sommes pas dans le jeu Mario : manger une fleur ne nous fera pas cracher des boules de feu, il est impossible de mesurer clairement la quantité de réalisation d’un objectif. Ainsi, cette question des freins et de la motivation, votre inconscient ne va pas se la poser à chaque obstacle rencontré ni à chaque niveau passé, mais bien à chaque fois que vous agirez dans le but de remplir votre objectif. Chaque fois que vous poserez les mains sur votre instrument dans le but d’écrire une chanson, votre inconscient pèsera le pour et le contre et déterminera si vous êtes aptes à continuer ou non. Chaque minute que vous passerez à réfléchir sur le fait que vous aimeriez écrire une chanson, votre cerveau fera un calcul pour déterminer si oui, ou non vous passerez à l’action.

Alors certes, mon modèle à ses limites, mais en ayant connaissance des différentes phases par lesquelles vous devrez passer, il vous sera plus facile d’agir dessus pour les franchir. En effet, grâce à l’équation que nous avons posée, vous savez maintenant que vous devrez garder votre balance dans le positif tout au long de votre périple. Pour ce faire, il n’y a pas 36 solutions : vous devrez maximiser la motivation tout au long des différentes phases, tout en faisant en sorte d’atténuer les freins engendrés par les obstacles rencontrés. Et comment y arriver concrètement ? C’est ce que nous verrons dans la seconde partie de ce dossier. Nous verrons quels sont les freins les plus courants rencontrés lors de la pratique de la composition (je ne suis pas assez bon dans mon instrument, la composition c’est trop dure, je suis frustré par mes résultats etc…), à quel niveau est ce que ces freins se situent au sein de la matrice de réalisation d’un objectif, et quels sont les moyens d’agir dessus au regard de tout ce que nous avons déjà vu.

Sur ce les amis, je vous rends l’antenne. Dites moi si ça vous a plu et ce que vous avez pensé de tout ça dans les commentaires. Moi j’ai à faire, y’a Gégé qui m’appelle pour aller boire du vin. 😉

La partie 2 est disponible ! Vous pouvez la lire en cliquant ici: « Pourquoi vous n’arrivez pas à vous mettre sérieusement à la composition ? (2/3)

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42 commentaires


  • Theo

    Ahhhhhh, bien cet article, très très bien !

    Par contre, j’aurais aimé en savoir un peu plus sur les gars qui ont déjà bosser sur la motivation ou des annexes avec tes sources pour pousser ma réflexion plus loin.
    Car mine de rien, ton article ne s’arrête pas à la gratte =)

    @+

    Répondre

    • Alex

      Exact, c’était le but Théo. 😉
      L’article que tu as lu est entièrement issu de mes propres réflexions et de mon expérience personnelle. Je n’ai donc pas utilisé de sources à proprement parlé pour le rédiger. En revanche, si tu veux pousser la réflexion, je ne peux que te conseiller de lire les excellents articles de Tim Urban du blog « Wait but Why » au sujet de la procrastination. Pour le coup je dois avouer que ses écrits sont une véritable source d’inspiration. Le blog est en anglais, mais le contenu est sans doute le meilleur que je n’ai jamais lu sur le web.

      Répondre

  • PatG

    Un peu long mais instructif.
    Je suis pour ma part quelque part dans la phase marathonien.
    Entre efforts répétés et brouillard selon les jours.
    Mais je ne désespère pas car la motivation est là.

    Répondre

    • Alex

      J’avais prévenu que ce serait long Pat. 😉 En même temps, il est difficile de traiter un tel sujet en quelques lignes seulement…
      Tant que la motivation est là, c’est l’essentiel ! Et tu verras que je te donnerai quelques clés supplémentaires dans la seconde partie pour chasser définitivement le brouillard de ta vue. 😉

      Répondre

  • GaTo

    Instructive première partie. Je suis complètement d’accord et le champ de cet article ne s’arrête pas à la composition. C’est une question de tous les jours. J’attends avec impatience la deuxième partie.
    Vu qu’il a fallu qu’il s’auto-séquestre deux semaines dans une bibliothèque et qu’il va donc lui falloir plus de motivation pour le refaire puisque son cerveau mal foutu (ça n’a rien de personnel, c’est pour tout le monde pareil!) a emmagasiné cette expérience, rendez-vous dans trois semaines? ;-P

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    • Alex

      Haha ton commentaire m’a bien fait rire GaTo. 🙂
      J’essaie de publier ça au plus vite mais ça risque effectivement de me prendre un peu de temps si je veux bien faire les choses. Et puis avec Gégé qui n’arrête pas de m’appeler pour aller boire des verres, ça ne risque pas d’arranger les choses. 😉

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  • widay

    Bonjour,
    Je suis Widay, cela fait très longtemps que je souhaite être compositeur (de musique de film plus particulièrement). J’ai énormément d’idée d’air, de mélodie qui me viennent naturellement dans ma tête. Mon seul problème c’est pouvoir les retranscrire et avoir la technique nécessaire pour les produire. J’espère y arriver à bout un jour, le plus tôt possible. Sans prétention, je pense que que je peux être un très grand compositeur. Que me conseillez vous, quelles sont les formations les plus efficace?

    Répondre

    • Alex

      La formation « Compositeur Autonome » du site Composer sa Musique. :p Quoi, moi prêcher pour ma paroisse ? Jamais de la vie. 🙂

      Répondre

  • Oxy

    Très instructif, merci beaucoup !

    À quand la suite ? 🙂

    Répondre

  • pierre

    franchement excellent article bien détaillé il représente exactement (ou à peu pres) ce que je pense, en effet la motivation ne vient que si on a un but bien précis, beaucoup de gens veulent de la motivation sans savoir où il vont, et je voudrai ajouter que ce qui a mon sens permet de passer la phase que tu appelles traversée du desert peuvent etre combattu en s’entourrant de personnes qui te ferons grandir, soit en ayant vécu la meme chose, ou ayant réussi. en tout cas merci.

    Répondre

    • Alex

      Très bon conseil Pierre, merci à toi pour ton retour. 😉

      Répondre

  • oswald fantozzi

    bonsoir,bien vu cette théorie ! cela sous-tend que si l’objectif est trop haut ,il est difficile a atteindre .peut être faudrait il se fixer des objectifs « raisonnables » ce qui reviendrait a supprimer plusieurs paliers (et autant de causes de démotivation !).pour ma part j’ai pris le parti de la simplicité .je n’essaye pas de progresser d’abord a la guitare et je compose avec les accords que j’arrive a faire !
    en réalité on progresse sans le savoir;c’est en général les autres qui vous font remarquer vos progrès (quelque fois vous même en regardant ou écoutant des vidéos anciennes !).
    j’applique une technique très simple : choix d’un thème puis « brainstorming » sur le contenu en couchant tout les mots ou phrases se rapportant au sujet choisi (comme dans ton cours!) et écriture d’un couplet minimum (sans chercher a faire un refrain) et je fais tourner ça en boucle a la guitare (façon lave linge !) au bout d’un moment plus ou moins long un refrain me viens a l’esprit et le reste de la chanson n’est plus qu’une formalité ! essayez c’est magique !
    voici ma dernière chanson limité a 2mn (sélection concours de chant oblige).je l’ai entièrement composée avec les principes exposé dans ton cours:
    https://youtu.be/zw6BXMnmdD4

    bonne soirée et bonne réflexion !

    Répondre

    • Alex

      Très belle compo Oswald, je suis ravi d’y avoir participé à travers les enseignements de la formation. 🙂

      Pour ce qui est de viser « moins haut », ce n’est pas forcément la conclusion que je cherchais à transmettre. On peut certes viser haut, mais en adoptant les bons réflexes pour se donner les moyens de réaliser ses ambitions.

      Répondre

      • oswald fantozzi

        merci alex pour ton commentaire mais aussi pour tout ce que nous apporte avec cette formation .maintenant quand je compose, je pense d’abord a l’enseignement reçu et a le valoriser le mieux possible.
        il faut viser la lune mais avoir l’échelle assez grande pour l’atteindre!.il y a forcement des étapes intermédiaires plus accessibles (on ne peut pas être bon partout surtout au début!).
        le plus important est de COMMENCER !
        dans ma propre histoire je suis resté dans l’ombre d’un auteur compositeur avec lequel je faisais un duo et sa facilité a composer m’a empêché de tenter de faire mes propres chansons (du coup j’ai perdu 50 ANS !!!).celui ci est devenu ensuite journaliste (connu) a la TV et aussi écrivain et a abandonné la chanson alors qu’il était très bon !
        SURTOUT ne faites pas comme moi :FONCEZ et faites sauter tout les freins !!!!!

        bonne soirée et merci encore

        Répondre

  • lucgardien

    merci alex
    et bravo pour ce cours magistral,encore une fois,
    c est bien vrai tout ca, et merci de ton aide,
    et ta patience pour terr touss,
    bonne continuation, t es un as de l ecriture et de la
    musique,tres agreable a te lire,bravo l artiste,
    luc

    Répondre

  • ED

    Bonjour

    Merci pour l’article très instructif …

    Vouloir comprendre et lire l’article, n’est ce pas une bon début de motivation ?

    J’attends donc la suite avec impatience;

    A Bientôt !!

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  • Stela

    Salut Alex,
    Merci pour cet article très instructif, je ne suis pas une grande habituée de ton site (même si je reçois les newsletters) mais cet article très axé « développement personnel » me plait, je pense qu’il est important de parler des mécanismes de défense du cerveau et du mental qui empêchent notre être intérieur d’avancer, et ce dans toutes les disciplines.

    Je me suis tellement reconnue dans le « bon aller, cette fois c’est la bonne j’m’y mets vraiment » XD mais ça fait 8 ans que je me suis achetée ma première guitare, et après avoir lu, écouté, et regardé des tonnes de conseils sur « commencer se lancer en 10 jours ou presque », on ne peut pas dire que les résultats escomptés soient au rendez-vous. Ma phase honeymoon à moi ne dure que quelques instants, souvent juste de le temps de faire germer l’idée, j’ai atteint un niveau de procrastination tel que je ne prends même plus la peine de commencer quoi que soit, je tue mes rêves dans l’oeuf… D’ailleurs, je n’ai jamais terminé « l’essentiel du solfège pour composer » :p

    Je pense que même s’il est louable d’avoir des objectifs définis, il est aussi essentiel de se détacher du résultat de l’action, de faire les choses parce qu’on aime ça, parce que ça nous rend vivant, sans accorder trop d’importance au résultat. Perso, j’ai toujours été bloquée par le fait de ne pas savoir improviser en compagnie d’autres musiciens, mais maintenant, j’ai totalement accepté le niveau que j’ai aujourd’hui, et j’essaie de progresser.

    Je suis un peu comme Widay, j’adorerai composer des musiques de films, beaucoup d’idées, difficiles à mettre en forme. Je tente tant bien que mal de finir mes compositions inachevées à l’aide de Sonar X3, ma carte son Line 6 et mon clavier M-Audio, mais le mixage, c’est une autre histoire !

    J’ai bien l’intention de m’inscrire dans une école dès mon retour en France, telle que la MAI à Nancy dont le cursus « musique à l’image » a l’air plus qu’alléchant.

    La musique, comme les autres domaines, pâtit des assauts incessant de notre ego qui tente de nous maintenir dans notre zone de « confort », connue et sans surprises, sans risque de nouveauté, mais laissons l’art s’exprimer, sans peur, et profitons de l’instant présent …
    Car il y a une chose que tu n’as pas mentionnée, la peur de réussir, et de se révéler être la personne merveilleuse qu’on n’aurait même pas imaginé être, celle capable de d’accomplir de grandes choses…

    Vivement la 2e partie de l’article, et post-scriptum, j’ai souvent remarqué des fautes dans tes articles (et dans ton e-book), en tant que traductrice-relectrice, j’avoue que cela a tendance à me distraire :p N’hésite pas à me contacter si tu souhaites faire relire tes articles avant de les publier 🙂

    Bonne continuation

    Stela Estrela

    pps : un commentaire presque aussi long que l’article :p

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  • Daffe Thierry

    Pas mal mais et la Sacem ou la Sabam dans tout cela ? Le fait de s’y inscrire, c’est céder les droits de gestion de votre composition … Au final vous devez encore payer même si c’est votre propre musique ne serait-ce que pour faire votre disque …. et vous ne récupérez que des miettes …. et contrairement à ce que les gens pensent, ces organismes ne protègent pas réellement votre composition. Alors comment faire ? Pas très lucratif tout cela …. Composer oui mais si c’est pour laisser vos compos dans un tiroir ou pour enrichir les requins de la Sabam …. Non merci …. Qu’en pensez-vous ?
    Beaucoup de musiciens compositeurs pensent comme moi et se retrouvent face à ce problème de taille. J’ai un ami compositeur, ces chansons sont jouées assez souvent dans divers endroits et ce tous les w-e (hors médias) et doit constamment réclamer ses droits d’auteurs pour finalement recevoir un centaine d’euros par an ?????? Lors du calcul, la plus grosse partie des bénéfices va dans la poche de la Sabam ….. Voilà …. Je compose mais ….. et après ? Là commence la traversée du désert ….. Peut-être un article sur ce problème ????

    Répondre

  • jean-christophe

    Salut Alex,
    Je suis inscrit à « compositeur autonome » et la persévérance me manque. Très bon article. Vivement la suite !

    Répondre

  • Philip

    Bonjour Alex,

    cela fait un moment que je n’ai plus pris le temps de venir te voir, t’écouter ou te lire…

    Non, mes projets n’en sont pas la cause mais ce serait plutôt la cause qui empêche les projets…

    La structure et l’organisation de son temps entre les plaisirs, les projets et les obligations professionnelles.

    Ton article est vraiment une excellente synthèse et piste à suivre concernant la motivation et ses rouages.

    Pour les questions « Brouillard » à savoir quelles sont les étapes et comment les construire, certains éléments me sont venus à l’esprit en te lisant, les voici:

    Passer d’une année à l’autre ou d’un cursus à l’autre est une façon de découper la difficulté et de maintenir plus facilement la motivation….

    Seul un professionnel peut découper cette matière si possible en ayant au préalable écouté et surtout entendu les objectifs de son/ou de ses apprenant(s) tout en trouvant des étapes de motivation objectivement atteignables et délivrées aux moments les plus opportuns, toujours afin de maintenir la motivation au top de sa forme.

    Il reste aussi les institutions qui malheureusement on trop souvent tendance à nous apprendre à lire et écrire avant de pouvoir parler!!

    En grand « autodidacte » que je suis (pour la musique), je dois reconnaître que parfois se retrouver dans une classe entouré de plusieurs personnes ayant des motivations différentes (J.Hendrick, Django Reinhardt, Pierre Perret,…) mais qui suivent un même chemin afin de gravir certains de ces échelons permettra sans doute de se sentir moins seul et cela peut être enrichissant.

    Cependant, il reste encore les hyper rapides, les hyper lents et les Hyper rêveurs et les hypers pas à la bonne adresse.

    Les Hyper rapides risquent de se lasser;

    Les hyper lents risquent de se faire larguer ( si toutefois le niveau n’en est pas ralenti…)

    Les hyper rêveurs auront je l’espère pour eux rapidement compris (toutefois ils auront appris quelques chose et ça pourra toujours servir autour d’un feu de camp.

    Les Hyper pas à la bonne adresse, pourront toujours faire le buzz sur le net tellement ils sont décalés (mais bon, j’espère pour eux qu’ils seront bien entourés afin de leur faire comprendre ce pourquoi ils sont meilleurs.)

    Toujours est il que si je n’avais pas lu ton article, je n’aurais pas eu l’idée de partager ceci et que grâce à tes partages réguliers gracieux ou pas tu fais avancer le schmilblick comme l’aurait dit Coluche.

    Bravo et bonne continuation

    Philip

    Répondre

  • Loupyboy

    Très bon article! Étant un grand procrastinateur, je pense que j’en avais besoin… Que ce soit pour la musique ou tout le reste. J’ai hâte de lire la suite!

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  • BarbarA

    hmmm muchas graçias Alexito

    Le facteur principale : la motivation! et l’Action!
    En prenant en compte et en acceptant qu’il y aura des phases de doutes, de découragements, de questionnements qui viendront court-circuiter notre motivation, mais qui si vraiment le désir profond est présent, ne seront que des outils pour la suite, avec le recul.

    Oui, il faut qu’il y ai un désir profond, j’appelle ça, un désir brulant!

    Tout est une question de volonté! Et il faut aussi accepter et surtout, le lâcher prise.
    Savoir qu’il faudra du temps, qu’il y aura des murs à escalader mais savoir que plus on contrôle, plus les murs grandissent et deviennent infranchissables.
    Mais plus, on accepte, plus les murs se défont et plus tout deviens fluide.

    Merci Alex, pour cette belle prise de conscience partagée

    J’attends la suite

    Répondre

  • Chirstophe

    Bonjour Alex

    J’ai été très intéressé par cet article, très bien construit.

    La question des freins m’a longtemps taraudé. J’ai moi même mis de nombreuses années à prendre le dessus.

    J’ai commencé à faire une classification des freins
    Freins liés à soi:
    – Dénigrement de soi « je suis nul » (et variantes)
    – Comparaison aux autres compositeurs « je suis moins bon que [ex. Hans Zimmer] »
    Freins lié à la création elle même
    – Critique de la production artistique
    – Barre placée très haut, perfectionnisme
    – Comparaison aux productions artistiques des autres
    Freins liés au milieu social:
    – Activité dépassant que ce qui est tacitement autorisé poar son milieu social
    – « tu veux péter plus haut que ton cul ? »
    – « tu te prends pour un artiste ? »
    Freins culturels liés aux idées reçues concernant les artistes
    – Assimilation de l’artiste à un être à part ou exceptionnel « tu ne seras jamais [ex. Mozart] »
    – Sur valorisation de la notion d’artiste issue de la sublimation des artistes du passé après leur mort.
    – Comportement supposé asocial des artistes, être centré sur lui, hors du monde, rêveur.

    Mais ce qui me dérange le plus, c’est, selon les jours, le manque de plaisir immédiat à composer ou à apprécier le résultat.

    à bientôt Christophe

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    • Alex

      Merci Christophe pour cette contribution très utile ! Ta classification des freins est juste et très utile. 🙂

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  • Haman

    Bonjour long mais très éducatif merci encore.

    Répondre

  • Michel Beckers

    Comme chaque fois Alex, on sent que tu as bien analysé la problématique, avec méthode et rigueur.
    Tu as analysé les causes.
    Il faut maintenant voir quelles amorces de solution tu vas proposer, sachant que tu ne peux te substituer à chacun et qu’il existe des personnes fortes et des personnes faibles, des personnes courageuses et des personnes flemmardes, des personnes sûres d’elles et des personnes timorées, des personnes organisées et des personnes bordéliques… :-).
    Toi tu es organisé et sembles fort, donc tu vas pouvoir aider les autres.
    Bravo !

    Répondre

  • Christiane ALCINDOR

    La richesse de cet article est le fait que tout cela s’applique à tout, pas seulement à la musique.

    A nos gammes et restons persévérants!

    Répondre

  • Desi GC

    C’est tout a fait vrai. Bonne analyse .
    L’article m’a vraiment éclairé l’esprit.
    Merci
    Courage pour la suite.

    Répondre

  • Mamady

    Merci Alex 🙂

    Répondre

  • Mamady

    Merci Alex pour tous ton travail 🙂 ton site ma vraiment bien aider.

    Répondre

  • Ben Heine

    Tres chouette article, Alex. Vraiment intéressant. J’ai l’impression que tu mets des mots sur des phases par lesquelles je suis passé plusieurs fois. Je crois que tu développes vraiment bien les rouages psychologiques et inconscients à l’oeuvre dans les processus créatifs. Instinctivement, je sais que la motivation est le seul moteur et il faut la dorloter, c’est elle qui nous tire vers le haut malgré les échecs et les difficultés quotidiennes. Il faut jamais rien lâcher et surtout ne pas avoir peur de se taper un bide. Porte toi bien l’ami
    Ben

    Répondre

  • gina grisvard

    Cher Alex

    J’ai pas tout lu encore mais ta démarche dans la quête de la compréhension « des processus du cerveau dans le désir et l’accomplissement ou pas de son désir » prouve ta passion encore de transmettre des connaissances aux autres et ton altruisme.

    Indépendamment de ma passion d’écrire et de trouver des mélodies, je lis et étudie en parallèle , en ce moment, un livre De Matthieu Ricard sur « Plaidoyer pour le bonheur ». (c’est un scientifique et un bouddhiste). Tu vas me dire rien à voir, mais je trouve un lien fort avec ton essai.

    Dans la vie on apprend à construire des choses pour trouver le bien être en soi et pour les autres (restreint souvent à la famille et aux amis en occident). mais rare sont les fois on nous faisons une vraie introspection de soi même, de son esprit, de l’étude du fonctionnement des émotions et des pensées sur du long terme. Trop occupé, trop absorbé, trop influence par l’extérieur parfois enfin milles bonnes raisons pour ne pas s’attarder à étudier sur notre esprit et à sentir le contrôle que l’on peut avoir dessus à tous les moments que l’on traverse qui nous font du bien ou du mal.. On ne nous apprend pas cela dommage. Et pourtant quand on commence à étudier le cerveau, son esprit, on réalise que nous avons tous et toutes une liberté, un pouvoir immense, infini à se rendre heureux, serein au quotidien et rendre les autres heureux dans l’accomplissement de ce que l’on crée, de ce que l’on est… Tu es sur la plus belle voix en entamant cet essai, pour toi et pour les autres voici mon intuition.

    Merci de ce que tu es et ce que tu fais Alex. et je vais lire jusqu’au bout dés que j’ai un moment plus calme car c’est l’heure de préparer à manger 🙂
    Amicalement Gina

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  • Sebastiana Caballero

    Merci alex je ne pojvais pas trouver mieux…quel talent…creatif a fond donc…je ne savais pas tout cela et ca me rassure jme disais qu est ce que j ai…je comprend mieux…pour ma par j en suis a par quoi je commence jedois trouver mon plan d action comme je te l ai deja dit. Tu parles dew gammes a faires a la guitard dans cet article…mais pas dans la formation? Bon au piano pour moi… je vais devoir dobc recapituler toutes ces information pour rejoindre toutes ces phases…bon heureusement y pas d ages pour les rock stars lol
    merci pour l humour ca relativise les choses…bravos alex tu vas loin

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    • danion

      mais où se trouve l’article juste les commentaires des internautes.

      Répondre

  • DANION

    BONJOUR,

    je n’arrive pas à trouver les articles quand je clique j’ai juste les commentaires des membres

    L’article ne figure pas quand je clique sur le lien c’est pareil pour tous tes autres articles.

    Répondre

  • Christelle G.

    Wahou ça démonte, j’adhère totalement ! MERCI ! 😀

    Répondre

  • Sabrina

    On peut dire que c’est aussi une affaire d’alchimie et de volonté tout ça! Et si on aime vraiment ce qu’on fait, on défit et traverse les paliers… on va jusqu’au bout!

    Des fois, par exemple on s’énerve après le méchant du dernier paliers du château où Link doit traverser pour sauver la princesse Zelda, et on va jusqu’à balancer la game boy parce que c’est relouuuu mais on aime tellement ce jeu qu’on recommence, on persiste, on est motiver et on fini par … y arriver!! Youpie!

    Alors oui, la guitare c’est plus complexe pour arriver au niveau de Jiminou (Oui, Hendrix c’est mon pote :p ) Mais c’est la même chose! Pour la muscu, c’est la même… Pour écrire un roman, pareil…

    Bon tout ça pour dire que je vais aller lire ti suite la partie 2 parce que j’ai très bien aimé celle-là (comme tous tes articles d’ailleurs) et que j’adore lire et apprendre hihi!

    Continue Alex!

    Sabrina.

    Répondre

  • Smurrf

    Aahh, c’est vraiment génial cet article !!!
    Je trouve que la psychologie a une part assez importante dans la musique et cet article permet vraiment de mieux comprendre comment tout ça fonctionne !!
    Et c’est valable pour tous les autres domaines de la vie aussi !!
    Merci mille fois pour cet article !!

    Je cours lire la deuxième partie !! 😀

    Répondre

  • L'autre

    Excellent article, recherche bien menée et méthodique, explications claires et précises, mais comme je suis une vilaine personne, je ne peux m’empêcher de chercher la petite bête et…
    Dans cet article, un point m’a vraiment dérangé : tu dis que notre cerveau est « mal foutu ». C’est une aberration! Comment pouvons-nous être l’espèce la plus évoluée et avoir un cerveau mal foutu? Il faut préciser ta pensée, il est « mal foutu » lorsqu’on cherche à atteindre un objectif à long terme, et encore, l’atout de notre espèce est le cortex préfrontal, le centre de la réflexion et de la maîtrise de soi.
    Voilà, finie la paranthèse de puriste énervant, et ceci étant dit ton article est excellent! Bonne continuation

    Répondre

  • Isabelle Adrey Ossono

    Merci beaucoup pour cet article très intérressant et ca arrive à pic. En fait j’ai déja lu la deuxième partie et j’aimerai vraiment avoir la troisème partie. cet article est vraiment entrain de m’aider et mes proches aussi.

    Répondre

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