Piano, forte, crescendo, mezzo piano… En musique il existe tout un tas de nuances : des symboles indiquant à quel volume sonore jouer les différentes notes. Dans cet article, vous découvrirez les principales nuances que l’on peut retrouver sur partition et leur signification.
Sommaire de l'article
ToggleI / Introduction aux nuances musicales
1) Les nuances en musique : c’est quoi ?
Les nuances sont des symboles ou des mots italiens, que l’on retrouve sur la partition. Ils permettent d’indiquer à quel volume sonore jouer les différentes notes.
Exemples de nuances :
2) A quoi servent les nuances en musique ?
Lorsqu’un musicien interprète une œuvre, ce n’est jamais homogène : il y a parfois des passages doux qui permettent d’instaurer une ambiance intime, des passages modérés qui servent à raconter l’histoire, et des passages forts qui communiquent de l’énergie.
Bref, ce sont grâce à toutes ces variations de volume qu’une œuvre peut être vivante. En d’autres termes, c’est grâce aux nuances qu’il est possible de transmettre des émotions à travers la musique.
3) Où se situent les nuances sur la partition ?
Sur une partition, les indications de nuances se trouvent juste en dessous de la portée.
Sur un système de portées (par exemple sur un système clé de Sol / clé de Fa que l’on retrouve sur les partitions de piano), les nuances se trouvent entre les deux portées.
Enfin, dans le cadre des partitions de voix, il est possible que les nuances se trouvent au-dessus de la portée car on préférera laisser l’espace du dessous pour les indications de paroles.
4) Sur combien de temps jouer les nuances ?
Une nuance dure jusqu’à ce qu’une nouvelle vienne la remplacer.
Dans l’exemple ci-dessous, la première nuance devra donc être prise en compte sur 2 mesures, puisqu’à partir de la troisième, c’est une autre nuance qui entre en vigueur.
II / Les principales nuances musicales
1) Forte et piano
Puisqu’il existe deux façons de faire varier un volume (plus fort ou moins fort), il va exister deux principales nuances : le forte et le piano.
Pour indiquer qu’un passage doit être joué fort, on mettra le symbole « f » sur la partition, qui veut dire « forte » (soit fort en italien).
Et au contraire, pour indiquer qu’un passage doit être joué doucement, on mettra le symbole « p » sur la partition qui veut dire « piano » (soit faible en italien).
2) Mezzo (mezzo forte et mezzo piano)
A ces deux principales nuances vient s’ajouter une troisième : le « mezzo » symbolisé par un « m » et qui veut dire moyen. Mais contrairement au piano et au forte, le mezzo n’est pas une nuance à part entière. C’est plutôt un complément de nuance qui vient se greffer sur une nuance déjà existante pour lui apporter une légère variation.
Lorsque le mezzo vient se greffer au forte cela donne naissance au « mezzo forte » qui veut dire moyennement fort. Cela correspond à un jeu assez fort, mais moins fort que s’il avait été forte.
Et lorsque le mezzo vient se greffer au piano cela donne naissance au « mezzo piano » qui veut dire moyennement doucement. Cela correspond donc à un jeu doux, mais plus fort que s’il avait été piano.
Au final, on peut donc classer ces différentes nuances par ordre de volume :
3) Pianissimo et fortissimo
A cette échelle de nuances, on peut ajouter aussi le pianissimo et le fortissimo pour apporter encore plus de degrés de variation de volume.
Le pianissimo (symbole pp) peut être traduit par « très faible » et le fortissimo (symbole ff) par « très fort.
Et si voulez allez encore plus loin dans les extrêmes, c’est possible ! Pour cela il vous suffit juste d’ajouter autant de p que vous le souhaitez au piano, et autant de f que désiré au forte.
Vous pouvez par exemple avoir trois p pour pianississimo (très très doucement) ou quatre f pour fortissississimo (très très très fort). Comme vous l’avez remarqué, pour chaque lettre ajoutée on ajoute le suffixe « issimo » au mot. (Donc attention à vous parce qu’à partir de 3 ou 4 lettres, vous allez commencer à sonner comme un serpent à sonnette).
Après même si ces nuances existent en théorie, dans la pratique vous les rencontrerez rarement. Souvent, les nuances très faibles s’arrêtent au pianissimo et les nuances très fortes au fortissimo.
Tableau récapitulatif des principales nuances :
4) A quel volume jouer les nuances ?
Vous savez maintenant que lorsque vous voyez la nuance « forte » sur partition, vous devez jouer le passage en question de manière forte. Oui mais fort comment ? Est-ce qu’il y a un nombre précis de décibels à respecter ? Eh bien… non.
Contrairement à beaucoup d’autres éléments musicaux qui se mesurent de façon très précise (comme par exemple le tempo en BPM), les nuances sont laissées à la libre interprétation du musicien.
En même temps c’est plutôt logique : les nuances ne peuvent pas être les mêmes d’un contexte à un autre. Par exemple, le piano d’une flûte traversière n’est pas le même que celui d’une batterie jouée par Teddy Riner. De même, une nuance forte dans un nocturne n’est pas la même que dans une symphonie. (Forcément, plus il y a d’instruments et plus il y a du volume).
A ce titre, il est donc impossible d’attribuer une valeur absolue aux nuances. A vous de prendre en compte le contexte dans lequel vous êtes, et d’interpréter en conséquence et de façon logique vos différentes nuances.
III / Les variations de nuance
Jusqu’à présent, nous avons appréhendé les nuances de manière fixe. Par exemple sur un forte, toutes les notes concernées par ce passage devront être jouées à volume équivalent. (En l’occurrence fort).
Mais il existe des symboles permettant d’indiquer des variations progressives de nuance : le crescendo et le decrescendo.
1) Le crescendo
Le crescendo indique une montée en volume progressive. (Un peu comme si vous restiez appuyé sur le bon (+) de votre télécommande).
Il est indiqué sur la partition par le symbole « < » ou par la mention « cresc. »
Le crescendo concerne les notes qu’il couvre. Dans l’exemple ci-dessus, il faudra ainsi jouer les notes de la seconde mesure jusqu’au début de la troisième mesure de plus en plus fort.
Bien entendu, le crescendo est à appliquer dans son contexte. Dans notre exemple, certes les notes sont à jouer de plus en plus fort, mais puisque la nuance générale est piano, il faudra faire attention à rester doux.
2) Le decrescendo
Le decrescendo indique une baisse de volume progressive.
Il est indiqué sur la partition par le symbole « > » ou par la mention « decresc. »
Les règles du decrescendo sont exactement les mêmes que celles du crescendo : il concerne les notes qu’il couvre et il est à interpréter dans son contexte, en fonction de la nuance en vigueur sur le moment.
Tableau récapitulatif des principales variations de nuances :
Conclusion
Bien entendu, il reste de nombreuses nuances que je n’ai pas couvertes ici car le but de l’article n’était pas d’être exhaustif. (Ça aurait été beaucoup trop fastidieux !). Je souhaitais surtout vous présenter les principales nuances et vous expliquer leur logique de fonctionnement.
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S’il y a des nuances que vous avez rencontrées et dont vous ne connaissez pas la signification, n’hésitez pas à les poster dans les commentaires de l’article pour que je puisse vous les expliquer. 😉
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9 Responses
Hey ! Cet article sur les nuances est une excellente initiative. Les nuances sont après rythme, ce qu’il y a de plus important. C’est ce qui donne vie à une œuvre, ce qui transmet les émotions et transport le public. Bref, les nuances sont le cœur de les toutes œuvres musicales, sans distinction de style 🙂
Merci pour ton article.
C’est clair et agréable à se le redire et mettre en tête comme motion et réalité, même si on connait déjà en mémo
et pour mémoriel de récapitulation, en mode notion et mémoire.
très bien pour confirmer aussi et à s’entrainer à ce qu’on sait en signification musicale.,
merci .
Une question que j’ai toujours eu: si on indique un altération/nuance pour x mesures, comment indiquer qu’on veut tout simplement retourner vers la nuance ‘normale’ ? (Puisque en théorie la nuance compte jusqu’à la prochaine indication)
Ou autrement: quel est la nuance ‘normale’ entre mp et mf ?
Il suffit que tu indiques la nouvelle nuance que tu souhaites appliquer dans le morceau. Elle prendra alors le pas sur celle qui était jusqu’alors en vigueur. Par exemple si tu étais en piano et que tu es passé en forte, pour retourner au piano il suffira que tu indiques de nouveau cette nuance.