Les altérations en musique: le dièse, le bémol et le bécarre

En musique il existe trois principales altérations : le dièse, le bémol et le bécarre. A quoi correspondent exactement ces différentes altérations ? Quel est l’effet de chacune d‘entre elle ? Et comment fonctionnent-elles ? 


Introduction : Notes naturelles et notes altérées

En musique, il existe en tout et pour tout 12 sons différents. Ce qui veut dire que quelles que soient les chansons que vous écoutez (du rap, du rock, de l’électro, de la musique actuelle, de la musique classique…) tout a créé à partir de ces 12 sons. C’est assez fou quand on y pense non ? 🙂

Parmi ces 12 sons, on a d’abord les 7 notes Do, Ré, Mi, Fa, Sol, La et Si, que l’on appelle les notes naturelles. Elles correspondent aux touches blanches d’un piano. (Pour en savoir plus sur ces différentes notes, je vous renvoie à mon article « Les notes de musique : tout ce qu’il y a à savoir dessus »).

En plus de ces 7 notes naturelles, il existe également 5 autres notes que l’on appelle les notes altérées. Elles correspondent aux touches noires d’un piano. (Donc 7 notes naturelles + 5 notes altérées = 12 sons, le compte est bon). 😉

Ces notes altérées sont un peu spéciales, parce qu’il ne s’agit pas de notes à part entière comme le sont les notes naturelles. Quoi qu’il arrive en musique, il n’existe que 7 notes différentes : Do, Ré, Mi, Fa, Sol, La, Si. Que sont ces notes alors ? Il s’agit en fait de versions modifiées des notes naturelles, d’où leur nom de « notes altérées ».

Par exemple, « Do dièse » est une note altérée. (On va revenir en détail sur les différentes notes altérées dans la suite de l’article). Rien qu’avec le nom, on voit qu’il ne s’agit pas d’une nouvelle note. Il s’agit toujours d’un Do, mais il a été légèrement modifié ce qui l’a transformé en « Do dièse ».

Et c’est justement de ces différentes notes altérées dont on va parler tout au long de l’article.

I / Présentation des altérations musicales

1) Qu’est-ce qu’une altération en musique ?

Une altération, c’est un symbole qui se place devant une note naturelle et qui a pour effet de la transformer en note altérée.
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Concrètement, l’altération va modifier la hauteur de la note sur laquelle elle est placée. Une note altérée aura donc une sonorité légèrement différente de celle qu’elle avait lorsqu’elle était naturelle.
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2) Les différents types d’altérations

Il existe 3 grands types d’altérations :

  • Le dièse
  • Le bémol
  • Et le bécarre

Chacune de ces altérations va avoir un effet bien particulier sur la hauteur de la note qu’elle affecte. Dans la suite de l’article, je vous propose donc que l’on voit en détail l’effet de chacune de ces altérations.

II / Le dièse

1) Qu’est-ce qu’un dièse en musique ?

a) Définition du dièse

Le dièse est une altération qui va élever la hauteur de la note sur laquelle elle est placée.

Avec un dièse, la note deviendra donc légèrement plus aigüe que ce qu’elle était en étant naturelle.

Mais qu’est-ce que ça veut dire exactement « légèrement plus aigüe » ? Pour le comprendre, il faut d’abord que je vous parle de la notion d’intervalles.

b) Rappel sur les intervalles

Un intervalle, c’est la distance qui sépare deux notes. Cette distance se mesure grâce à une unité spécifique que l’on appelle « les tons et les demi-tons ». (Dans la vie de tous les jours, vous mesurez les distances avec les mètres et les centimètres, eh bien en musique ce sera avec les tons et les demi-tons). 🙂

La plus petite distance qui puisse exister entre deux notes, c’est le demi-ton. Si on regarde le clavier d’un piano, on en déduit donc que deux notes voisines sont séparées par un demi-ton.

Par exemple, les notes naturelles Mi/Fa et Si/Do sont séparées par un demi-ton. (C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il n’y a pas de touche noire entre ces notes. Elles se situent déjà à la plus petite distance possible l’une de l’autre).

De même, on retrouve un demi-ton entre une note naturelle et sa version altérée.
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Je ne vais pas m’attarder davantage sur cette notion d’intervalles car ce n’est pas l’objet de cet article, mais si vous voulez approfondir le sujet, je ne peux que vous conseiller de suivre ma formation en ligne Solfège Pratique.

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c) Influence du dièse sur les intervalles

Revenons maintenant à nos histoires de dièse. On a vu qu’avec un dièse, une note devenait légèrement plus aigüe.

Mais grâce à la notion d’intervalle, on peut maintenant compléter cette définition : avec un dièse, une note voit sa hauteur élevée d’un demi-ton.

Par exemple, si on place un dièse sur un Do, ce Do (note naturelle) va se transformer en Do# (note altérée), et ce Do#, se situe un demi-ton plus haut que le Do, ce qui fait qu’il sera légèrement plus aigu.

d) Les cas particuliers Mi# et Si#

Comme on vient de le voir, le dièse élève le son de la note sur laquelle il est placé d’un demi-ton.

On a également vu que les notes Mi/Fa et Si/Do étaient naturellement espacées d’un demi-ton. (Contrairement aux autres notes naturelles qui elles, sont espacées d’un ton, soit deux demi-tons).

Du coup, que se passe-t-il si on place un dièse sur un Mi ou sur un Si ? Eh bien tout explose. 😀 Plus sérieusement, quelle que soit la note sur laquelle le dièse est placé, il augmente sa hauteur d’un demi ton.

Donc s’il est placé sur un Mi, on obtient un Mi# qui dans la pratique, correspond à la note Fa.

J’insiste bien sur le fait que les notes Mi# et Fa sont seulement identiques dans la pratique (c’est le même son), mais en théorie, il s’agit bien de deux notes différentes.

De même, dans la pratique un Si# correspond à un Do.

En musique, ce phénomène qui consiste à avec avoir deux notes différentes qui produisent le même son à un nom : c’est ce qu’on appelle une enharmonie. Mi#/Fa et Si#/Do sont donc deux enharmonies.

2) Le dièse sur partition

Sur la partition, le dièse est placé devant la note qu’il affecte.

Par exemple ici, on a un dièse devant le Sol. Sur l’instrument, on va donc devoir jouer non pas un Sol naturel, mais un Sol#.

Lorsqu’un dièse est placé devant une note, il affecte cette note (jusque-là rien de très surprenant), mais il affecte aussi toutes les autres notes strictement identiques de la même mesure.

Par exemple dans l’extrait suivant :

Le Ré (3) devra également être joué dièse (et ce même s’il n’y a pas de dièse devant lui) car il est strictement identique au Ré# (2) et il est situé au sein de la même mesure.

Par contre, le Ré (1) devra être joué naturel car il se situe avant le Ré frappé par le dièse, le Ré (4) devra aussi être joué naturel car il n’est pas strictement identique au Ré (3) (il se situe une octave plus bas), et le Ré (5) est également naturel car il se situe dans la mesure suivante.

3) Altérations accidentelles et altérations à la clé

Lorsqu’un dièse frappe une note de façon isolée dans un morceau, on appelle ça une altération accidentelle.

Par exemple, dans cet extrait de « La Lettre à Elise » de Beethoven, le dièse ne concerne que le Ré (et bien évidemment, toutes les autres notes strictement identiques situées dans la même mesure). Par contre, tous les autres Ré du morceau sont eux naturels.

Par opposition aux altérations accidentelles, on a également ce qu’on appelle « les altérations à clé ».

Les altérations à la clé sont toujours notées en début de morceau, entre la clé et la signature rythmique.

Lorsqu’un morceau possède des altérations à la clé, ces altérations doivent être jouées tout au long du morceau. De même, lorsqu’une altération à la clé est présente, elle touche toutes les notes de même nom.

Par exemple, dans cet extrait du morceau « Someone Like You » d’Adèle, on voit qu’il y a 3 dièses à la clé. Ces dièses se situent au niveau des notes Fa, Do et Sol. Dans ce morceau, tous les Fa, tous les Do et tous les Sol sans exception (donc quelle que soit leur hauteur) devront être joués dièses. Et cette règle s’applique tout au long du morceau.


Cette notation est très pratique car elle permet d’éviter de réécrire systématiquement les dièses sur les notes concernées. La partition s’en retrouve aérée, et il est donc plus facile de la déchiffrer.

III / Le bémol

1) Qu’est-ce qu’un bémol en musique ?

Le bémol est une altération qui va baisser la hauteur de la note sur laquelle elle est placée. Plus précisément, le bémol baisse la note d’un demi-ton.

Avec un bémol la note deviendra donc légèrement plus grave que ce qu’elle était en étant naturelle.

Par exemple, le Mi bémol est légèrement plus grave que le Mi, puisqu’il se situe un demi-ton plus bas que ce dernier.

2) Les enharmonies

a) Mi/Fab et Si/Dob

Tout comme c’était le cas avec les dièses, il va exister des enharmonies avec les bémols du fait du demi-ton naturellement présent entre les notes Mi/Fa et Si/Do.

Ainsi, Mi/Fab et Si/Dob sont deux enharmonies.

b) Enharmonies avec dièse et bémol

Mais il existe d’autres enharmonies que celles autour des notes Mi/Fa et Si/Do.

En effet, on a vu que le dièse augmentait la note d’un demi-ton, alors que le bémol la baissait d’un demi-ton. A partir de là, on en déduit donc que les 5 notes altérées sont en fait des enharmonies.

3) Le bémol sur partition

Tout comme le dièse, sur partition le bémol se place devant la note qu’il affecte.

Et là encore, il est valable pour la note concernée, mais aussi pour toutes les autres notes strictement identiques de la même mesure.

Enfin, tout comme c’était le cas avec le dièse, le bémol peut être présent en tant qu’altération accidentelle, ou en tant qu’altération à la clé.

Par exemple, le morceau « The Scientist » de Coldplay possède un bémol à la clé.


IV / Le bécarre

On arrive enfin à notre dernier spécimen d’altération : le bécarre.

1) Qu’est-ce qu’un bécarre en musique ?

Le bécarre est une altération qui a pour effet de remettre la note dans son état naturel. C’est une sorte de gomme magique qui permet d’annuler l’effet des dièses et des bémols. Avec un bécarre, la note devra donc être jouée en mode naturel.

2) Quand utiliser le bécarre ?

Alors pourquoi mettre des bécarres ? Pourquoi ne pas laisser la note dans son état naturel si au final, le son est le même dans la pratique ? Le bécarre est indispensable dans deux cas de figures :

Le premier, c’est pour annuler l’effet d’une altération accidentelle dans une mesure.

Si on reprend l’extrait de partition de « La Lettre à Elise », on voit qu’il y a un bécarre sur le Ré de la deuxième mesure. Si Beethoven l’a placé là, c’est parce qu’à la base ce Ré devait être joué dièse (il était « contaminé » par le dièse du Ré précédent) et le seul moyen d’avoir un Ré naturel c’était de lui attribuer un bécarre.

Et le deuxième cas de figure, c’est pour annuler l’effet d’une altération à la clé.

Imaginez par exemple un morceau avec un Fa# à la clé. Par définition, dans ce morceau tous les Fa seront dièses. Alors comment faire à ce moment-là pour avoir un Fa naturel ? Bingo ! En lui mettant un bécarre. 😉

Conclusion

Voilà les amis, vous savez maintenant comment fonctionnent les principales altérations en musique.

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Si vous avez des questions par rapport aux notions abordées, n’hésitez pas à me les poser en commentaires.

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Sur ce les amis, je vous dis à très vite pour de nouveaux articles ! 😉

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8 commentaires


  • Pierre

    bjr,
    intéressant et bien structuré..
    merci

    Répondre

  • GRENADIN

    bonjour Alex,
    bien entendu cela m’interresse puisque je pratidue la musique et j’ai fait ta formation « solfège pratique »

    Répondre

  • Monique

    Super intéressant et clair, comme toujours. Je recommande souvent tes tutos, ta façon d’enseigner, jusqu’à présent, c’est la meilleure que j’ai trouvée.

    Répondre

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