Dans cette seconde partie du dossier sur les modes musicaux, nous allons voir en détail chacun des 7 modes de la gamme majeure: le mode ionien, le mode dorien, le mode phrygien, le mode lydien, le mode mixolydien, le mode aéolien et le mode locrien.
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Me voici de retour pour continuer à vous parler des modes ! Si vous êtes en train de lire ces lignes, j’en déduis donc que vous n’avez pas été trop traumatisés par la première partie de ce dossier. C’est bien, ça veut dire que vous commencez à apprécier le solfège. 🙂 D’ailleurs en parlant de cette première partie, si vous ne l’avez pas encore lue ou si vous souhaitez juste vous rafraîchir la mémoire, foncez le faire en cliquant ici : Les modes en musique (article 1/4) : qu’est-ce qu’un mode et à quoi ça sert ?
Au sein de la première partie, nous avons vu que les modes étaient construits à partir des gammes. Plus précisément, nous avons vu qu’un mode était obtenu à partir du moment où une gamme était commencée par autre chose que sa tonique. Et puisqu’une gamme possède sept notes différentes, elle peut donc donner naissance à sept modes différents : un mode à partir de chacune de ses notes.
Nous avons également vu que les modes ne provenaient pas de n’importe quels types de gammes. Ils peuvent être créés uniquement à partir des gammes majeures, des gammes mineures harmoniques et des gammes mineures mélodiques. Et pourquoi est-ce qu’ils ne peuvent pas être créés à partir de gammes mineures naturelles ? Tout simplement parce que la gamme mineure naturelle est déjà un mode de la gamme majeure (son mode n°6). Or, il n’est pas possible de créer un mode à partir d’un mode.
Voilà, ça c’était pour les rappels. Maintenant qu’en est-il du programme du jour ? Dans cette seconde partie, nous allons nous intéresser aux 7 modes de la gamme majeure. Pourquoi ces modes en particulier ? Parce qu’ils sont magnifaïques ma chérie. (Mode, Cristina Cordula… Vous l’avez ?) 😉 Tout simplement parce que ce sont de loin les plus répandus. Ils sont même tellement répandus qu’aujourd’hui lorsqu’on parle des modes musicaux, on sous-entend qu’il s’agit des modes de la gamme majeure. (Vous aviez déjà entendu parler des modes de la gamme mineure harmonique et mélodique avant ce dossier vous ?) 🙂
Dans cet article, nous allons donc passer au peigne fin chacun des 7 modes de la gamme majeure. Pour chacun d’entre eux, nous allons voir leur nom, leur nature, leur structure et leur sonorité caractéristique.
Partie 2 : Les 7 modes de la gamme majeure
I / Présentation et caractéristiques des 7 modes
1) Le nom des modes
a) Appellation classique des modes
N’importe quelle gamme majeure peut donner naissance à sept modes différents. Chacun de ces modes va avoir un nom bien précis.
- Le premier mode de la gamme est appelé mode Ionien (il correspond à la gamme majeure)
- Le second mode de la gamme est appelé mode Dorien
- Le troisième mode de la gamme est appelé mode Phrygien
- Le quatrième mode de la gamme est appelé mode Lydien
- Le cinquième mode de la gamme est appelé mode Mixolydien
- Le sixième mode de la gamme est appelé mode Aéolien (il correspond à la gamme mineure naturelle)
- Le septième mode de la gamme est appelé mode Locrien
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Maintenant pour obtenir le nom complet du mode, il faut ajouter à ce nom spécifique le nom de la première note du mode. Par exemple, si je reprends les modes de la gamme de Do Majeur, le premier mode est appelé mode de « Do Ionien ». « Do » car la première note du mode est un Do et « Ionien » car il s’agit du premier mode de la gamme. Le second mode de la gamme est appelé mode de « Ré Dorien ». « Ré » car la première note du mode est un Ré et « Dorien » car il s’agit du deuxième mode de la gamme. Le troisième mode est quant à lui appelé mode de Mi Phrygien, le quatrième mode, mode de Fa Lydien etc.
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Vous avez compris le principe ? Je vais quand même vous donner un autre exemple histoire que tout soit parfaitement clair. On va nommer ensemble les sept modes de la gamme de Mib Majeur. Commençons d’abord par construire cette gamme :
A partir de là, il est très facile de déduire le nom de ses modes. Il suffit en effet d’ajouter au nom des notes le nom des modes correspondant.
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Ainsi, le premier mode de la gamme de Mib Majeur est le mode de Mib Ionien, le second mode : le mode de Fa Dorien, le troisième mode : le mode de Sol Phrygien, le quatrième mode : le mode de Lab Lydien, le cinquième mode : le mode de Sib Mixolydien, le sixième mode : le mode de Do Aéolien, et le septième mode : le mode de Ré Locrien.
b) Autre appellation des modes
Certaines fois, il est possible que vous retrouviez le nom des modes (c’est-à-dire les appellations « Ionien », « Dorien », « Phrygien » etc.) sous une autre forme. Par exemple, le mode Ionien est aussi appelé « mode de Do », le mode Dorien « mode de Ré », le mode Phrygien « mode de Mi », le mode Lydien « mode de Fa », le mode Mixolydien « mode de Sol », le mode Aéolien « mode de La » et le mode Locrien « mode de Si ».
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Pourquoi cette appellation ? Parce que la gamme de Do Majeur est la gamme de référence de toutes les gammes majeures. On se base donc sur le nom de ses notes pour faire référence à la position des modes au sein de la gamme. (On parle du mode de Do car le mode n°1 de la gamme de Do Majeur commence par un Do, on parle du mode de Ré car le mode n°2 de la gamme de Do Majeur commence par un Ré etc…).
Cette appellation est très pratique lorsqu’elle concerne les modes de la gamme de Do Majeur (car le nom des modes correspond au nom des notes de la gamme), mais elle peut vite porter à confusion lorsqu’elle concerne les autres gammes. Je vais reprendre l’exemple des modes de la gamme de Mib Majeur, vous allez vite comprendre où je veux en venir.
Si je vous parle du « Mode de Ré » de la gamme de Mib Majeur, je vous parle en fait du second mode de cette gamme, c’est-à-dire du mode de Fa Dorien. Lorsque je dis « mode de Ré », cela n’a strictement rien à voir avec les notes de la gamme, cela à seulement à voir avec la position du mode au sein de la gamme. (En l’occurrence la seconde position car le Ré est la seconde note de la gamme de Do majeur). Vous voyez la nuance ? Et donc, maintenant que vous avez compris le principe, vous en déduisez logiquement que je si je vous parle du « Mode de Mi » de la gamme de Mib Majeur, je vous parle en fait de son troisième mode c’est-à-dire du mode de Sol Phrygien, si je vous parle du « Mode de Sol », je vous parle en fait de son cinquième mode, c’est-à-dire du mode de Sib Mixolydien etc.
2) La sonorité des modes
Les modes possèdent une caractéristique bien particulière : chacun d’entre eux possède une identité sonore qui lui est propre. Par exemple le mode n°1 sonne de façon joyeuse, le mode n°2 de façon plus mélancolique, le mode n°3 de façon espagnole etc… (On reviendra plus en détail sur la sonorité de chacun des modes dans les sections II et III de cet article).
Et vous savez ce qui est encore plus fort ? C’est que l’identité sonore de chaque mode reste la même quelle que soit la gamme choisie. C’est-à-dire que le mode n°1 de n’importe quelle gamme majeure sonnera de façon joyeuse, le mode n°2 de n’importe quelle gamme majeure sonnera de façon mélancolique, le mode n°3 de n’importe quelle gamme majeure sonnera de façon espagnole etc. Faites l’expérience par vous-même si vous ne me croyez pas : jouez à la suite les notes « Ré, Mi, Fa, Sol, La, Si, Do, Ré » (mode n°2 de la gamme de Do Majeur) et « Fa, Sol, Lab, Sib, Do, Ré, Mib, Fa » (mode n°2 de la gamme de Mib Majeur). Vous verrez que l’ambiance sonore dégagée par ces deux modes est exactement la même.
Pour vous donner une comparaison, les modes sont semblables aux 7 nains. Blanche Neige se fait entretenir par fréquente 7 nains et chacun d’entre eux possède son propre caractère. Eh bien pour les modes, c’est exactement pareil. La gamme majeure possède 7 modes et chacun d’entre eux possède son propre caractère musical. (Je ne sais pas si je peux breveter cette comparaison mais en tout cas, j’en suis très fier). 🙂
3) La nature des modes
a) Modes majeurs, modes mineurs et modes diminués
Jusqu’à maintenant, nous avons étudié les sept modes de la gamme majeure de manière individuelle. Nous avons vu que chaque mode était une entité à part entière avec son propre nom et sa propre couleur musicale. Mais en dépit de leur individualité, les modes peuvent également être appréhendés de manière collective. En effet, il est possible de les regrouper en différentes familles.
Il existe trois grandes familles de modes :
- La famille des modes majeurs
- La famille des modes mineurs
- La famille des modes diminués
Chaque mode va appartenir au choix à l’une de ces trois familles en fonction de ses caractéristiques. C’est exactement la même chose que dans la saga Harry Potter. En arrivant à Poudlard, les sorciers sont certes des êtres uniques, mais ils sont quand même affectés à l’une des quatre maisons (Gryffondor, Serpentard, Serdaigle ou Poufsouffle) en fonction de leur personnalité. On peut alors les regrouper en différents groupes de caractéristiques communes. (Vous avez vu ? Après la comparaison Blanche Neige voici la comparaison Harry Potter. Ne me chauffez pas sinon je vais vous sortir la comparaison Bob L’Eponge). 🙂
b) Nature des modes de la gamme majeure
La question qui se pose maintenant est : comment savoir à quelle famille appartient chaque mode de la gamme majeure ? En leur mettant le Choixpeau magique sur la tête bien sûr. C’est très simple : la nature des modes issus d’une gamme majeure est la même que celle de ses accords. Qu’est-ce que je veux dire par là ? Pour le comprendre, il va falloir que vous vous souveniez de mon article sur « l’harmonisation des gammes ». Dans ce dernier, je vous expliquais qu’il était possible de créer des accords à partir de chacune des notes de la gamme. Et je vous y expliquais également qu’en prenant une gamme majeure, on obtenait toujours dans l’ordre un accord majeur, un accord mineur, un accord mineur, un accord majeur, un accord majeur, un accord mineur et un accord diminué.
Exemple : Accords issus de la gamme de Do Majeur
Eh bien pour les modes, c’est exactement la même chose. C’est-à-dire que le mode n°1 d’une gamme majeure sera toujours majeur, le mode n°2 toujours mineur, le mode n°3 mineur, le mode n°4 majeur, le mode n°5 majeur, le mode n°6 mineur et le mode n°7 diminué.
Pour résumer on a donc :
- Trois modes majeurs: Le mode Ionien (mode n°1), le mode Lydien (mode n°4) et le mode Mixolydien (mode n°5)
- Trois modes mineurs: Le mode Dorien (mode n°2), le mode Phrygien (mode n°3), et le mode Aéolien (mode n°6)
- Un mode diminué: Le mode Locrien (mode n°7)
c) Pourquoi connaître la nature des modes ?
Vous pouvez vous demander pourquoi est-ce qu’il est si important de connaître la nature des modes. Tout d’abord parce que sans ça je n’aurais jamais pu vous faire ma magnifique comparaison Harry Potter (et ça aurait été bien dommage), et ensuite parce que comme je l’ai dit tout à l’heure, cela permet de regrouper les modes par caractéristiques communes.
Les modes de même nature partagent en effet certaines similarités au niveau de leur sonorité. Alors certes comme je l’ai dit tout à l’heure chaque mode possède une identité sonore qui lui est propre, mais cela ne les empêche pas de partager quelques caractéristiques communes. Par exemple, tous les modes majeurs sonnent de façon plutôt joyeuse alors que tous les modes mineurs sonnent de façon plutôt mélancolique. Et être capable de regrouper comme ça les modes par « familles de sonorité » s’avère vite indispensable dans la pratique.
Je vais vous donner un exemple d’application concrète, vous allez comprendre tout de suite. Imaginez que vous jouiez en groupe avec votre pote Patrick le batteur, Bob le Guitariste et Cindy la bassiste. Vous, vous êtes Carlo le clarinettiste et vous avez envie d’improviser un petit solo sur les accords de Bob. (Je vous avais prévenu pour la comparaison Bob L’Eponge). 🙂
Pour improviser, vous pouvez jouer les notes de la tonalité (disons que le morceau est en Ré Majeur), mais vous pouvez aussi utiliser ses modes. Quels modes exactement ? Eh bien des modes qui possèdent une sonorité proche de la tonalité, à savoir des modes majeurs puisque vous êtes dans une tonalité majeure. Pratique non ? 😉
II / Les modes majeurs
Passons maintenant en revue l’intégralité des 7 modes de la gamme majeure. Dans un premier temps, nous allons nous attaquer aux modes majeurs de la gamme.
1) Le mode ionien
a) Qu’est-ce le mode ionien ?
Le mode ionien, c’est le premier mode de la gamme majeure. Mais avant toute chose, c’est la gamme majeure en elle-même. Mode Ionien et gamme majeure, c’est exactement la même chose. Donc si un jour votre pote Daniel tente de vous entourlouper en vous disant « Hey mec, joue-moi le mode de Ré Ionien ! » Vous savez qu’il dit en fait « Hey mec, joue-moi la gamme de Ré Majeur ! (Quel farceur ce Daniel, il ne changera donc jamais).
Ça c’est Daniel, il aime taper sur l’épaule des gens et partir dans l’autre sens style de rien, il adore faire des : « T’as une tâche. Pistache ! » et dire « Allo ? A l’huile ! »
b) Structure du mode ionien
Connaître la structure d’un mode (ou d’une gamme) est hyper important car c’est grâce à ça que vous serez en mesure de le reconnaître et de le construire. (On verra plus en détail l’identification et la construction d’un mode dans la troisième partie de ce dossier). Pour déterminer la structure d’un mode (ou d’une gamme), il suffit simplement de regarder la répartition de ses tons et demi-tons.
La structure du mode Ionien est par définition la même que celle de la gamme majeure. On retrouvera donc un ton partout sauf entre les degrés III / IV et VII / I où il y aura un demi-ton.
c) Sonorité du mode Ionien
C’est la sonorité de la gamme majeure, c’est-à-dire une sonorité plutôt joyeuse. Il existe de très nombreux morceaux construits sur ce mode. Si vous voulez un exemple, vous pouvez écouter la bande originale du film Superman de John Williams qui est en Do Ionien (c’est-à-dire en tonalité de Do Majeur, c’est la même chose).
2) Le mode lydien
a) Qu’est-ce que le mode lydien ?
Il s’agit du second mode majeur de la gamme majeure. Il correspond au mode n°4 de la gamme majeure. Comme son nom l’indique, on l’obtient en prenant une gamme majeure et en la commençant par sa quatrième note. Par exemple en prenant la gamme de Do Majeur et en la commençant par sa quatrième note, on obtient un mode Lydien. En l’occurrence, on obtient le mode de Fa Lydien car la première note du mode est Fa.
b) Structure du mode lydien
Pour connaître la structure générale de la gamme majeure, on se fiait à la gamme de référence de toutes les gammes majeures : la gamme de Do Majeur. (La structure de la gamme de Do Majeur correspondait à la structure de toutes les gammes majeures). Pour connaître la structure du mode Lydien, il est donc logique que l’on se fie au mode de référence de tous les modes lydiens. Et quel est donc ce mode de référence ? Il s’agit bien entendu du mode lydien issu de la gamme de Do Majeur, à savoir le mode de Fa Lydien. En connaissant la structure du mode de Fa lydien, on pourra donc en déduire la structure de tous les modes lydiens.
On en déduit qu’au sein du mode lydien, il y a un ton partout sauf entre les degrés IV / V et VII / I où il y a un demi ton.
c) Sonorité du mode lydien
Le mode lydien a une sonorité assez fantastique, féérique et magique. De ce fait, il est souvent utilisé dans les musiques de films. On le retrouve aussi beaucoup dans le rock avec des groupes comme Joe Satriani et Radiohead ou dans la musique classique. Pour entendre la sonorité caractéristique du mode Lydien, vous pouvez par exemple écouter la Mazurka n°15 de Chopin.
3) Le mode mixolydien
a) Qu’est-ce que le mode mixolydien ?
Il s’agit du troisième et dernier mode majeur de la gamme majeure. Il correspond au mode n°5 de la gamme majeure. Pour l’obtenir, il suffit de prendre n’importe quelle gamme majeure et de la commencer par sa cinquième note. Par exemple si vous prenez la gamme de Do Majeur et que vous la commencez sa cinquième note, hop ! Vous obtenez un mode mixolydien. Et quel mode mixolydien exactement ? Le mode de Sol mixolydien puisque la première note du mode est un Sol.
b) Structure du mode mixolydien
Pour déterminer la structure générale du mode mixolydien, la logique est la même que celle utilisée pour le mode lydien. C’est-à-dire que l’on va se baser sur la structure du mode de référence de tous les modes mixolydiens. Quel est ce mode de référence ? Le mode mixolydien provenant de la gamme de Do Majeur, à savoir le mode de Sol Mixolydien.
D’ailleurs, pour déterminer la structure générale des autres modes, la méthode sera toujours la même : à chaque fois on se basera sur la structure des modes provenant de la gamme de Do Majeur. Par exemple, pour déterminer la structure générale des modes doriens on se basera sur la structure du mode de Ré Dorien, pour déterminer la structure générale des modes phrygiens on se basera sur la structure du mode de Mi Phrygien etc.
Revenons-en maintenant au mode de Sol Mixolydien :
A partir de là, on en déduit la structure générale du mode mixolydien : un ton partout sauf entre les degrés III / IV et VI / VII où il y a un demi ton.
c) Sonorité du mode mixolydien
Le mode mixolydien sonne de façon très blues et funky. On le retrouve donc beaucoup dans ce genre de musique mais aussi dans le rock. Vous pouvez l’entendre en écoutant le morceau des Doors « LA Woman ».
III / Les modes mineurs et diminués
Passons maintenant en revue les modes mineurs et le mode diminué de la gamme majeure. Si vous avez bien compris ce qu’on a fait dans la partie précédente, vous n’aurez aucun mal à comprendre ce qui va suivre car la logique est exactement la même.
1) Le mode aéolien
a) Qu’est-ce le mode aéolien ?
Je peux vous présenter le mode aéolien de deux façons différentes. Première façon : le mode aéolien est le mode mineur le plus répandu de la gamme majeure. Il s’agit de son mode n°6. Pour le construire, il suffit donc de prendre une gamme majeure et de la commencer par sa sixième note. Par exemple, en prenant la gamme de Do Majeur et en la commençant par sa sixième note on obtient le mode de La Aéolien. Deuxième façon : Le mode aéolien correspond à la gamme mineure naturelle. Alors vous préférez quelle manière de présenter les choses ? Choisissez celle qui vous plait le plus car les deux reviennent exactement au même. 😉
b) Structure du mode aéolien
Vous la connaissez déjà. Il s’agit de la structure générale des gammes mineures naturelles. Un ton partout sauf entre les degrés II / III et V / VI où il y a un demi-ton.
c) Sonorité du mode aéolien
La gamme mineure naturelle (et donc par extension le mode aéolien), sonne de façon assez mélancolique. Ce mode est très utilisé, on le retrouve dans tous les styles de musique. Vous pouvez par exemple écouter la bande originale du jeu vidéo « Red Dead Redemption » qui a été intégralement composée dans la tonalité de La Mineur.
2) Le mode dorien
a) Qu’est-ce le mode dorien ?
Il s’agit du deuxième mode de la gamme majeure. Il est construit à partir du deuxième degré de la gamme majeure. En prenant une gamme majeure et en la commençant par sa deuxième note, vous obtenez donc un mode dorien.
b) Structure du mode dorien
On se base sur le mode de Ré Dorien pour dégager la structure générale du mode dorien. En analysant ses intervalles, il en ressort que les demi-tons sont placés entre les degrés II / III et VI / VII du mode.
c) Sonorité du mode dorien
Le mode Dorien a une consonance très jazzy, c’est pourquoi on le retrouve souvent dans ce style de musique. Pour l’entendre, vous pouvez écouter le morceau « So What » de Miles Davis.
3) Le mode phrygien
a) Qu’est-ce le mode phrygien ?
Il s’agit du troisième mode de la gamme majeure. Il est donc construit à partir du troisième degré de la gamme majeure.
b) Structure du mode phrygien
En analysant la structure du mode de Mi phrygien, on en déduit la structure générale du mode phrygien : un ton partout sauf entre les degrés I / II et V / VI où il y a un demi-ton.
c) Sonorité du mode phrygien
Il a une sonorité espagnole. De fait, on le retrouvera beaucoup dans le flamenco ou dans les musiques tziganes. Vous pouvez par exemple l’entendre dans le morceau « Solea » de Paco de Lucia.
4) Le mode locrien
C’est le seul mode diminué de la bande ! A cause de ça, il a une sonorité assez rude et il très peu utilisé dans la pratique. C’est en quelque sorte le vilain petit canard des modes.
Il s’agit du mode n°007 de la gamme majeure. (C’est pour ça qu’il est aussi secret). 😉 Comme son nom l’indique, il est construit à partir du septième degré d’une gamme majeure. Après analyse du mode de Si locrien, on en déduit que le mode phrygien possède une structure avec des demi-tons placés entre les degrés I / II et IV / V.
Le tableau bilan de l’enfer
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Voilà les amis, vous connaissez maintenant les sept modes de la gamme majeure. Comme d’habitude, si vous avez des questions posez-les moi dans les commentaires de l’article. De mon côté, je vous donne rendez-vous pour la troisième partie de ce dossier dans laquelle vous apprendrez à construire n’importe quel mode. En attendant, n’oubliez jamais que vous êtes « magnifaïques mes chéries ».
[MAJ]: La partie 3 du dossier est en ligne ! Pour la lire, c’est par ici que ça se passe: « Les modes en musique (article 3/4): Construire n’importe quel mode« .
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53 Responses
super Alex comme d habitude
katia
Salut Alex.
Merci pour l’article. C’est pour moi un rappel (utile) de la formation suivie « Solfège pratique ».
Petite correction dans la partie III, paragraphe 4): « Après analyse du mode de Si phrygien, on en déduit que le mode phrygien possède… » à remplacer par « Après analyse du mode de Si locrien, on en déduit que le mode locrien possède… »
Bonne continuation,
Mike
Bien vu ! La petite coquille est corrigée. 😉
Salut àlex. Je doit travailler sur un projet en musique pour un artiste que jaime beaucoup et vu que ça fait longtemps quon ce connaît lui-même et moi. J’ai décider de travailler sur des projets en musique avec lui et ça fait tres longtemps que je voudrais travaill avec lui sur ces projets en musique. Et pour cest spectacle sur tout donc. Je vais lui dire quand je voudrais commancer les projets avec lui et pour cest album aussi et ses vidéos clipe. Donc ça sera mon projet. Qui cera avec lui et sa fille lou. Et ce que jaime chezlui cest la passion qu’il a et on na la meme passion lui et moi on naime la musique. Et de composé des chansons et de les écrire pour lui-même et avec lui. Cest. La meilleure chose que jai envie de faire pour lui-même. Comment sorganiser a deux. Et comman on peut le faire a deux. Cest les meilleurs projets que nous voulons faire cette année et je cherche un studio dans le quel il ce trouve pour ses lencement d’albums quel est le plan pour enrégiré ça musique
C’est du Français ça!
Pour se souvenir des mode et de leur nom,la phrase magique:
Il Doit Pouvoir Lire Mon Alphabet Latin.
Allez je vous donne celle pour les codes couleur:
Ne Manger Rien Ou Jeûner,Voilà Bien Votre Grande Bêtise..
Vital
Si vous ne précisez pas « code des couleurs de résistances en électronique » je pense que peu de personnes vont comprendre… 😉
Bonjour
Valable aussi pour l audio…
Voyez les multipaires en jack vendu chez certains spécialiste…repéré par des couleurs…bien pratique quand on câble un home studio.en tout cas plus pratique qu en bumerotant les câbles…
.c est pour ca que j en parle ici..
Quelle est la réponse ?
Bonjour Alex,
Merci d’être aussi clair et plein d’humour. Ma question: dans la pratique d’improvisation:
1-la tonalité est en do majeur
2-Je veux jouer en mode dorien.
3-je pars du ré et je ne met aucune altération OU
4-je pars du do et je met les altérations du Sib?
La réponse est peut-être évidente mais…. Pas pour moi.
D’avance merci.
Jac
Salut Jacques,
C’est une très bonne question et j’y répondrai en détail dans le prochain article. Si tu pars de la tonalité de Do Majeur, tu peux partir sur le mode de même nom et de même nature pour improviser, c’est à dire soit le mode de Do lydien, soit le mode de Do Mixolydien. Maintenant comment faire pour construire ces modes ? C’est ce que nous verrons dans la prochaine partie. 😉
Bravo pour la clarté – et l’humour – de cet article ! J’aurais bien aimé savoir pourquoi « on » a qualifié les modes de cette façon ! Pourquoi « ionien », « dorien » etc ? Autre détail, très pratique : le chargement du PDF reste en suspens à 50 % ! Bizarre non ?
Salut Jean,
Les modes ont été nommés ainsi en référence aux modes utilisés pendant la Grèce antique. Mais les modes actuels n’ont rien à voir avec ceux de l’époque, si bien que les musicologues actuels contestent pas mal cette appellation des modes. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’ils ont introduit l’appellation « mode de Do », « mode de Ré » etc. Pour le téléchargement de l’article, tout fonctionne très bien chez moi et chez les autres lecteurs du site. Il suffit de mettre ton prénom et ton adresses mail dans les encarts prévus à cet effet pour recevoir directement l’article dans ta boîte mail. 😉
C’est d’une très grande simplicité et, dans le passé, ça fonctionnait normalement. Sauf que maintenant ça ne marche plus ! Il y a de quoi être perplexe non ?
Je n’ai pas compris ton commentaire Jean. Qu’est ce qui ne marche plus exactement ?
Hello Alex
idem , c’est pour moi un rappel (utile) de la formation suivie “Solfège pratique”.
ce tableau est idéal pour moi , c’est un trés bon moyen mémo-technique pour moi , je vais aller chez mon tatoueur pour qu’il me le fasse sur le torse !!!!
i salute you
Haha, dans ce cas je te conseille d’attendre le prochain article avant de te tatouer ce tableau car il est encore (volontairement) incomplet. 😉 Il manque encore quelque chose de très important dont je parlerai dans la prochaine partie. Et si tu as suivi la formation « Solfège Pratique », normalement tu dois déjà savoir de quoi il s’agit. 😉
Super Alex,
Merci beaucoup.
Clair et bien construit, comme dab.
A bientôt.
Fred
Salut Alex ! J’ai toujours eu des difficultés avec les modes, mais aujourd’hui grâce à vous j’ai une des idées plutôt claires là dessus.
Merci beaucoup.
Salut,
Merci pour cet article sur les modes. J’ai moi aussi une petite question :
Si je prends par exemple le mode Dorien et que je veux l’harmoniser, j’utilise simplement l’harmonisation de la gamme mineure?
Merci
Il faut que tu harmonises le mode normalement, comme si tu harmonisais une gamme classique (que cette gamme soit majeure ou mineure ça ne change rien). J’explique en détail comment y arriver dans mon article: « L’Harmonisation des gammes« .
Bonjour, Alexandre,
Je pratique le piano depuis quelques années, sans avoir reçu de formation de solfège; j’ai glané par ci par la quelques notions, mais vos explications très claires me sont très utiles (je passe rapidement sur l’apport humoristique, mais il est vrai que je n’ai pas l’âge de vos jeunes lecteurs). J’ai pensé que la moindre des choses était de vous remercier de mettre gratuitement à disposition vos dons de pédagogue.
Cordialement,
Bodil Linhart
Salut Bodil,
Merci à toi pour ton commentaire ! Je suis vraiment content si mon travail a pu t’être utile. Quant à mes lecteurs détrompe toi, il y en a vraiment de tous les âges. 🙂
Super article ! Surtout la comparaison de blanche neige qui est top
Simple curiosité et si ça ne te dérange pas de le dire… A quand la suite ?
Lucas
Héhé je suis fier de ma comparaison aussi. 😀 La suite arrive d’ici peu, encore un peu de patience. 😉
Merci pour les explications
Bonjour, merci beaucoup pour la qualité de vos articles et vos explications qui sont accessibles à tous. J’apprécie également votre humour. C’est super de votre part de partager vos connaissances gratuitement et de nous permettre de les télécharger en version PDF, un grand merci. J’ai découverts votre site il y a peu de temps, je le garde dans mes favoris et espère pouvoir vous lire sur d’autres sujets tout aussi intéressants. Bonne continuation.
Supers explications Alex,
Très clair et suffisamment concis pour être compris.
Reste à retenir tout cela….!!!!!!!???????
Moins sûr, mais on s’y efforcera.
Vivement les volets suivants.
Salutations cordiales, Eddy.
PS: j’ai 72 ans et apprécie néanmoins ton humour, il déstresse un peu du sujet.
Bonne idée les musiques de référence, même si je n’en saisis pas la tonalité, elles donnent cependant un excellent aperçu des différents sonorités données par les modes.
Merci pour ton dévouement à notre cause.
merci de me renvoyer la possibilité de la télécharger , j’ai oublié de le faire et ai besoin de le relire
Bonjour Martine,
Pour télécharger l’article, il suffit juste que tu cliques sur le lien « Cliquez ici pour télécharger le PDF » que tu trouveras en bas de l’article. 😉
Bravo, c’est très clair et ça motive pour s’en servir !! Beaucoup plus pédagogue que la méthode d’impro de JJ Rebillard qui est im-bu-vable !
Génial !☺️
Bonjour,
Merci pour toutes tes explications.
Je ne comprends juste pas cet exemple :
« Ainsi, le premier mode de la gamme de Mib Majeur est le mode de Mib Ionien »
Pourquoi ce n’est pas Mib Phrygien svp ?
Vic
Le mode mixolydien a la même structure que la gamme mineur mélodique descendante ?! Ceci est donc une gamme lol…
Magnifique, comme d’hab !
Un grand merci pour éclairer ma lanterne quand la grotte devient vraiment sombre…
Bonjour Alex,
J’ai trouvé cet article particulièrement intéressant et très clair. Merci infiniment de partager tes connaissances, du coup cela a mis des mots sur des sonorités que je fabriquais.!
J’ai essayé de télécharger l’article en remplissant les cases, mais il y a une page d’erreur derrière…
Bonjour Alex, parlant des modes de la gamme majeure, j’aimerais savoir si nous pouvons l’avoir également dans les gammes mineures et auront ils les mêmes caractéristiques?
La réponse à cette question est dans la première partie du dossier François. 🙂
A partir de la gamme mineure naturelle ce n’est pas possible car cette gamme mineure est elle même un mode de la gamme majeure. Par contre, tu peux très bien créer des modes à partir de la gamme mineure harmonique et de la gamme mineure mélodique. Ces modes n’auront pas du tout les mêmes caractéristiques que ceux de la gamme majeure car leurs structures seront différentes. 🙂
Hello top tes fiches. !
Juste j’ai l’impression qu’en français on parle de « mode éoliené et non « mode aéolien ». En anglais pas contre c’est « Aeolian ».
https://composer-sa-musique.fr
* »éolien »
Passionnant, pour sortir de l’ « imbroglio des modes » …
Je suis ébahi de ce que j’ai appris à partir de ce site. Je veux approfondir l’expérience avec vous.
Content que tu ais appris plein de choses sur Composer sa Musique Jean Philippe ! Si tu veux aller plus loin dans ton apprentissage, je serai ravi de t’accompagner dans l’une de mes formations en ligne. 😉
Bonjour Alex,
Superbe article !
Merci de rendre clair ce qui semble compliqué.
Le partage du savoir, c’est une forme d’amour
Xavier
Bonjour Alex,
Merci pour tes cours toujours très bien fait et avec humour, j’adore !
J’ai une question.
S’il vous plaît quelles sont les notes qui font la particularité de chacun de ces modes ?
Superbe article, d’une grande clarté, comme à chaque fois que tu abordes un sujet. Un grand merci.
J’ai néanmoins une question !
Pourquoi associe-t-on chaque mode à une note, alors qu’en fait, on peut de toute évidence faire partir n’importe quel mode de n’importe quel degré…
Par exemple, on peut parler de mi dorien ou de do éolien, non ? Il suffit de placer les bons intervalles je suppose.
A moins que cela n’ait pas de sens et que quelque chose m’ait échappé.
Merci encore et belle journée.
A bien y penser, j’ai en fait une interrogation supplémentaire.
Tu parles des 7 modes de la gamme majeure. Mais est-ce à dire qu’il existe ces mêmes modes pour les gammes mineures (naturelle, harmonique, mélodique) ?
Et si oui, sont-ils souvent utilisés ? Comment les construire ? Quels sont les usages ?
En fait, ce que je me dis, c’est que pour improviser ou composer avec une touche de mélancolie, on peut déjà par exemple utiliser le mode éolien d’une gamme majeure ?
Bref, que de questions 🙂
Merci d’avance pour toute précision 🙂
Bonjour Alex, merci pour vos articles…
Sur les modes, la description est claire mais le classement en modes majeurs/mineurs/diminué ne me parait pas si intuitif…(hormis la position du mode dans la gamme). N’y a t-il pas de critères plus pratiques/logiques à ce classement en 3 modes majeurs, 3 modes mineurs 1 mode diminué ? J’avoue que de base ça ne saute pas aux yeux ? (aux miens en tous cas). quand on regarde les successions d’intervalles par exemple. Est-ce qu’il y a un lien avec les accords qu’on peut tirer de chacun de ces modes ou cela ressort-il de la suite des intervalles ou alors c’est une convention ? Par exemple j’observe que le mode 4 possède une sensible comme le mode 1 demi-ton avant la répétition de la tonalité, mais ce n’est pas le cas du mode 5…
Merci