Comprendre les bases du rythme en musique

Le rythme c’est l’un des éléments, si ce n’est l’élément le plus important de la musique. Pourquoi ? Parce que le rythme, c’est la vie.

On le retrouve dans la nature avec le cycle des saisons, l’alternance du jour et de la nuit, les marées… et même dans notre propre corps. Notre cœur bat en rythme, On respire en rythme, il faut précisément 9 mois pour donner naissance à un bébé…

Enfin bref, tout est une question de rythme. C’est le rythme qui structure la vie. Eh ben de la même manière, en musique c’est le rythme qui structure le morceau, ce qui permet de le rendre vivant.

Dans cet article, je vous propose qu’on reparte vraiment de zéro, et qu’on voit ensemble un à un les principaux éléments de la théorie du rythme.

C’est quoi le tempo ? La mesure ? Pourquoi est-ce qu’on parle de morceaux en 2, 3 ou 4 temps ? Quels sont les principaux rythmes qui existent ? Enfin bref, toutes les bases nécessaires pour bien comprendre le rythme. Vous êtes prêts ? 3, 4, c’est parti !

I / La pulsation

1) Les battements

Derrière chaque morceau, se cache en fait un battement régulier, un peu comme derrière chaque être humain se cache un cœur qui bat. (Oui, même chez votre ex). 🙂

Ce battement régulier, c’est ce qu’on appelle « la pulsation », et je suis sûr que vous l’avez déjà perçu instinctivement. Par exemple, si vous tapez dans les mains au concert de votre artiste préféré, en fait vous suivez la pulsation du morceau.

2) Tempo et vitesse du morceau

La vitesse de la pulsation, dans le jargon c’est ce qu’on appelle le tempo.

Concrètement, le tempo, c’est une valeur qui indique le nombre de battements qu’il y aura sur une minute de temps. Et on mesure ça en BPM pour « Battements par Minute ».

Le tempo nombre de battement par minute

Cette pulsation, elle peut être plus ou moins rapide. Par exemple, si on s’écoute de la bonne grosse tech comme ici sur ce morceau de Brutalismus 3000 : Europaträume, on est à 165 BMP. (Donc dans ce morceau, sur une minute de temps, il y a 165 battements). C’est assez rapide.

Alors que pour celui de Scorpion : Still Loving You, on est à 105 BPM. Tout de suite, c’est un peu plus lent.

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Donc vous voyez, le tempo c’est déjà un élément fondamental du rythme, parce que c’est lui qui définit l’identité du morceau. Si vous êtes en présence d’un tempo rapide, vous aurez un morceau énergique, alors que si vous êtes en présence d’un tempo lent, il sera plus posé.

Comme le dit si bien un certain John Williams : ‘‘ Avant de dessiner la moindre note, esquissez votre tempo. ’’

II / La mesure

1) Les temps

Ok donc comme on vient de le voir, derrière chaque morceau se cache une pulsation qui est à un certain tempo.

La durée qui sépare deux battements de pulsation, c’est ce qu’on appelle « un temps ».

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2) Découpe en mesures

Mais tous ces temps, on ne va pas les laisser comme ça. On va les organiser. Comment ? En les regroupant en petits paquets égaux.

Ces petits paquets, on a appelé ça des mesures, et on les a délimités par des traits verticaux appelés « barres de mesure ».

Si je vous mets un extrait de partition vous allez le voir tout de suite : on retrouve bien les différentes mesures, délimitées par des barres de mesure, et toutes ces mesures contiennent à chaque fois le même nombre de temps.

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Pourquoi on divise comme ça le morceau en mesures ? Tout simplement pour le structurer. Ça le rend plus lisible.

Vous pouvez voir ça comme un train : dans un train, les passagers ne sont pas tous mis dans un giga wagon, ils sont répartis entre plusieurs voitures pour que ce soit mieux organisé. Eh ben voilà, ici c’est la même chose.

3) Morceaux en 2 temps, 3 temps et 4 temps

a) Les différentes découpes du morceau

Alors la règle nous dit que chaque mesure doit contenir le même nombre de temps. Mais elle ne nous dit pas combien de temps exactement.

Du coup, il existe plusieurs manières de découper le morceau de façon à ce que chaque mesure contienne le même nombre de temps.

Il en existe principalement trois :

  • Une découpe où le morceau contient deux temps par mesure
  • Une découpe où le morceau contient trois temps par mesure
  • Et une découpe où le morceau contient quatre temps par mesure

Et de la même façon que le tempo définit l’identité du morceau, la façon dont sera découpé le morceau va avoir une influence sur sa sonorité. Concrètement, un morceau en 2 temps ne va pas du tout avoir le même feeling qu’un morceau en 3 temps, qui lui-même ne va pas avoir le même feeling qu’un morceau en 4 temps.

Pourquoi ? Parce qu’en fonction du nombre de temps qu’il y a dans la mesure, les accents rythmiques ne vont pas se trouver au même endroit.

b) Sonorité des morceaux en 2, 3 et 4 temps

Dans les morceaux en 2 temps, l’accent est mis sur le premier temps. Dans le jargon, on dit que le premier temps est fort et le deuxième faible. Du coup, à l’oreille ça va faire FORT faible, FORT faible, on a un peu cet effet de pompe.

On l’entend par exemple très bien dans le morceau « Stop the Cavalry » de Jona Lewie.

Dans les morceaux en 3 temps, le premier temps est fort, et les deux suivants sont faibles. Ça fait FORT, faible, faible. Du coup ça donne cette sensation de valse.

Je ne peux pas résister à l’envie de vous partager « La Valse à Mille temps » de Brel pour que vous entendiez bien cet effet.

Et enfin dans les morceaux en 4 temps, on a le premier temps qui est fort, et les trois suivants qui sont faibles. Si on veut être un peu plus précis, on peut dire que parmi les temps faibles, celui placé sur le troisième temps est légèrement plus marqué. Du coup ça fait fort, faible, moyen, faible.

Les morceaux en 4 temps, c’est environ 95% des morceaux actuels, donc vous avez l’embarras du choix pour entendre leur sonorité. Personnellement je vais vous conseille d’écouter « Wake Me Up » d’Avicii parce que je trouve qu’il est assez caractéristique.

Bon, si on récapitule : là on vient de voir tout ce qui constitue les fondations rythmiques du morceau : on a la pulsation, qui est à un certain tempo, et qui est organisée soit en mesures à 2 temps, 3 temps ou 4 temps.

Eh ben maintenant qu’on a posé nos fondations, il ne nous reste plus qu’à construire dessus.

III / Les figures de notes

1) Temps et rythmes

En couture, on utilise un patron qui sert de base, et on ajoute du fil autour pour créer la pièce. Eh ben en musique c’est la même logique :

Les temps servent de structure, et autour d’eux vont venir se greffer différents motifs appelés rythmes.

Parce que bien évidemment, on n’est pas obligé de jouer une note par temps. On peut très bien jouer une note qui va durer la moitié d’un temps, une autre note qui va durer deux temps… Tout est possible.

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Et ce qui va nous permettre de savoir sur combien de temps jouer la note, c’est sa forme. Il existe 5 principales formes de notes (qu’on appelle les figures de notes), et chacune d’entre elle indique une durée bien précise.

2) Les 5 grandes figures de notes

La première figure de note, c’est la ronde. C’est celle qui a la plus grande valeur (donc une note sous forme de ronde va être tenue assez longtemps).

Ensuite on a la blanche qui vaut la moitié d’une ronde (donc deux blanches valent une ronde), puis vient la noire qui vaut la moitié d’une blanche (donc deux noires valent une blanche et par extension, quatre noires valent une ronde).

Arrive ensuite la croche qui vaut la moitié d’une noire, et enfin la double croche qui vaut la moitié d’une croche. Ce qui nous donne au final ce grand tableau d’équivalence.

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3) Valeur des figures de notes

Alors là vous allez me dire : bon ok super, mais combien de temps exactement valent ces figures de notes ? Parce que là on connaît leurs valeurs relatives, c’est-à-dire combien de temps est ce qu’elles valent les uns par rapport aux autres, mais on ne connaît pas leur valeur absolue. On ne sait pas sur combien de temps concrètement les jouer.

Eh ben ça, ça dépend. Ça dépend de ce qu’on appelle l’unité de temps du morceau.

L’unité de temps, c’est la figure de note qui a été choisie dans le morceau pour être égale à un temps. Et n’importe laquelle des 5 grandes figures de notes peut être choisie comme unité de temps.

Par exemple, si on dit que dans notre morceau, l’unité de temps c’est la blanche, ça veut dire que dans ce morceau, blanche sera égale à un temps. Et à partir de là, puisqu’on connaît la valeur relative des figures de notes, on peut en déduire leur valeur absolue.

Si blanche vaut un temps, alors on en déduit que ronde vaut 2 temps, parce que la ronde c’est le double d’une blanche, noire vaut un demi-temps, parce que la noire vaut la moitié d’une blanche etc.

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Alors dans l’immense majorité des cas, l’unité de temps du morceau c’est la noire. C’est pour ça que vous avez surement entendu dire que noire vaut 1 temps, blanche 2 temps, ronde 4 temps et ainsi de suite.

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Mais gardez bien en tête que ce n’est pas toujours le cas. La valeur absolue des différents rythmes dépend toujours de l’unité de temps du morceau.

Vous allez peut-être me demander pourquoi ? Pourquoi est-ce qu’au final on n’a pas des rythmes qui ont toujours la même valeur ? C’est pour des questions de notation.

Imaginez par exemple un morceau avec beaucoup de rythmes très rapides. Plutôt que de choisir la noire comme unité de temps, qui fait qu’on aurait eu par exemple énormément de doubles croches, certains compositeurs préfèrent choisir la blanche, qui permet d’avoir à la place des croches plus lisibles.

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Et enfin, pour terminer cette petite introduction au rythme, il ne me reste plus qu’à vous parler des silences. Parler du silence… C’est paradoxal ça. 🙂

IV / Les silences

Avant d’aborder le sujet, je tiens quand même à préciser que ce qu’on voit c’est la théorie du rythme. C’est pour vous permettre de comprendre comment sont structurés les morceaux. Mais bien évidemment, le rythme c’est avant tout une compétence pratique. Donc si vous voulez être capable de bien jouer en rythme, il va falloir vous entraîner.

C’est pour cette raison que j’ai créé la formation « Maîtriser le Rythme ».

Maîtriser le rythme c’est hyper simple : c’est d’un côté des vidéos de démonstration qui vous expliquent les différents rythmes, et de l’autre des exercices pour vous permettre de les intégrer pleinement. Point. Je vous ai préparé plus de 160 exercices à prendre les uns après les autres pour progresser.

En plus pour que ce soit le plus ludique possible j’ai conçu tout ça comme un jeu : vous avez des niveaux à traverser de plus en plus challengeant, des boss à battre… Et surtout la formation est entièrement conçue pour que vous n’y passiez pas plus de 5 minutes par jour.

Pour tout savoir sur la formation Maîtriser le Rythme, cliquez simplement sur le lien ci-dessous :

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Sur ce, chut… Place aux silences. 🙂

De la même manière qu’il existe des symboles qui indiquent sur combien de temps jouer les notes (les figures de notes), il existe des symboles qui indiquent sur combien de temps respecter une interruption du son (les figures de silences).

Là aussi, il existe 5 grandes figures de silences :Une image contenant texte capture décran Police conception Description générée automatiquement

Au sommet de la hiérarchie on retrouve la pause, qui est la figure de silence avec la plus grande valeur, puis vient la demi-pause qui vaut la moitié d’une pause, le soupir qui vaut la moitié d’une demi-pause, le demi-soupir, qui vaut la moitié d’un soupir, et enfin le quart de soupir qui vaut la moitié d’un demi-soupir.

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Du coup, on en déduit que la pause, c’est l’équivalent en termes de durée de la ronde, la demi-pause c’est l’équivalent de la blanche, le soupir de la noire, le demi-soupir de la croche, et enfin le quart de soupir de la double croche.

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Et là encore, ce qui permet de définir la valeur absolue des différentes figures de silences, c’est l’unité de temps du morceau. Si je reprends l’exemple où la noire est l’unité de temps, puisque le soupir c’est l’équivalent de la noire, alors soupir vaut 1 temps. A partir de là on en déduit que la demi-pause vaut 2 temps, la pause 4 temps etc.

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Conclusion

Eh ben voilà, je pense que pour une « petite » introduction au sujet, je pense qu’on est vraiment pas mal. Alors si j’avais vraiment voulu être exhaustif, normalement j’aurais dû parler de la distinction qui existe entre morceaux binaires et morceaux ternaires.

Parce qu’au même titre que le tempo et le nombre de temps par mesure, le fait qu’un morceau soit binaire ou ternaire, c’est une composante essentielle de son identité rythmique.

Mais j’ai choisi de ne pas le faire pour ne pas surcharger cet article. Surtout que j’ai déjà traité ce sujet dans ma vidéo « Comprendre (enfin) la différence entre le binaire et le ternaire » que je vous invite vraiment à aller voir à la suite de votre lecture.

D’ailleurs, si ce n’est pas encore fait, n’hésitez pas à vous abonner à la chaîne Composer sa Musique avec la cloche des notifications pour ne rien manquer de mes futurs vidéos.

Sur ce, je vous dis à très bientôt pour de nouveaux tutos !

 

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