4 préjugés sur la composition qui vous empêchent d’avancer

« Il faut maîtriser tous les aspects du solfège avant de composer« , « de toute façon la composition soit on l’a en soi soit on ne l’a pas« … Qui n’a jamais entendu de pareilles affirmations ? Il existe en effet de nombreuses idées reçues sur la composition et il n’est pas toujours facile de démêler le vrai du faux

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Comme vous le savez, je projette actuellement d’écrire un livre numérique, une sorte de bible de la composition qui vous aidera à réaliser votre chanson de A à Z et étape par étape. (Note : le livre est désormais disponible, pour l’obtenir cliquez ici). Pour réaliser ce projet, j’ai sollicité votre aide en vous demandant de répondre à un sondage. Grâce à ce sondage et à l’ensemble de vos 761 réponses (j’en ai eu de la lecture^^), j’ai pu cerner et comprendre au mieux vos difficultés.

Cependant, j’ai remarqué que pour la plupart, ces difficultés étaient en fait liées à de fausses croyances et à des préjugés sur la composition musicale. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ces fausses croyances ont la vie dure : elles sont en effet tellement ancrées dans les mœurs et dans l’inconscient collectif que les gens finissent par les croire et se les approprier. Or, puisqu’elles sont fausses, ces croyances constituent en fait des barrières et des freins inutiles à votre progression.

 Il était donc temps que quelqu’un fasse le ménage pour rétablir la vérité. Préparez vous à remettre en cause tout ce que vous avez entendu jusqu’à présent !

CaptureChoisissez la pilule rouge et découvrez la vérité !
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« Je dois maîtriser le solfège pour savoir composer une chanson »

C’est LA croyance la plus répandue dans le monde de la musique. Beaucoup de personnes pensent en effet que pour savoir composer, il faut apprendre le solfège. Cette idée reçue vient principalement du fait que le solfège et l’instrument sont enseignés simultanément en école de musique. Ainsi, pour beaucoup de monde, apprendre la musique revient à apprendre le solfège.

 Si tu veux savoir faire de la musique (et composer), il faut que tu apprennes le solfège !

N’avez-vous jamais entendu cette phrase au moins une fois dans votre vie ? 🙂 ». Or, c’est totalement faux car pour savoir composer, il faut apprendre à… composer. En effet, même si le solfège vous donnera des outils qui vous aideront à composer, il ne vous apprendra jamais à composer une chanson en tant que tel. Et c’est là que se situe toute la nuance : le solfège est au service de la composition mais il n’en est pas à l’origine.

Beaucoup de personnes font encore cet amalgame du « apprendre la musique = apprendre le solfège » et à cause de cela, elles se limitent elles-mêmes dans leur progression. En effet, puisqu’elles estiment qu’elles ne maîtrisent pas suffisamment le solfège, alors elles pensent qu’elles n’ont pas le niveau requis pour composer une chanson et ne font finalement rien. Elles préfèrent attendre d’avoir un niveau théorique suffisant avant de se lancer. Or, adopter cette démarche ralentie sensiblement leur progression puisque même si leur niveau de connaissance théorique augmente, leur connaissance pratique de la composition elle, reste nulle.

C’est un peu comme si vous estimiez qu’il vous fallait absolument lire l’ensemble de votre notice d’appareil photo avant de vous mettre à photographier. Alors certes, connaître les fonctionnalités de votre appareil vous sera utile et vous aidera à réaliser de meilleures photos, mais fondamentalement, ce n’est pas parce que vous connaissez théoriquement chacune de vos fonctionnalités que vous ferez de bonnes photos. Ce qui vous fera progresser, c’est la pratique et le fait de faire des photos. La théorie viendra quant à elle après, et en soutien de ce que vous allez acquérir sur le terrain.

Ok donc si j’ai bien compris je peux me passer du solfège pour composer ?

Héhé bien essayé, mais ne me faîtes pas dire ce que je n’ai pas dit. 😉 Ce que je vous faire comprendre, c’est que vous n’avez pas nécessairement besoin de tout maîtriser avant de vous lancer et surtout que le fait de ne pas connaître le solfège ne doit pas être une raison suffisante pour vous empêcher de composer. Par contre, je vous conseille plus que chaudement d’apprendre le solfège. Ça vous aidera à progresser beaucoup plus rapidement et ça vous permettra de comprendre la musique. En plus, je vous propose de télécharger gratuitement mon guide « L’Essentiel du Solfège » (rédigé avec amour;)) qui vous expliquera toutes les notions indispensables du solfège. Alors pourquoi vous en priver ? (Pour poursuivre la réflexion sur le sujet de l’apprentissage ou non du solfège, je vous invite à aller voir ma vidéo « Faut-il apprendre le solfège pour faire de la musique ?« 

Pour conclure, si vous aussi vous partagiez cette idée reçue consistant à croire qu’il fallait absolument maîtriser le solfège avant de composer, je vous invite à faire les 3 choses suivantes:

  1. (Re)lisez mon article « 3 choses que j’aurai aimé savoir avant de commencer à composer« , ça vous aidera à adopter la bonne philosophie.
  2. Si ce n’est pas encore fait, téléchargez mon guide « L’Essentiel du Solfège » grâce à la barre latérale du site, et étudiez le solfège en parallèle de votre apprentissage de la composition.
  3. Lancez vous tout de suite dans la composition, n’attendez plus le « bon » moment.  Vous savez chantonner un air qui vous passe par la tête ? Vous savez dire si une musique vous plait ou non ? Alors ne cherchez pas plus loin : vous avez déjà en main tous les ingrédients nécessaires pour réussir à écrire de belles musiques ! Qui plus est, en téléchargeant mon guide du solfège, vous recevrez en plus une vidéo intitulée « Composer une chanson maintenant» qui, comme son nom l’indique, vous donnera tous les outils nécessaires pour composer votre première chanson.
  4. Faites-moi un chèque de 130€. (Comment ça ce n’est pas moral d’essayer de vous racketter au détour d’une blague ? :p )

« Je dois avoir un niveau élevé avec mon instrument pour composer »

Dans la même veine que l’idée reçue précédente, cette croyance consiste à estimer que seuls les virtuoses dans leurs instruments sont capables de composer. Mais il n’en est rien : même un débutant peut réussir à créer de belles chansons.

Alors bien sûr, si vous êtes un novice complet et que vous n’avez jamais touché d’instruments de votre vie, ça sera tout de suite plus délicat… Par contre, si vous êtes déjà capables d’enchaîner différentes suites d’accords, alors vous avez déjà le niveau suffisant pour créer une chanson.

D’ailleurs, beaucoup de très belles chansons ne demandent pas un niveau technique particulièrement élevé pour être jouées. Je pense par exemple à « Knockin’ On Heavens Door » de Bob Dylan, à la majorité des chansons des Beatles, de Coldplay, d’Oasis et j’en passe… Alors si eux ont réussi à créer de belles chansons avec des enchainements d’accords simples, pourquoi est-ce que vous n’y arriveriez pas vous aussi ? 😉

De plus, il peut être particulièrement intéressant de commencer la composition en même temps que l’apprentissage de votre instrument. C’est en effet une bonne façon d’accroitre votre motivation puisque plus vous progresserez dans la pratique de votre instrument, et plus vous élargirez vos possibilités en termes de composition.

« Je n’ai pas d’inspiration, je ne peux pas composer »

Aaahhh, l’inspiration… ce concept doit surement être l’un des plus soumis aux croyances populaires. En effet, beaucoup de monde pense que l’inspiration est quelque chose qui ne se contrôle pas et sur lequel on ne peut exercer aucune emprise. En d’autres termes, l’inspiration serait une sorte de force quasi mystique qui s’imposerait à nous et non l’inverse.

Pour comprendre cette croyance selon laquelle l’inspiration serait un phénomène inné et incontrôlable, il faut revenir sur l’étymologie du mot « inspiration ».

Étymologiquement, “inspiration” vient du latin « in spiritum », qui signifie littéralement “avoir Dieu en soi”. De ce fait, durant l’antiquité, la croyance populaire voulant que l’inspiration artistique émane de dieu s’est largement répandue. Au travers des années, cette croyance s’est donc de plus en plus inscrite dans les mœurs, à tel point, que la majorité des personnes pensent encore aujourd’hui que l’inspiration provient du divin, et qu’il n’est nullement possible d’exercer une influence dessus. Rajoutez à cela les nombreuses histoires populaires que l’on aime raconter à propos de l’inspiration (Keith Richards, qui aurait enregistré « I Can’t get no satisfaction » durant son sommeil ou encore Paul Mc Cartney qui aurait trouvé la mélodie de Yesterday pendant son rêve), et vous comprendrez pourquoi tout le monde pense que l’inspiration est une force indépendante qu’il n’est pas possible de maîtriser.

 Le problème avec cette croyance, c’est qu’elle rend le compositeur passif. Ce dernier, convaincu qu’il ne peut rien faire pour agir sur son inspiration, attend en effet que « LA » bonne idée s’impose à lui d’elle-même.

Je ne suis pas assez inspiré aujourd’hui, j’ai le syndrome de la page blanche. Tant pis, je composerai une autre fois

Or, vous vous doutez bien que ce n’est pas comme ça que ça marche : les plus grands compositeurs n’attendent pas que l’inspiration leur tombe dessus comme par enchantement, ils la provoquent. Et c’est justement grâce à cette provocation incessante qu’ils finissent par avoir des idées qui s’imposent à eux.

Je vais prendre un parallèle pour que vous puissiez bien comprendre cette idée : Imaginez un entrepreneur à la recherche d’une idée pour sa future entreprise. Pour réussir à trouver son idée, l’entrepreneur va réfléchir, se documenter, chercher des concepts, et les confronter à ceux qui existent déjà sur le marché. Un beau matin, alors qu’il prend tranquillement sa douche, bingo ! C’est la révélation. Il trouve enfin son idée. (Ba quoi ça ne vous arrive jamais d’avoir des idées lumineuses sous la douche ?:D). Question : qu’est ce qui a réellement permis à notre entrepreneur de trouver son idée ? Le saint esprit qui lui a servie une idée révolutionnaire sur un plateau ? Ou tout le travail qu’il a effectué en amont pour réussir à déboucher sur cette idée ? Vous voyez donc bien que même si l’idée s’est effectivement manifestée à lui un jour, c’est avant tout parce qu’il a tout fait pour la provoquer au préalable. Autrement dit, c’est parce qu’il a adopté un comportement actif qu’il a réussi à trouver l’inspiration.

millions pimpé

Et maintenant la question à 1 million de dollars : comment faire pour provoquer l’inspiration ? Haha ! Aucune idée dans l’assistance ? Non ? Bon aller je vais quand même vous le dire (c’est bien parce que c’est vous 😉 ) : Il vous suffit simplement d’appliquer les conseils que je donne dans mon article « 7 façons de faire naître l’inspiration ». Et oui, c’est aussi simple que ça !

« Il faut avoir un don, moi je ne suis pas assez doué pour ça… »

Enfin terminons par ma fausse croyance préférée (enfin comprenez par-là celle qui me hérisse le plus le poil ;)) : celle consistant à considérer qu’il faut avoir un don pour faire de la musique et composer.

Cette idée reçue est tellement populaire, qu’elle en vient même à toucher tout ce qui rapporte au domaine artistique : « Je ne suis pas doué pour le dessin », « Oh je ne suis pas fait pour jouer d’un instrument », « Je n’ai pas le profil artistique » et j’en passe et des meilleures…

Mais les amis, laissez-moi vous dire une bonne chose : cette idée reçue est totalement fausse. J’insiste particulièrement sur ce point : tout le monde peut faire de la musique et tout le monde peut réussir à créer une chanson. Tout ce qu’il faut pour réussir, c’est seulement de bonnes ressources sur le sujet (mais ça vous avez déjà tout ce qu’il faut sur Composer sa musique;) [fin de la séquence auto-jetage de fleurs]), une bonne dose de motivation et un peu de discipline.

Alors bien sûr, les plus sceptiques d’entre vous me diront qu’il y en aura toujours certains qui auront plus de dispositions que d’autres (certains naissent par exemple l’oreille absolue) et qu’il est à ce titre impossible de partir sur un même pied d’égalité. Soit, et alors ? Est-ce que c’est parce que certaines personnes progressent plus vite que d’autres, que vous à titre personnel, vous n’arriverez jamais à créer une chanson ? Bien sûr que non ! Ne pas avoir de dispositions particulières dans une activité ne veut pas forcément dire que vous ne pourrez jamais exercer cette activité. C’est un peu comme si vous refusiez d’aller à la piscine car vous estimez ne pas avoir le niveau suffisant pour devenir champion olympique. C’est un peu absurde n’est-ce pas ? ^^

Pour conclure, je dirai que tout ce qui compte, c’est d’essayer sans se poser trop de questions. Allez-y tranquillement, à votre rythme, et vous verrez qu’au final, vous progresserez sans même vous en rendre compte !

Voilà, c’est ici que l’article s’achève ! Il y a encore beaucoup d’autres croyances qui existent et dont je ne fais pas référence, mais je pense que vous avez suffisamment compris l’esprit de cet article : la composition n’est pas réservée à une élite, elle peut être exercée par chacun à partir du moment où on s’en donne les moyens. Et surtout, la composition est quelque chose de fun : prenez du plaisir en l’exerçant, et vous progresserez bien plus vite que vous ne l’aurez jamais imaginé.

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C’est votre dernier mot ?

Si des fausses croyances vous empêchent encore de progresser, vous pouvez avoir recours au vote du public et risquer de vous tromper. Mais vous pouvez aussi utiliser mon super joker, le guide « Composer sa chanson de A à Z », pour apprendre à créer vos chansons étape par étape.

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32 Responses

  1. Très bon article! Celui ci devrait être le premier de ta bible haha!
    Par contre un article sur « quel matériel/logiciel pour composer sa musique? » Serait la bienvenue :))).
    Merci encore

  2. Très encourageant mais comment enregistrer ? Je n`ai pas le matériel pour le faire à part des cassettes .J`ai un nouveau clavier qui peut tout faire; pour le moment je ne le connais pas assez mais j`aime beaucoup vos conseils merci.

  3. Je réponds à Andy sur le logiciel pour composer sa musique. Il existe un logiciel allemand de composition et d’arrangement Ludwig 3 :
    https://composer-sa-musique.fr
    que j’ai découvert depuis quelques jours.
    Je suis en train d’en traduire le manuel qui n’existe qu’en allemand et en anglais et j’ai proposé au développeur de traduire également l’interface, il est content de cette proposition. Mais c’est un long boulot (une centaine de pages)
    Les arrangements restent traditionnels mais pour certains bluffants : le même morceau se retrouve cuisiné à diverses sauces suivant le style choisi.
    Je l’ai utilisé pour la première fois pour l’arrangement de cette chanson :
    https://composer-sa-musique.fr
    Sinon, je suis d’accord sur la nécessité de démystifier un certain nombre de choses, moi-même, je suis autodidacte. L’important est de laisser libre cours à son envie de créer. Mais ma démarche la plus habituelle est d’écrire avant de composer (je suis plutôt un littéraire), si j’ai bien compris Alex, il procède dans le sens inverse ; tout dépend en fait de ce qu’on privilégie.Je commence à avoir une réflexion et un recul sur cette démarche et si ça intéresse quelqu’un, je veux bien essayer de faire un topic sur sujet et les outils qui sont utiles dans l’écriture de chanson qui est pour moi la première étape, après laquelle la musique arrive d’elle-même. Je le dis là en chanson !:
    https://composer-sa-musique.fr
    Que les personnes qui souhaitent avoir le résultat de mes élucubrations me le fassent savoir!
    Sinon, vous pouvez voir le résultat encore partiel et de ce que je fais ici :
    https://composer-sa-musique.fr

  4. Formidable ton article on sent que tu veux nous donner l’envie de composer
    merci

    Comment télécharger la base de solfège pour composer.

    je suis impatient de lire la suite

    Jean Luc

    1. Bonjour Jean Luc,

      Il vous suffit d’inscrire votre prénom et votre e-mail dans les champs de l’encart « Recevez votre guide gratuit » situé en haut à droit du site pour le recevoir directement. 😉

  5. Que de baume au cœur ,cela me donne envie de progresser avec ton aide merci d’avance, peut être que moi aussi j’ai un don pour la musique va savoir ??
    Aller bon courage.

  6. JE CONNAIS ASSEZ BIEN LE SOLFEGE PUISQUE JE JOUE DU SAX TENOR DANS UNE HARMONIE, MAIS DANS UN PETIT GROUPE JE JOUE DE L’ACCORDEON ET MON PROBLEME ET CELUI DE POUVOIR ACCOMPAGNER UN CHANTEUR NON PAS SUR LA MELODIE MAIS SUR UN ACCOMPAGNEMENT QUI SE SUPERPOSERAIT AU CHANT TOUT EN RESTANT DANS LA TONALITE DU CHANT BIEN SUR IL FAUT DE L’OREILLE ET PUIS DE LE RESTE………..?
    UN GRAND MERCI POUR TOUT ET A BIENTÔT POUR DE NOUVELLES LECTURES .

  7. Bonjour,

    très bon article Alex. Je suis bien d’accord avec toi concernant ces fausses croyances.

    Et tous mes encouragements pour l’écriture de ton livre. Initiative que je salue très sincèrement. 🙂

  8. Comme disait Isaac Newton (ce n’est pas lui mais j’ai oublié le véritable auteur) : le génie c’est
    90% de transpiration et 10% d’inspiration . On va dire que pour une personne normale,la
    proportion passe à 95/5 . Je ne dois pas avoir assez transpiré . Je continue la basse et j’arriverais, un jour à composer des musiques . On est motivé on y croit . Surtout après avoir cet article de l’excellent, de l’extraordinaire Alex (j’en fais trop non ?)

  9. À propos de la croyance populaire que McCartney a rêvé Yesterday, je peux vous dire de source sûre que ça ne n’est pas passé comme ça :p

    Il a trouvé ça au pif en chantant au réceptionniste de son hôtel un soir de tournée a travers le téléphone : « I just want some Scramble Eeeeggs ! ».

    Il tardait a ramener les œufs brouillés qu’il avait commandé.

    Coup de génie ou de chance ? 😉

  10. Plutôt que l’analogie avec l’apprentissage de la photo j’aurais utilisé l’analogie avec l’apprentissage de la parole pour un petit enfant. En effet, l’enfant qui est dans ses premières années de vie n’a pas besoin d’apprendre la grammaire pour commencer à composer les phrases qui lui permettent de communiquer avec ses parents, ses frères et soeurs ou ses petits camarades de maternelle. C’est bien la grammaire qui est au coeur de la composition des phrases que nous construisons pour parler. Mais c’est en écoutant nos parents qu’on commence à construire nos propres phrases… bien avant, bien avant, bien avant d’apprendre la grammaire. Les principes de base de la grammaire simple s’apprennent avant même d’entrer en maternelle, tout simplement en pratiquant. Ce n’est que bien plus tard que nous apprendrons à construire des phrases plus variées et plus complexes, grâce à l’apprentissage de la grammaire à l’école.

    Cette analogie est beaucoup plus proche que l’analogie avec l’utilisation d’un appareil photo, car d’une part l’équivalent de l’instrument de musique qui va servir à la parole est exactement le même pour tout le monde quel que soit l’environnement (citadin, rural, tropical, polaire…) et le pays (en France comme en Chine et comme chez les papous) et ne requiert pas de mode d’emploi, cet instrument universel c’est tout simplement la voix, et d’autre part le solfège n’est-il pas ni plus ni moins que la grammaire de la musique ? Apprendre à composer et apprendre le solfège, c’est donc exactement la même chose qu’apprendre à construire des phrases et apprendre la grammaire quand on est tout petit enfant. On peut construire de très belles mélodies simples au fil de l’acquisition des rudiments les plus basiques du solfège avant même d’en apprendre toutes les complexités, tout comme on commence déjà à construire de très belles phrases simples vers 2 à 3 ans au fil de l’acquisition des rudiments les plus basiques de la grammaire avant même d’en apprendre toutes les complexités plus tard à l’école.

    D’ailleurs les milliers de comptines du monde entier sont toutes construites sur la base des plus élémentaires rudiments d’harmonie qui ont été utilisés « en l’état » mais qui pouvaient devenir aussi la base de véritables chansons ou de compositions instrumentales bien plus riches avec des nombreuses possibilités d’arangements. Rien que les partitions des comptines d’enfants du monde entier sont une formidable preuve flagrante que des mélodies ultra-simples avec quatre accords peuvent avoir une efficacité musicale extraordinaire et que la composition est accessible à n’importe quel débutant sans nécessité d’aller dans les méandres les plus complexes du solfège.

  11. La plupart de ces idées reçues proviennent souvent de personnes novices qui ont peu d’expérience dans la musique. Le souci c’est qu’on fait souvent l’amalgame entre la créativité et le niveau technique sur son instrument, et la maîtrise du solfège.

    Les deux sont complémentaires mais ce sont deux facultés complètement différentes qui mobilisent différentes zones du cerveau.

    C’est en composant qu’on devient compositeur. Il ne faut pas avoir peur de se lancer même si au début c’est pas terrible parce que c’est a force de répétition que ça va devenir bon.

    Le souci c’est que trop de gens ont peur de l’erreur et ne se lancent jamais.

    1. Pas tout à fait d’accord avec toi ! Énormément de musiciens confirmés partagent également ces idées. Il suffit de voir le nombre de personnes sortant du conservatoire et se sentant encore totalement perdus pour s’en rendre compte. Cela provient surtout de l’inconscient collectif mais aussi et surtout du fait que la composition soit une activité totalement à part dans le domaine musical.

  12. moi je sais deja composer…a l’oreille..mais je sens que le solfege me poussera plus loin…en effet dans l’ecriture pour orchestre…je commence a me retrouver quelques fois dans le flou avec mon oreille et le pianoroll comme seul repere de la justesse ou des harmonies complexes qui se presente sous mes doigts…. j’aimerai pouvoir mettre autre chose que du feeling ou mes connaisances en tablatures basiques sur ma musique… en effet une « grammaire » ….un language coherent me permettant de rendre plus belles et complexes mes compos…donc e sera un ti guide pour moi 😉

  13. En tout cas c’est enrichissant.
    On serait ingrat so on ne disait pas merci a Alex.
    Nous allons apprendre de lui et devenir ce dont nous rêvons.

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