Le triton en musique: l'intervalle du diable

Le triton en musique: l’intervalle du diable

Connu comme  étant « l’intervalle du diable » en musique, le triton a fasciné les compositeurs du monde entier à travers tous les âges. Qu’est ce que le triton exactement ? A quoi sert-il ? Et d’où lui vient cette réputation sulfureuse ? C’est ce que je vous propose de découvrir au sein de cet article !

Introduction

Et si je vous disais qu’il existait en musique un intervalle interdit ? Un intervalle qui a été prohibé pendant des siècles car on considérait qu’il pouvait invoquer le diable une fois joué. Cet intervalle n’est pas une légende. Il existe bel et bien et il s’appelle « le triton ».

Objet de tous les fantasmes, le triton est de loin l’intervalle le plus connu et le plus énigmatique de tous. Il a fasciné les compositeurs pendant des siècles et a marqué de son emprunte l’histoire de la musique. Du classique au heavy metal en passant par le jazz et le blues, il a été utilisé dans tous les styles et à travers toutes les époques.

Mais pourquoi est-ce que le triton fascine autant ? Qu’a-t-il de particulier ? D’où lui vient cette réputation d’intervalle du diable ? Et est-ce que cette image qui lui colle à la peau est justifiée ? Si vous souhaitez le savoir, je vous propose un pacte : signez le document que vous trouverez en bas de cette page et lisez ce qui va suivre. Vous obtiendrez alors toutes les réponses à vos questions. (Comment ? Il y a des conditions écrites en tout petit en bas du document ? Oh n’y faites pas attention, ce sont juste quelques détails logistiques que nous réglerons plus tard). 😉

Sur ce, suivez le guide et laissez-moi vous transporter jusqu’aux tréfonds du monde de la musique.

I / Qu’est-ce qu’un triton en musique ?

Le triton est un intervalle. Pour rappel, on qualifie d’intervalle la distance qui sépare deux notes.

L’intervalle peut être plus ou moins grand, tout dépendra en fait de la distance qui sépare les notes qui le composent. Cette distance, on peut la mesurer avec précision grâce aux tons et aux demi-tons. (Dans la vie de tous les jours, vous allez utiliser les mètres et les centimètres pour mesurer une distance, eh bien en musique ce sera les tons et les demi-tons).

Le triton correspond donc à une distance bien précise entre deux notes exprimées en tons et en demi-tons. Et quelle est cette distance exactement ? Comme son nom l’indique, le triton correspond à un intervalle de trois tons. Autrement dit, deux notes séparées par trois tons forment un triton.

Exemples de tritons :

Dans notre exemple, on voit que l’intervalle Do/Fa# est un triton puisqu’il compte trois tons. De même, l’intervalle formé des notes Do / Solb est lui aussi un triton puisqu’il compte également trois tons.

Alors certes, d’un point de vue pratique ces intervalles sont les mêmes (si vous jouez à la suite Do/Fa# et Do/Solb vous obtiendrez les mêmes sons puisque Fa# et Solb sont deux notes enharmoniques), mais d’un point de vue théorique, ils sont différents. En effet, le premier intervalle est une quarte (il compte quatre notes) alors que le second est une quinte (il en compte cinq). Tout cela nous permet d’en déduire qu’il existe en fait deux intervalles différents pouvant être considérés comme des tritons (car il existe deux intervalles différents comptant trois tons) : l’intervalle de quarte augmentée et l’intervalle de quinte diminuée.

II / Obtenir le triton

1) Construire le triton

Pour construire un triton c’est très simple. (Nul besoin de rites sataniques nécessitant le sacrifice de jeunes vierges, rassurez-vous). 🙂 Prenez une note, puis arrangez-vous pour obtenir derrière un intervalle de quarte augmentée (ou de quinte diminuée).

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Exemple : On va construire ensemble un triton à partir de la note La. Pour cela, on part du La et on compte quatre notes pour arriver au Ré. (Pour l’exemple, je vais prendre l’intervalle de quarte augmentée mais j’aurais très bien pu prendre l‘intervalle de quinte diminuée).

Ensuite on compte le nombre de tons et de demi-tons naturellement présents au sein de cet intervalle.

On trouve deux tons et un demi-ton, soit un intervalle de quarte juste. Or pour obtenir un triton, on veut un intervalle de quarte augmentée (trois tons). Pour arriver à nos fins, on va donc ajouter un dièse sur le Ré. Grâce au Ré#, on a maintenant un ton et demi entre Do / Ré#, ce qui nous donne au total trois tons au niveau de l’intervalle.

Et voilà ! A partir du La, le triton est donc obtenu en jouant la note Ré#.

2) Les tritons naturels

Certaines fois, vous n’aurez même pas besoin de construire le triton pour l’obtenir puisque vous le trouverez naturellement au sein de certains éléments musicaux. C’est un peu comme le nombre d’or : il peut d’obtenir « artificiellement » en connaissant sa mesure (comme l’a fait par exemple Botticelli en peignant « La Naissance de Vénus »), mais vous pouvez aussi le retrouver de façon naturelle au sein de certains objets. Par exemple : les pommes de pin, les coquilles d’escargot ou encore les étoiles de mer sont naturellement agencées selon les proportions du nombre d’or.

La Naissance de Vénus de Botticelli

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En musique, le triton se trouve naturellement dans certains éléments mélodiques et harmoniques. Au niveau des éléments mélodiques, on le retrouve par exemple au sein de la gamme majeure. En effet, comme vous le savez puisque vous avez lu mon article « Tout savoir sur les gammes », toutes les gammes majeures possèdent la même structure : un ton partout, sauf entre les degrés III/IV et VII/I ou il y a un demi-ton. Or avec cette structure, on remarque qu’il y a trois tons successifs entre les degrés IV et VII de la gamme, soit un triton.

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Autrement dit, si vous prenez n’importe quelle gamme majeure et que vous jouez à la suite son degré IV avec son degré VII, vous obtenez un triton. Par exemple, si je prends la gamme de Sib Majeur et que je joue à la suite le Mib puis le La, j’obtiens un triton.

Et si le triton est naturellement présent au sein de la gamme majeure, on en déduit qu’il est aussi présent au sein de la gamme mineure naturelle. Car comme je l’explique au sein de mon article « Les différents types de gammes mineures », les gammes mineures naturelles ne sont en fait que des gammes majeures décalées. On les obtient en prenant une gamme majeure et en la commençant par son degré VI.

De ce fait, on retrouve le triton entre les degrés VI et II de la gamme mineure naturelle.

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Au niveau harmonique, on retrouve le triton au sein de l’accord de septième de dominante. Pour rappel, l’accord de septième de dominante est un accord à quatre sons formé par l’empilement d’un accord parfait majeur et d’une tierce mineure. (Pour en savoir plus sur les accords de septième, c’est par ici que ça se passe : « Les accords de septième »).

Si on décompose tout ça, on se rend compte que le triton se trouve naturellement entre la tierce et la septième de l’accord.

Cela veut donc dire qu’à chaque fois que vous jouez un accord de septième de dominante, vous invoquez le diable jouez un triton. Bien entendu, le triton se trouve également dans beaucoup d’autres éléments musicaux (comme par exemple l’accord diminué, l’accord de septième demi diminué, l’accord de septième diminué, la gamme mineure harmonique, la gamme mineure mélodique, les modes etc…) mais mon but ici n’est pas de vous faire une liste exhaustive de tous ces éléments. Je veux simplement que vous ayez conscience que malgré sa réputation, le triton fait partie intégrante du paysage musical.

III / Pourquoi le triton est-il considéré comme l’intervalle du diable ?

Justement, venons-en maintenant au cœur de cet article : d’où vient la réputation du triton ? Pourquoi le considère-t-on comme l’intervalle du diable alors qu’il est naturellement présent au sein de nombreux éléments musicaux ? Tout cela est lié à deux choses : à sa sonorité et à l’utilisation qu’on a pu en faire à travers les siècles.

1) Une sonorité difficile

Pour commencer je vous propose une petite expérience : prenez votre instrument et jouez un triton. Par exemple, jouez à la suite les notes Do et Fa# … Alors qu’en avez-vous pensé ? Ça pique l’oreille n’est-ce pas ? Eh bien justement, voilà la particularité du triton : il a une sonorité difficile. Lorsqu’il est joué, il engendre une grande tension à l’oreille.

Mais pourquoi est-ce que la sonorité du triton est si difficile ? Pour le comprendre, on va se poser la question suivante : qu’est ce qui fait que deux notes jouées simultanément vont sonner de façon agréable ou non à l’oreille ? Tout cela est intiment lié aux principes physiques de la musique et vous allez voir, c’est un sujet absolument passionnant.

a) La fréquence d’une note

Comme vous le savez, chaque son est matérialisé par une onde sonore et cette onde peut être mesurée grâce à la fréquence (exprimée en Hertz). Plus un son est grave, plus sa fréquence est basse. Au contraire, plus un son est aigu et plus sa fréquence est haute.

Ainsi, chaque note de musique est représentée par une fréquence bien précise. Par exemple, le La du milieu du clavier de piano a une fréquence de 440 Hz.

b) Les rapports de fréquence

Maintenant, pour être sûr de faire sonner deux notes ensemble, il suffit de respecter un principe simple : prendre une note dont la fréquence est un multiple de la fréquence de base. Par exemple, si on reprend le La à 440 Hz, on sait qu’il sonnera bien s’il est joué avec des notes dont la fréquence est un multiple de 440.

Prenons par exemple la note dont la fréquence est le double de 440. Donc si f = 440 Hz, alors 2f = 880 Hz. Et à votre avis, quelle est la note dont la fréquence est égale à 880 Hz ? Il s’agit du La situé à l’octave supérieure. Idem, si je multiplie encore cette fréquence par deux, j’obtiens 4f = 1760 Hz soit le La de l’octave encore au-dessus et ainsi de suite.

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En physique, on dit que l’octave à un rapport de fréquence de 2:1. Cela veut dire qu’à partir d’une note donnée, il suffit de multiplier sa fréquence par deux pour obtenir la fréquence de la note située une octave au-dessus. On dit également que ce rapport de fréquence est simple, car les deux nombres qui le composent sont des entiers naturels. Et si l’octave sonne aussi bien à l’oreille, c’est justement parce que son rapport de fréquence est simple.

Vous ne trouvez pas ça fascinant ? Personnellement, je trouve ça génial de me dire que l’harmonie et la musique sont autant liées aux mathématiques. 🙂 D’ailleurs, si vous souhaitez approfondir la chose, David Louapre de la chaîne Youtube « Sciences étonnantes » a fait une excellente vidéo sur le sujet : « Les Mathématiques de la Musique ».

Maintenant, au lieu de multiplier notre fréquence par deux, on peut aussi la multiplier par trois. (Ça reste un multiple de la fréquence de base). On obtient alors 3f = 1320 Hz. Cette note correspond à la quinte, c’est-à-dire au Mi. Plus précisément, elle correspond au Mi situé une quinte et une octave au-dessus du La de base à 440 Hz (Mi2 sur le schéma). Du coup, pour trouver le Mi situé juste à côté du La de base (Mi1 sur le schéma), il suffit de diviser 1320 Hz par deux (on descend d’une octave). On obtient alors 3f/2 = 1,5f soit 1320 / 2 = 660 Hz.

On en déduit que la quinte a un rapport de fréquence de 3:2. C’est-à-dire que pour trouver la fréquence de la quinte d’une note, il suffit de multiplier sa fréquence initiale par 3/2 (soit 1,5). Et là encore, puisqu’il s’agit d’un rapport simple, la quinte sonnera bien à l’oreille.

Enfin, la quarte est l’intervalle inverse de la quinte. Cela veut dire que si je prends une quinte et que j’inverse ses notes, j’obtiens une quarte. Par exemple si je prends Do / Sol (intervalle de quinte) et que j’inverse ses notes, j’obtiens Sol / Do qui est un intervalle de quarte. (C’est d’ailleurs pour cette raison que si vous prenez le cycle des quintes et que vous le lisez à l’envers, vous obtenez des quartes).

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Pourquoi est-ce que je vous parle de cette notion d’intervalles inversés ? Parce qu’un intervalle et son inverse forment toujours une octave. (Essayez, ça marche avec n’importe quel intervalle). 😉

Par exemple si je remets bout à bout Do / Sol et Sol / Do, j’obtiens bien Do / Do.
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Et donc grâce ce principe, on peut en déduire le rapport de fréquence de la quarte. En effet, si le rapport de fréquence de la quinte est de 3/2 et que celui de l’octave est de 2, alors celui de la quarte est de 4/3. Pour les matheux qui souhaitent le détail du calcul (parce que c’est bien connu, le diable se cache dans les détails), le voici :

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Là encore il s’agit d’un rapport simple, c’est pourquoi la quarte sonne aussi bien à l’oreille.

c) Rapport de fréquence du triton

Mais quel est le rapport entre toutes ces histoires de rapport de fréquence et la sonorité du triton ? Minute papillon, j’y arrive. Comme nous venons de le voir, les intervalles de quarte, de quinte et d’octave sonnent bien à l’oreille car ils sont régis par des rapports de fréquence simples. Or qu’est-ce qu’un triton ? Il s’agit d’un intervalle de quarte augmentée (ou de quinte diminuée). Autrement dit, le triton se situe pile entre l’intervalle de quarte et de quinte.

Voilà pourquoi il a une sonorité si difficile : parce qu’en étant dans cet entre-deux, il n’est pas régit par un rapport de fréquence simple (le rapport de fréquence du triton est de 45:32). Qui plus est, le triton se situe pile entre deux intervalles que votre cerveau à l’habitude d’entendre et « Satan » à entendre. Donc forcément, lorsqu’on lui sert autre chose, ça le perturbe.

Pour vous donner une comparaison, c’est un peu comme si vous vous attendiez à ce qu’on vous offre un short ou un pantalon pour votre anniversaire et qu’à la place on vous offrait… un pantacourt. Vous seriez étonné et un peu déçu n’est-ce pas ? (Comment ça elle est bancale ma comparaison ? Personnellement je la trouve très parlante). 😀

Ne portez pas de pantacourt. Même si vous gagnez Roland Garros, vous ne serez pas classe avec.

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Et à cause de cette sonorité difficile, le triton a beaucoup été évité au cours des siècles, ce qui a contribué à son image d’intervalle interdit. Mais c’est surtout au cours de l’histoire, avec l’utilisation qu’ont pu en faire les différents musiciens, qu’il a définitivement acquit sa réputation d’intervalle du diable.

2) Diabolus in Musica : l’histoire du triton

a) Le Moyen Age

Tout commence au Moyen Age. A cette période, la théorie musicale commence doucement à se structurer. Un homme en particulier, Guido d’Arrezo, un moine italien du XIème siècle, œuvre énormément en ce sens. Las de voir les moines se transmettre les chants liturgiques de bouche à oreille (avec toute la lenteur et les imperfections que cette méthode comporte), il invente le système de portée et de nomination des notes. Il est également à l’origine d’un système musical sophistiqué : le système hexacordal. Ce système fera longtemps office de référence dans le monde de la musique occidentale et influencera grandement notre système musical actuel : le système tonal.

Le truc, c’est que Guido d’Arrezo a volontairement omis d’intégrer le triton à son système car il jugeait sa sonorité trop difficile. En effet, à l’époque la musique liturgique régnait en maître et elle privilégiait davantage les intervalles aux rapports de fréquence simples (comme par exemple la quarte et la quinte, beaucoup plus douces à l’oreille). Donc non seulement le triton était écarté des règles harmoniques en vigueur, mais en plus il était évité par l’église. Il n’en fallut pas plus pour que sa réputation d’intervalle interdit commence à grandir.

Le coup de grâce arriva au XVIIIème siècle lorsque Johann Fux, célèbre compositeur et théoricien de la musique, le qualifia de : « diabolus in musica » dans son traité d’harmonie « Gradus Ad Parnassum » (Pour ceux qui auraient séché les cours de latin au collège, on peut traduire « Diabolus in musica » par « le diable dans la musique »). Et puisque ce traité d’harmonie influença des générations entières de compositeurs, le triton fut encore plus évité.

Pour autant, est ce que le triton était vraiment interdit au Moyen Age ? Et est que les compositeurs qui osaient l’utiliser étaient réellement bannis à vie par l’église ? Eh bien… non. Contrairement à ce que l’on peut beaucoup entendre, le triton n’a jamais été interdit. On peut même l’entendre dans des œuvres du Moyen Age, comme par exemple au sein de morceaux de Perotin. Simplement, comme je l’ai évoqué précédemment, la musique liturgique préférait l’éviter pour des raisons esthétiques mais aussi pratiques car la quarte augmentée était difficile à chanter pour les chœurs. De même, Johann Fux ne le considérait pas littéralement comme un intervalle diabolique. Il souhaitait simplement souligner par là et de façon imagée, sa sonorité difficile. Mais comme pour beaucoup de choses dans la vie, le temps et l’imaginaire collectif ont fini par amplifier la réalité et la transformer en un fantasme erroné.

b) La période romantique

L’histoire du triton continue ensuite avec la période romantique du XIXème siècle.

Pour rappel, le romantisme est un mouvement culturel né en Europe à la fin du XVIIIème siècle. Il est caractérisé par l’expression plus accrue des sentiments et des émotions au sein des différentes formes d’art. Il s’oppose ainsi à la période précédente (la période classique), qui mettait davantage l’accent sur l’ordre et le rationalisme.

Beethoven, pionnier du romantisme et
grand romantique lui-même !

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Sous l’influence du romantisme, les compositeurs expérimentent davantage et tentent d’incorporer de nouvelles sonorités dans leurs morceaux. A cette occasion, le triton longtemps boudé refait surface. Les compositeurs n’hésitent plus à l’utiliser et sa sonorité difficile en fait même un excellent candidat pour exprimer la colère ou la frustration.

De même, puisque la réputation du triton n’est plus à faire, les compositeurs l’utilisent volontiers pour faire directement référence au diable dans leurs œuvres.  Ainsi, Berlioz l’utilisa dans sa pièce « La Damnation de Faust », Liszt dans son œuvre « Après une Lecture de Dante », et Tartini dans sa célèbre « Sonate des trilles du diable ». D’ailleurs pour renforcer encore plus le mythe, Tartini avouera que la mélodie de sa sonate lui était venue lors d’un rêve, en entendant le diable en personne s’emparer de son violon pour en tirer des notes extraordinaires.

« Une nuit, je rêvais que j’avais fait un pacte, et que le Diable était à mon service. J’imaginai de lui donner mon violon, pour voir s’il parviendrait à me jouer quelques beaux airs ; mais quel fut mon étonnement lorsque j’entendis une sonate si singulièrement belle, exécutée avec tant de supériorité et d’intelligence que je n’avais même rien conçu qui pût entrer en parallèle. J’éprouvai tant de surprise, de ravissement, de plaisir, que j’en perdis la respiration. Je fus réveillé par cette violente sensation. Je pris à l’instant mon violon, dans l’espoir de retrouver une partie de ce que je venais d’entendre ; ce fut en vain. La pièce que je composais alors est, à la vérité, la meilleure que j’aie jamais faite, et je l’appelle encore la Sonate du Diable »

Tartini

La période romantique a ainsi largement contribué à la réputation du triton. Même si ce dernier était déjà perçu comme diabolique depuis longtemps, en associant systématiquement le triton au diable dans leurs œuvres, les compositeurs de l’époque n’ont fait que renforcer cette impression.

c) L’époque moderne

Au 20ème siècle, la tendance se poursuit et le triton est toujours plus utilisé pour évoquer le diable. C’est d’abord le jazz et le blues qui s’en emparent car la célèbre « blue note » n’est autre que la quarte augmentée (autrement dit le triton). Or, comme dirait Raymond Radiguet, ces styles musicaux ont toujours eu « Le Diable au corps ». Le jazz et le blues partagent en effet une relation intime avec le malin, à l’image du guitariste Robert Johnson dont la légende raconte qu’il aurait vendu son âme aux abords du Mississipi pour acquérir sa virtuosité.

Mais c’est avec le descendant du blues, le rock et le descendant du rock lui-même, le heavy metal que l’union entre le triton et le diable sera définitivement scellée.

« Le rock a toujours été la musique du diable. Je crois que le rock n’roll est dangereux. Je sens que nous nous dirigeons vers quelque chose d’encore plus ténébreux que nous-mêmes »

David Bowie

Le triton a été utilisé dans les morceaux « The Inner Light » et « Within You Without You » des Beatles, ou encore dans « Red » de King Crimson. Mais c’est sans aucun doute en 1970 avec le morceau « Black Sabbath » du groupe éponyme, que le triton explosa aux oreilles du monde entier.

Tommy Ionni, le guitariste du groupe, confia en interview qu’il était à la recherche « d’une sonorité spéciale, de quelque chose de vraiment bruyant et de… diabolique » pour composer son riff. Il déboucha alors naturellement sur le triton dont il appréciait la sonorité tendue. Ionni en fit alors sa marque de fabrique et l’inclut dans de nombreux titres de Black Sabbath. Par la suite, le groupe fut considéré comme l’un des précurseurs du heavy metal et influença d’innombrables musiciens à travers le monde à l’image de Metallica, Slayer, Marilyn Manson ou Slipknot. Tous reprirent le triton dans leur musique, l’érigeant ainsi comme un élément indissociable du genre. (En hommage au triton, Slayer a même nommé l’un de ses disques « Diabolus in Musica »). Et puisque le heavy metal est un courant musical où la mort tient une place prépondérante, c’est une fois de plus que le diable et le triton se retrouvèrent pour faire route ensemble.

IV / Utiliser le triton en musique

Bon, maintenant que vous savez ce qu’est le triton et d’où lui vient son image, il ne vous reste plus qu’à connaître son utilité. Comment tirer profit du triton en tant que musicien ?

1) Générer de la tension

Comme vous le savez, le triton a une sonorité très particulière : lorsqu’il est joué, il génère une grande tension à l’oreille. Du coup, si vous souhaitez surprendre vos auditeurs ou marquer les esprits, il peut être très intéressant de l’utiliser.

Par exemple, vous pouvez construire un riff autour du triton comme l’a fait de très nombreuses fois le groupe Black Sabbath. Vous pouvez aussi utiliser le triton en introduction de votre morceau. C’est ce qu’a fait Jimi Hendrix au sein de « Purple Haze ». En jouant le triton dès les premières notes, il intrigue ainsi l’auditeur et retient directement son attention. Enfin vous pouvez écrire une mélodie contenant des tritons afin de lui donner une sonorité atypique et mystérieuse. Il y a par exemple le générique des Simpson composé par Danny Elfman qui utilise ce procédé.

Bref, comme vous le voyez les possibilités sont multiples. A vous de vous amuser et de tester différentes choses afin de tirer profit de la sonorité atypique du triton.

2) Préparer une résolution

La musique actuelle est régie par un grand principe harmonique : le principe de tension / résolution. Ce principe est simple : certaines notes ou certains accords engendrent de la tension à l’oreille, alors que d’autres apportent de la résolution.

Je vais prendre l’exemple de la chanson « Au Clair de La Lune » pour que vous compreniez bien ce principe. Si je chante la chanson et que je m’arrête à la syllabe « Pié » du mot « Pierrot », alors vous ne serez pas satisfait. Votre oreille sera en attente d’autre chose pour compléter la mélodie. Ce sentiment sonore d’inachevé, c’est justement ce qu’on appelle l’effet de tension. Par contre, si j’arrête la mélodie sur la syllabe « Rot » du mot « Pierrot », alors votre oreille sera reposée. La tension précédemment créée sera résolue et l’oreille aura une sensation d’achevé. C’est l’effet de résolution.

En musique, toutes les mélodies et toutes les suites d’accords sont justement construites selon ce principe. A chaque tension succède une résolution. Or comme nous venons de le voir, le triton génère naturellement de la tension lorsqu’il est joué. De ce fait, il appelle chaque fois à être résolu. Vous pouvez donc mettre à profit cette caractéristique pour renforcer l’impact d’un refrain ou conclure efficacement un morceau. En effet, si vous placez un triton juste avant l’une de ces sections, alors ces dernières viendront naturellement résoudre la tension générée par le triton, ce qui les rendra d’autant plus mémorables.

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Pour vous donner un parallèle, c’est un peu comme dans les films : si vous avez une scène de tension intense (prenons la fin du film Seven où les héros reçoivent un colis mystérieux), alors la scène qui arrivera ensuite et qui a justement pour but de répondre à ces éléments de tension, sera d’autant plus marquante. (Au moment où les personnages ouvrent le colis, vous ne tenez plus en place car vous souhaitez absolument savoir ce qu’il y a dedans).

Bref, que ce soit au cinéma ou dans la musique, la tension génère de l’attente pour de la résolution, ce qui permet à la résolution d’être encore plus percutante lorsqu’elle arrive.

Mais qu’y a-t-il dans ce fameux colis ?

3) La substitution tritonique

a) Qu’est ce que la substitution tritonique ?

Sous ce nom compliqué se cache en fait un principe très simple. Commençons d’abord par définir ce qu’est une substitution en musique. La substitution, c’est le fait de prendre un accord et de le remplacer par un autre. Par exemple, si vous avez la suite d’accords DoM / FaM / SolM / DoM et que vous remplacez le dernier accord de Do Majeur par l’accord de La Mineur (ou n’importe quel autre accord de la suite par un autre accord), vous faites une substitution.

Maintenant qu’est-ce que la substitution tritonique ? Comme son nom l’indique, c’est le fait de remplacer un accord donné par son triton. Par exemple, si je reprends la suite d’accords précédente, c’est le fait de remplacer l’accord de Do Majeur par l’accord Fa# Majeur (ou Solb Majeur c’est la même chose).

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b) Pourquoi faire une substitution tritonique ?

Parce que la sonorité du triton est inhabituelle. De ce fait en remplaçant un accord par son triton, vous apporterez du piment à votre morceau. C’est un peu comme si vous ajoutiez un accessoire Prada à votre tenue. 😉

c) Dans quels cas utiliser la substitution tritonique ?

En soi, vous pouvez utiliser la substitution tritonique n’importe quand. Vous pouvez remplacer n’importe quel accord par son triton. Par exemple, si vous trouvez que votre suite d’accords est un peu fade, remplacez l’un de ses accords par son triton. Idem, si vous trouvez que l’harmonisation de votre mélodie manque de relief, faites une substitution tritonique.

Après, c’est surtout dans le jazz que vous retrouverez cette technique. On l’utilise souvent pour diversifier des accompagnements et pour étoffer des improvisations. (Pour les puristes, on va souvent utiliser la substitution tritonique pour remplacer l’accord de degré V de l’enchaînement II V I.  Mais j’aurais l’occasion de vous reparler de tout ça à l’occasion d’un article spécifique sur la substitution tritonique. Le sujet mérite en effet d’être un peu plus développé). 😉

Conclusion

Il aura fallu des maths, de la physique, de l’histoire et du solfège pour que je puisse vous expliquer en détail tout ce que représente le triton. (Préparez-vous parce que dans le prochain article, on part sur de la techno pour compléter le programme scolaire du collège. On va apprendre à construire des portes clés siffleurs). 🙂

Comme vous avez pu le constater, l’histoire du triton est avant tout liée à sa sonorité. C’est à cause de sa sonorité si particulière qu’il a été écarté des règles harmoniques pendant des siècles et qu’il a obtenu cette réputation sulfureuse. Mais comme j’aime souvent le dire, à chaque revers sa médaille, et il est tout aussi vrai d’affirmer que c’est grâce à sa sonorité que le triton a tant fasciné à travers les âges et qu’il a pu inspirer autant de musiciens.

Alors pour une fois, faisons-nous l’avocat du diable et voyons aussi tout le bon que peut offrir le mal. Et comme tout un symbole, n’oubliez jamais qu’avant d’être déchu des cieux pour devenir Satan, Lucifer était avant tout l’ange de la musique. 😉

 

Fait à Lille le 06/06/06

Signature de l’auteur :                                                                                            Signature de l’intéressé :

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*En signant le présent contrat, vous disposerez d’une immense culture musicale et vous connaîtrez tout du triton. En contrepartie, votre âme appartiendra à Alex. Ce dernier pourra alors faire appel à vous quand bon lui semble et vous lui devrez service et obéissance pour l’éternité.

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46 Responses

    1. Je ne réponds pas à la question vu que je ne suis pas Alex (merci à lui d’ailleurs pour tout ce qu’il nous présente).
      Juste un avis donc : pour attirer le diable, il faut au départ baser ses croyances (de façon inconsciente au minimum, superstitions comprises) sur la religion chrétienne. Ca ne concerne donc que les intéressés, croyants/pratiquants ou pas.
      Ensuite c’est prêter beaucoup de cas au hard rock. Attirer le diable, c’est générer en soi une contradiction, quelque chose qui va contre sa propre nature.
      Je dirais pour conclure, et ce n’est que mon point de vue qui vaut ce qu’il vaut, que ça dépend beaucoup des gens, de l’importance qu’ils accordent à la vie spirituelle et du rôle qu’elle joue dans leur vie. Pour moi c’est fondamental, pour d’autre c’est insignifiant. A chacun son ressenti.

      1. si cela peut vous rassurer, je n’ai aucune envie de trouver une méthode pour invoquer le Diable
        Invoquer Dieu me suffit largement et je sais comment faire…

    2. Bonjour Jean François,

      Je pense que tu fais référence aux rumeurs qui ont longtemps courues au sujet du Rock’n’roll (notamment avec des groupes comme les Beatles ou Led Zepelin). On disait que si on passait leur musique à l’envers, alors on pouvait entendre des rites sataniques ! Tout ceci n’est bien évidemment que pure invention. Il faut encore une fois remettre les choses dans leur contexte historique pour comprendre l’origine de ces rumeurs. Le Rock’n’roll est avant tout né d’une volonté de rébellion et d’expression de la jeunesse. Alors lorsque ce mouvement est arrivé de l’autre côté de l’Atlantique dans les années 60, l’establishment a eu vite fait de le qualifier de « satanique » afin de la discréditer. 😉

      Et pour ce qui est de Led Zeppelin, c’est un groupe qui a été particulièrement sujet à ces rumeurs à cause de leurs nombreuses frasques, de la passion de Page pour l’écrivain Aleister Crowley, et de leur très mauvais rapport avec la presse. Je t’invite d’ailleurs à lire l’excellent livre « Hammer of The Gods » pour en connaître plus sur l’histoire de ce groupe exceptionnel. 🙂

  1. Bonjour,
    Merci Alex, je viens de m’apercevoir que mes connaissances musicales sont nulles…
    je lis toujours avec attention tout tes messages qui sont en fait de vrais cours que j’apprécie beaucoup…
    bien cordialement

  2. Salut Alex !
    Très bon article, très bien expliqué et très intéressant. Moi qui suis fasciné par la dualité bien/mal, je vais du coup m’en servir et utiliser le triton pour modifier une de mes compos dont le sujet traite justement de l’équilibre entre bien et mal en soi, et dont Lucifer en est évidemment la métaphore principale (Lucifer mais pas Satan, car pour moi, je dis bien pour moi, Lucifer =/= Satan, mais ça c’est une autre histoire ).
    Encore merci pour cet article !

    1. Merci Seb !
      Pour la distinction Lucifer / Satan, généralement on qualifie par « Lucifer » l’ange, et par « Satan » l’ange une fois qu’il a été déchu. 😉

  3. Grand merci pour ce travail très complet et intéressant même pour des non professionnels. Expliquer la musique c’est un très bon vecteur pour permettre à ceux qui l’étudient de progresser.

      1. Beau travail de vulgarisation.
        J’ai l’impression de revoir une rédaction du (feu) site du zéro.
        Très complet, une bonne qualité d’écriture avec les quelques gras, images, et blagues insérées quand il le faut.
        Chapeau.

  4. salut cher Alex c’est très intéressant c est la première fois que j’ai entendu le triton merci beaucoup pour votre partage de vos connaissances musicales précieuses amicalement Hamid

  5. Passionnant. Ce qu’il faudrait préciser, c’est ce que j’ai noté en écoutant certains morceaux dont tu parles, c’est l’emploi de double-tritons avec arpège sur 3 notes séparées d’un triton. Ceci-dit, Black Sabbath, Purple Haze et les morceaux des Beatles cités, ce n’est pas ma tasse de thé et je ne trouve pas que l’emploi des tritons en fasse des morceaux géniaux ! Je préfère de loin Robert Johnson mais je n’ai pas réussi à repérer les tritons dans les quelques morceaux que j’ai écoutés. Je ne les ai pas trop cherché non plus. De toute façon, la blue note étant la « note du diable », il y en a forcément dans le blues mais on ne s’en aperçoit pas et c’est sûrement pour ça que c’est une musique géniale ! Petite remarque, j’ai cru que Tartini était un romantique alors que c’est un baroque mais comme tu en parles après avoir parlé des romantiques, tu m’avais enduit en erreur comme dit mon peintre ! Par contre, j’aime beaucoup sa sonate des trilles du diable (à Tartini, pas à mon peintre) qui n’a rien de diabolique et est fort charmante.

  6. Bravo Alex pour cet article (diaboliquement) captivant !
    Et aussi très inspirant pour un apprenti compositeur …

    Appréciant King Crimson depuis plusieurs décennies, je vais encore un plus creuser le contenu de « Red ».
    Par ailleurs, un excellent album qui contient par ailleurs le somptueux « Starless », un morceau qui me donne encore des frissons 40 ans après sa première écoute ….
    Ce que je trouve particulièrement intéressant, c’est que leur emploi du triton ne sonne pas du tout métal …
    Comme quoi, cette intervalle est particulièrement riche en potentiel !

  7. Bonjour Alex,

    Tôt d’abord merci pour ce super article très interessant.
    On pourrait si je peux me permettre ajouter que le triton est le symbole de la symétrie (donc le diable (= la division pour les anciens), Symbole de l’immobilité, donc de la mort., c’est à dire la destruction des structures….
    L’ asymétrie (largue) représente le mouvement, le contrastes, les oppositions, donc la vie (comme dans un tableau en peinture). Ce qui veux dire que le triton trop utilisé dans un morceau va détruire la structure et faire exploser la tonalité. Par contre utilisé à bon escient, comme le sel ou le poivre en cuisine, il va être super ce triton.
    Le diable (le diviseur) est utile et fait parti de la création.

    1. merci pour ces remarques. Je ne connaissais pas cette notion de symétrie reliée au diable. Et c’est intéressant, moi qui aime les sonorités qui « grattent », de prendre conscience que c’est car il y en a peu au milieu d’une harmonie qui bouge, comme le sel.

  8. vade retro satanas !!!!!

    Mr Koutso vous serez excommunié de Lille (ah yes , merci , enfin libéré , délivréééé…) en route vers la chaleur du sud !!!!

    avec des articles comme çà tu risques de perdre toute la communauté des catholiques , as tu les moyens de te passer de toute cette clientèle ???

    effectivement l’article sur youtube du matheux , sur les fréquences est a voir absolument , çà m’a bien éclairé , et comme pour ce que tu expliques si bien dans ta formation sur le « solfége » (et surtout sur les gammes) on s’aperçoit trés vite que les maths et la mélodie sont intimement liées (comme le yin et le yang) l’un ne va pas sans l’autre ….

    pas de bol pour moi , car a l’école j’étais nul en maths et en musique , mais çà c’était avant l’arrivée du Dr Alex , qui grace à son traitement sur le « solfége » , (posologie : un module le matin , un module le midi , et un module le soir) jusqu’à guérison compléte du patient !!!!

    encore un grand merci à toi Alex pour tes explications et pour le temps passé à essayer de nous insuffler ta passion pour la musique

    thank you master

    1. Haha je t’en prie Serge, content que l’article t’ait plu. Ravi également de savoir que ma formation « Solfège Pratique » t’ait été autant utile. 🙂 Je pense que nos amis chrétiens sauront faire la part des choses et verront surtout dans cet article un moyen d’enrichir leurs connaissances et facultés musicales. 🙂
      Ps: J’aime bien Lille moi, je n’ai pas forcément envie d’être excommunié vers le sud. 😉

  9. Bonjour à tous, Merci Alex pour tes cours et je sens que j’avance dans la compréhension de tous ces codes. Les exemples musicaux et les TP m’aident énormément. Bonne nuit à tous.

  10. Cet article est excellent, Alex, très complet tant au niveau technique qu’ historique et scientifique, il est magnifiquement illustré et avec ton humour légendaire tout s’allège et devient facile ! Merci !
    J’ai toutefois été un peu perturbée par la façon dont le dernier exemple de substitution était formulé, à savoir remplacer l’accord de DoM par celui de Fa#M …
    J’ai cherché, en vain où se trouvait le triton Do-Fa# dans la gamme de Fa#M, j’avais beau la retourner dans tous les sens … (me disant que le diable ne voulait pas que je m’en sorte si facilement) … quand je me suis dit qu’il fallait en fait tout simplement que je « tritonise » l’accord de DoM en substituant le Do par un Fa#…,
    J’espère que je n’en perturbe pas d’autres par cette réflexion …

    1. Exacte Gabrielle, la substitution tritonique consiste à remplacer l’accord par son triton. Donc à partir du nom de l’accord, on compte un intervalle de quarte augmentée pour obtenir le nouvel accord. 😉

      1. ALEX ,J ai tout oublié du solfège scolaire ,ne me sont restés que le nom des notes et un vocabulaire musical dont j ignorais le sens.!
        Merci ! à 70 ans passés vous avez rafraichis une mémoire minimum et j ai tant apprécié votre article je vous remercie donc : je vais mourir moins bête. Je vais suivre vos articles du mieux que je pourrais Merci encore pour vos leçons de vulgarisation qui vont effectivement rejouir certains d entre les  » vieux  » pour arriver à comprendre un peu mieux la musique

  11. Je voudrais revenir sur mon commentaire ici plus haut qui ne me laissait pas complètement satisfaite.
    Je me suis remise au piano en oubliant la notion de gamme de DoM, FaM, SolM et Fa#M qui me perturbait tant , j’ai pensé uniquement en degré d’accords et joué : I, IV, V, et I et suis alors repartie sur le triton de DO qui est Fa# en effet pour commencer une autre suite d’accords, repartir encore sur un autre triton et ainsi de suite, c’est superbe !
    une substitution vraiment ingénieuse … on en attendait pas moins du diable ! … ouf, mon cerveau est au clair maintenant 🙂 !
    Merci encore, Alex, pour ce magnifique document !

  12. Merci pour ce travail méticuleux qui éveille sur la connaissance de la musique et sert à mieux interpréter les pièces posées sur le pupitre. Félicitations.

  13. Encore un excellent article, Alex !
    En revanche, tu feras attention, c’es Tommy Iommi (et pas Ionni ^^).
    Hâte de lire la substitution tritonique (chaud à écrire) !
    À plus,

    Antoine

  14. Super article ! la fin m’a bien fait rigoler xD
    En autre exemple typique, c’est bien évidemment la danse macabre de Saint-Saëns qui commence par une belle quinte diminuée pour être en accord avec le thème des squelettes et du mal ^^

  15. Du très sérieux sans se prendre au sérieux, ah, si tous les cours de musique à l’école et plus tard, pouvaient être de cette trempe quel progrès ce serait 🙂
    Beau travail.

  16. Bonjour et merci pour cet article,

    Je m’étonne cependant que votre article ne fait pas référence au « La » 432 Hz ( musique classique) et le « La » imposé de 440 Hz.
    Un développement et vos explications claires et agréables sur le sujet seraientt les bienvenues.

    Bien amicalement
    Boris

  17. Bonjour, juste pour voir si j’entends bien… je dirais l’intro de « Shine on you crazy diamond ». Si j’ai faut, je sort! Dans tous les cas, merci!

  18. Ououou… c’est une première fois pour moi d’écouter ce nom d’intervalle..
    ça m’intéresse dans son application au niveau de la modulation. Grand merci Mr Alex. vous êtes vraiment doué !

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