Choisir votre micro studio (1/2): Les familles de micros

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Micro dynamique, statique, à ruban, à large ou à petite membrane, omnidirectionnel, cardioïde… Quel micro utiliser pour enregistrer ses différents instruments? Comment trouver un micro adapté à ses besoins? C’est ce que nous allons voir au sein de ce dossier.

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Introduction

Comme d’habitude, au moment de prendre votre douche, c’est la même histoire: vous n’arrêtez pas de chanter. Vous commencez par les chansons du moment passant en boucle à la radio, puis vous enchaînez sur les grands classiques de Disney (une valeur sûre), et enfin, vous terminez par une «petite session freestyle» où vous laissez libre court à votre imagination. Mais à chaque fois, dans ces moments de grâce absolue, c’est votre shampoing qui fait office de micro. Conscient que votre Tahiti Douche ne vous aidera pas à enregistrer vos plus belles mélodies (ou alors si c’est le cas, foncez breveter votre invention, vous tenez quelque chose ;)), vous décidez finalement d’investir dans un vrai micro.

Ni une ni deux, vous partez donc en reconnaissance sur le web pour tenter de défricher le terrain et voir ce qui se fait. Et là… C’est la cata.  Vous vous rendez vite compte que le monde des micros est loin d’être accueillant. Il existe en effet des dizaines de marques sur le marché, des tonnes de modèles différents, et un nombre incalculable de caractéristiques propres à chaque modèle. Micros statiques, dynamiques, à petites ou à larges membranes… directivité super cardioïde, sensibilité à 5 mV/Pa, 123 dB de niveau SPL… Bref, pour vous tout ça c’est du chinois et vous n’y comprenez absolument rien. Alors comment faire pour s’y retrouver dans cette jungle ?

Eh bien il suffit de solliciter mon aide. 😉 Cette situation, je la connais en effet très bien pour l’avoir moi-même vécue. Il m’a fallu des années pour comprendre l’ensemble des caractéristiques techniques relatives aux micros. J’ai donc décidé de vous rédiger ce dossier afin de vous faire gagner du temps. J’ai vraiment eu à cœur de tout reprendre de zéro, et de mettre les choses à plat une bonne fois pour toute. Après l’avoir lu, vous bénéficierez ainsi de toutes les connaissances nécessaires pour effectuer votre choix. Vous serez alors en mesure de trouver facilement un micro qui répondra parfaitement à vos besoins.

Je tiens néanmoins à vous prévenir : ce dossier est long et assez technique. Pour rendre la chose un peu plus digeste, j’ai décidé de le scinder en deux articles distincts. Mais bon, chaque article fait  en moyenne 4000 mots, donc quoi qu’il arrive, vous aurez de la lecture. ;).

Dans le premier article de ce dossier, nous nous intéresserons aux différentes familles de micros. Dans le second, nous parlerons des caractéristiques techniques propres à chaque micro, et enfin, pour clôturer le tout, je vous partagerai ma petite sélection personnelle de micros.

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Article 1 : Les différentes familles de micros

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I / Le micro, une pièce indispensable

1) Qu’est-ce qu’un micro ?

Commençons par le commencement : qu’est-ce qu’un micro ? Dans la pratique, vous savez tous ce que c’est: il s’agit d’un outil permettant d’enregistrer le son.

Pour y arriver, le micro va convertir les ondes sonores produites par votre bouche ou par votre instrument, en signaux électriques que votre matériel musical (ordinateur, console de mixage, enregistreur…) pourra ensuite interpréter. C’est pour cette raison qu’en théorie, on dit qu’un micro est un transducteur électroacoustique; c’est-à-dire un appareil capable de convertir un signal acoustique en un signal électrique.

1-transformation-signal-acoustique-en-signal-electrique

2) Le rôle du micro

Bien entendu, je sais pertinemment que vous connaissez le rôle principal du micro, à savoir enregistrer la voix et les différents instruments (et si ce n’est pas le cas, c’est que vous habitez sûrement dans une grotte). 🙂 Mais connaissez-vous la réelle fonction du micro? Car le micro, c’est avant tout un outil de création sonore.

Laissez-moi vous donner un petit parallèle pour vous faire comprendre cette idée: le micro est au musicien ce que l’objectif est au photographe. En effet, en photographie l’objectif est l’outil permettant à l’appareil de retranscrire son environnement en image. Pour le musicien, c’est la même chose: le micro est l’outil lui permettant de traduire les sons de son instrument en musique. Or, en photographie, en fonction de l’objectif choisi, l’image que vous obtiendrez ne sera pas la même. Si vous utilisez un objectif de longueur focale standard, vous n’aurez par exemple pas la même image qu’avec un Fish eye. Et bien pour les micros, ce sera exactement la même chose: en fonction de celui que vous choisirez, le son obtenu à l’enregistrement ne sera pas le même. Tout dépendra en fait des caractéristiques de votre micro.

C’est pour cette raison qu’il est capital de bien choisir votre micro. Non seulement ça vous aidera à bien enregistrer vos instruments, mais ça vous permettra également de donner à vos chansons le caractère sonore de votre choix.

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II / Les différentes familles de micros

Comme je l’ai dit en introduction, il existe des tonnes et des tonnes de micros différents. Pourquoi à votre avis ? Tout simplement parce que dans la vie, il existe des sources sonores de nature complètement différente. Par exemple, une grosse caisse ne produira pas du tout le même son qu’un triangle. Pour réussir l’enregistrement de ces deux sources sonores, il vous sera donc impossible d’utiliser le même microphone. Il vous faudra par exemple un micro sensible et spécialisé dans la restitution des aigus pour le triangle, et un micro pouvant résister à de forts volumes sonores dans le cas de la grosse caisse. Bref, pour le dire autrement: il existe autant de micros qu’il existe de sources sonores différentes. Autant dire qu’il y en un paquet. 🙂

Cependant, on peut regrouper l’ensemble de ces micros en trois familles: les micros dynamiques, les micros statiques, et les micros à ruban. Pourquoi trois familles en particulier ? Parce que comme nous l’avons vu en début d’article, le micro est un intermédiaire permettant de convertir les ondes sonores en signaux électriques. Or, au fil des années, trois méthodes différentes ont été mises au point pour y arriver. Chacune de ses méthodes a donc donné naissance à une grande famille de micro. Et bien entendu, puisque leur principe de fonctionnement est différent, chacune de ces familles  aura une incidence bien particulière sur les caractéristiques du son capturé.

1) Les micros dynamiques

La première famille de micros est celle des micros dynamiques. Pour comprendre leurs caractéristiques sonores (et donc leurs cadres d’utilisation), nous allons nous intéresser dans un premier temps à la manière dont ils fonctionnent. Sortez votre blouse! Il est maintenant temps de se replonger dans vos bons vieux cours de physique du lycée. (Mr Hamel si vous me lisez, c’est bien moi qui était à l’origine de l’explosion du spectrophotomètre #TrueStory #Désolé).

2-micro-dynamique

Les micros dynamiques ressemblent généralement
aux micros de scènes que vous connaissez

a) Fonctionnement

Imaginez que vous souhaitiez enregistrer le son du piano de votre copain Bobby (d’ailleurs, pour savoir comment enregistrer un piano acoustique, vous pouvez aller jeter un œil à mon tutoriel vidéo sur le sujet en cliquant ici). Bobby va commencer à jouer, ce qui va créer des ondes sonores. Ces ondes vont alors être captées par la capsule du micro. Derrière cette capsule, se trouve une très fine membrane en plastique qui va vibrer et se déplacer au rythme des ondes sonores qu’elle reçoit. A l’intérieur des micros dynamiques, on trouve également un gros aimant, à côté duquel est placée une mince bobine de fil métallique, bobine qui est elle-même reliée à la membrane en plastique. Un petit schéma va vous permettre d’y voir plus clair :

3-composants-micro-dynamique

Puisque les ondes sonores vont faire déplacer la membrane et que cette dernière est solidaire de la bobine, la bobine va également se déplacer. Or, comme nous l’avons vu, la bobine se trouve dans le champ magnétique de l’aimant. Ce mouvement va donc créer une perturbation du champ magnétique. Et qui dit variation d’un flux magnétique dit aussi ? Alors, quelqu’un à la réponse? Non? Personne? Allez, un petit indice pour vous aider: il s’agit de la loi de Lanz-Faraday (comment ça il est pourri mon indice ?^^). Bon, je vous donne la réponse: qui dit variation d’un flux magnétique dit aussi induction d’un courant électrique. Et voilà, le tour est joué. Grâce à cela, les ondes sonores ont pu être transformées en courant électrique. (Mr Hamel, j’espère que vous êtes fier de moi maintenant). 😉

4-fonctionnement-micro-dynamique.
b) Caractéristiques

Grâce à leur principe de fonctionnement, les micros dynamiques sont très résistants. Non seulement ils sont résistants dans le sens « physique » du terme (vous pouvez les faire tomber, les négliger, ou les jeter par la fenêtre), mais ils sont aussi résistants dans le sens «utilisation» du terme. C’est-à-dire que vous pouvez les soumettre à de très hauts niveaux de volume sonore (ce qu’on appelle dans le jargon des « décibels SPL » pour « Sound Pressure Level »), sans qu’ils ne soient endommagés. Au contraire, ils seront même particulièrement adaptés dans ce cas de figure.

Enfin, les micros dynamiques sont relativement peu chers et abordables. Pour toutes ces raisons, j’aime les qualifier de « micros de bourrins » ou encore de « micros d’orques ». (Vous la sentez venir cette métaphore du Seigneur des Anneaux qui va venir s’étaler tout au long de l’article ?^^).

Par contre, comme tout bon bourrin qui se respecte, ils ne font pas dans la dentelle. Les micros dynamiques sont en effet moins précis que leurs homologues pour restituer le son, surtout en ce qui concerne les fréquences aiguës. Cela est dû au poids important de la bobine de fil. Les fréquences aiguës étant celles qui émettent le moins de pression sonore, la bobine se déplace moins, ce qui produit moins d’électricité. Et s’il y a moins d’électricité, il y aura forcément une restitution sonore moins précise.

c) Utilisation

Historiquement, les micros dynamiques ont d’abord été des micros de scène utilisés par les chanteurs; leur résistance étant particulièrement adaptée aux conditions du live. D’ailleurs, c’est toujours le cas aujourd’hui. Si vous voyez un chanteur sur scène, il y a fort à parier que le micro qu’il utilise est dynamique. Mais petit à petit, les ingénieurs du son ont commencé à s’approprier ce type de micro pour leurs enregistrements. Il faut dire aussi que la robustesse des micros dynamiques en font des parfaits candidats pour enregistrer les instruments qui «envoient le pâté» comme disent les jeunes. Ainsi, les micros dynamiques sont particulièrement utilisés pour enregistrer les guitares électriques, les toms, ou la grosse caisse d’une batterie.

2) Les micros statiques

Les micros statiques, aussi appelés micros électrostatiques ou micros à condensateurs, constituent la deuxième grande famille de micros.

5-micro-statique

Les micros statiques sont
des micros de studio

a) Fonctionnement

Cette fois-ci, ils ne vont pas utiliser une bobine de fil mais un condensateur. Pour ceux qui auraient séché les cours de physique de Mr Hamel, un condensateur est un petit composant électronique constitué de deux électrodes chargées électriquement, et séparées par un isolant.

Dans la pratique, le condensateur au sein du micro prend la forme de deux petites plaques métalliques se faisant face l’une à l’autre. L’une des plaques constitue la membrane, et l’autre une électrode fixe. Comme d’habitude, la membrane va vibrer et se déplacer en fonction des ondes sonores reçues par le micro. Et que se passe-t-il lorsque la distance entre les deux plaques d’un condensateur change ? Ça fait des Chocapics. On dit que sa capacité varie, ce qui conduit à la création d’un courant électrique.

6-fonctionnement-micro-statique

Le truc, c’est que pour charger les deux extrémités du condensateur, il faut à la base un courant électrique. Ce courant va être fourni par ce qu’on appelle une alimentation fantôme. Ça a l’air compliqué dit comme ça, mais en fait c’est hyper simple. Une alimentation fantôme est tout simplement un courant électrique (généralement d’une tension de 48 volts) venant alimenter le micro. Ce courant est nécessaire pour que le micro statique fonctionne et il est fourni par la carte son externe.

Pour dire les choses encore plus simplement: si jamais vous souhaitez enregistrer à l’aide d’un micro dynamique, il vous suffira de le brancher à la carte son externe. Par contre, si jamais vous devez enregistrer au micro statique, il vous faudra une alimentation fantôme pour qu’il fonctionne. Pour cela, branchez le à votre carte son externe, et allumez le bouton «alimentation fantôme» de votre carte pour lui fournir le petit coup de jus dont il a besoin. Vous avez vu, il n’y a rien de très compliqué là-dedans. 😉

7-alimentation-fantome

Et si jamais toutes ces histoires de branchements et de configurations home studio sont encore un peu floues pour vous, allez jeter un œil à mon article « Les 3 configurations types de home studio », ça vous permettra d’y voir plus clair.

b) Caractéristiques

Les micros statiques sont très sensibles et possèdent une excellente restitution sonore. Cela est dû à leur mécanique de fonctionnement. En effet, contrairement aux micros dynamiques, ils ne possèdent pas de bobine. La partie mobile produisant leur électricité est donc beaucoup plus légère. Et comme vous le savez maintenant, qui dit plus de mouvements, dit aussi meilleure restitution sonore.

 Si les micros dynamiques étaient des orques, les micros statiques sont quant à eux des elfes (je vous avais prévenu pour la métaphore Seigneur des Anneaux). 🙂 Alors certes, ils sont plus précis, mais ils sont aussi beaucoup plus fragiles. Ils sont fragiles physiquement (ils sont très sensibles aux manipulations physiques, soyez prudents au moment de les utiliser), et ils ont aussi du mal à supporter les pressions sonores élevées (vous mettriez un elfe devant un ampli jouant à fond du trash métal vous ?). 😉 Enfin, ils sont en moyenne plus coûteux que les micros dynamiques.

c) Utilisation

Les micros statiques sont les micros de studio par excellence. Ils sont très appréciés des ingénieurs du son pour leur capacité à restituer fidèlement la palette sonore d’un instrument. On les utilise surtout pour enregistrer les voix et les instruments acoustiques (piano, violon, flûte, guitare acoustique etc…). Par contre, leur sensibilité accrue ne leur permet pas d’enregistrer les instruments puissants ou à hauts volumes sonores. Pour cela, on préférera utiliser les micros dynamiques.

Notez enfin qu’il existe deux grands types de micros statiques: les micros statiques à petite membrane et les micros statiques à large membrane. Les micros statiques à large membrane sont les plus courants et les plus complets. Néanmoins, les micros à petite membrane sont plus efficaces pour restituer les aigus (même s’ils ont tendance à produire naturellement plus de souffle, nous reviendrons sur cette notion dans le second article). On utilisera donc principalement ces derniers en « overhead », c’est-à-dire au-dessus d’une batterie pour capter le son des cymbales.

3) Les micros à rubans

Enfin, vient la troisième et dernière grande famille de micros : les micros à ruban.

8-micro-a-ruban

Le micro à ruban, dit aussi
« micro vintage »

a) Fonctionnement

En fait, le micro à ruban fait partie de la famille des micros dynamiques. Son principe de fonctionnement est donc assez similaire à celui que nous avons vu précédemment. Là aussi il sera question de mouvement et de variation de champ magnétique. La seule différence, c’est qu’il y aura un fin ruban d’aluminium à la place de la membrane et de la bobine.

Voici comment ils fonctionnent: on place un ruban métallique au sein du champ magnétique d’un aimant.  Ce ruban fait aussi office de membrane, il va donc se déplacer au gré des ondes sonores qu’il perçoit. Ensuite c’est du classique: le mouvement du ruban entraîne une variation du champ magnétique de l’aimant, ce qui crée un courant électrique.

9-fonctionnement-micro-a-ruban

Cependant, le niveau de signal obtenu à la sortie est très faible. Il faudra donc le rehausser pour qu’il puisse être exploitable. Pour cela, nous aurons une nouvelle fois besoin d’une alimentation externe. Mais cette fois-ci, nous n’aurons pas recours à l’alimentation fantôme (cette dernière n’est pas assez puissante). A la place, nous aurons besoin d’un bon préamplificateur. Le préamplificateur (ou préampli pour les intimes) se présente sous la forme d’un boîtier indépendant sur lequel vous devrez brancher votre micro. Ensuite, il ne vous restera plus qu’à relier votre préampli à votre carte son externe pour que le tout fonctionne.

b) Caractéristiques

La masse du ruban étant très faible, la restitution sonore du micro à ruban est exceptionnelle, encore plus que celle des micros statiques. Les micros à ruban combinent donc le meilleur des deux mondes: puisqu’ils sont dynamiques ils peuvent être utilisés pour enregistrer des instruments puissants (mais pas autant que les micros dynamiques, soyez prudents), et puisque leur restitution est très précise, ils peuvent aussi enregistrer des instruments acoustiques. Enfin, ils possèdent une autre particularité (et non des moindres): ils ont tendance à « lisser » les aigus, ce qui donne au son une couleur « chaude » très caractéristique.

Mais comme vous vous en doutez, le micro à ruban possède aussi son lot d’inconvénients: tout d’abord, il est très cher (certains modèles peuvent monter jusqu’à plusieurs milliers d’euros). Ensuite, il est très très fragile. Vous le faites tomber, c’est fini. Il prend la pluie, c’est fini aussi. Même un courant d’air peut suffire à endommager le ruban qui se trouve à l’intérieur du micro. Vous devrez donc l’entretenir avec le plus grand soin. Enfin, comme nous l’avons vu, les micros à ruban ont besoin d’un préampli pour fonctionner. Donc non seulement vous devrez payer cher pour acquérir votre micro, mais en plus vous devrez raquer encore un bon coup pour obtenir le préampli. Pas très cool pour vos finances et votre conseiller bancaire tout ça. 🙂

c) Utilisation

Les micros à ruban ont été les premiers à voir le jour. Ils ont été très populaires durant les années 30 à 60, mais ils ont été progressivement remplacés par les micros statiques et dynamiques (à cause des nombreuses contraintes liées à leurs utilisations: chers, fragiles, nécessitant un pré-ampli etc…). Cependant, on constate aujourd’hui un retour en force des micros à ruban. Le son qu’ils confèrent à la piste reste en effet unique, et c’est ce qui motive les ingénieurs du son à les acquérir. Ils sont à la recherche de ce petit côté « vintage » et chaud qu’ils apportent au son. Côté utilisation, les micros à ruban sont très polyvalents, vous pourrez donc les utiliser dans de nombreux cas de figure.

Bon alors, à votre avis, à quel personnage du Seigneur des Anneaux correspondent les micros à ruban ? C’est hyper facile : ils sont vieux, extrêmement puissants mais un peu fragiles à la fois, un peu démodés mais toujours aussi efficaces, et ils confèrent à la piste ce petit côté magique indescriptible. Il s’agit de Gandalf bien évidemment. 🙂

4) Petite parenthèse sur les micros USB

Les micros USB ne constituent pas une famille de micros à part entière car il existe des micros statiques USB ou encore des micros dynamiques USB. Mais je me devais de vous en parler, surtout au vu de leur nombre toujours plus croissant sur le marché. La grosse différence entre un micro « classique » et un micro USB, c’est sa connectivité. En effet, en temps normal les micros se branchent en XLR sur une interface audio (carte son externe, enregistreur multipistes etc…), et cette interface audio est elle-même reliée à l’ordinateur en USB. Mais avec les micros USB, plus besoin de passer par cette interface audio: on les branche directement sur l’ordinateur.

10-branchement-micro-usb

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D’un côté, ce type de micro est très pratique car il vous permet d’obtenir un bon enregistrement avec un minimum d’équipement (par exemple, si vous êtes en vacances et que vous souhaitez enregistrer rapidement votre idée, il vous suffit de sortir votre micro et de le brancher à votre ordinateur pour que tout fonctionne directement), mais de l’autre côté, je ne vous conseille pas de les utiliser pour des enregistrements en home studio. Pourquoi ? A cause des histoires de conversions analogiques et digitales.  

En effet, lors d’un enregistrement audio, le son va passer de l’état analogique (crée par l’instrument) à l’état digital (données numériques interprétées par l’ordinateur). Pour plus d’informations sur le sujet, je vous encourage vivement à lire mon article « Son analogique et son numérique ». Traditionnellement, cette opération est réalisée grâce à des petits composants électroniques nommés convertisseurs présents au sein de l’interface audio. Or, puisque le micro USB se branche directement sur ordinateur, c’est lui-même qui va devoir assurer cette conversion analogique / digitale. Et à votre avis, qu’est ce qui convertit le mieux entre une interface spécialisée, et un microphone dans lequel on aurait intégré cette fonctionnalité à posteriori ?  Bien entendu, il s’agit de l’interface spécialisée.

Alors attention, je ne dis pas non plus que tous les micros USB sont à jeter, bien au contraire. Certains d’entre eux sont même très bons. Mais dans la mesure du possible, je vous conseille plutôt de les utiliser pour un usage nomade, et non pour un usage spécifique en home studio.

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III / Le bon gros tableau récapitulatif des familles

« Tableau récapitulatif des familles », les différentes « familles » de micros, vous avez saisi le jeu de mots ? Hum bon, sans plus tarder voici le schéma bilan de cet article :

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Voilà, j’espère que vous saisissez désormais mieux les différences qu’il peut y avoir entre micros de différentes familles. La seconde partie de ce dossier sera quant à elle consacrée aux différentes caractéristiques du micro. Vous apprendrez par exemple ce qu’est la réponse en fréquences, la directivité, le souffle, l’impédance etc… Surtout, si vous avez des questions ou si vous souhaitez réagir par rapport à l’article, n’hésitez pas à y poster un commentaire. Je prends toujours beaucoup de plaisir à les lire et à y répondre. Ah, et si vous vous demandez à quel type de micro correspond Gollum, il s’agit bien évidemment du micro Fisher Price en plastique rose de votre petite nièce. 😉

La seconde et dernière partie du dossier est désormais disponible ! Pour la lire (et ainsi devenir un véritable « chef micro »), c’est par ici que ça se passe: Le guide ultime pour choisir son micro studio (2/2): les caractéristiques du micro. 

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53 commentaires


  • Haris

    Du bon boulot , Bravo !!!

    Répondre

  • PatG

    Article intéressant comme d’habitude.
    Toutefois le terme « courant de 48 volts » est incorrect. On parle de « tension de 48 volts ».

    Répondre

    • Alex

      Je savais qu’il y aurait des profs de physique dans le lot. 😀 C’est corrigé Patrice, merci pour ta remarque.

      Répondre

      • PatG

        Juste un amateur d’électronique, informaticien et bassiste 🙂

        Répondre

  • Tony CRISAFI

    Bonjour Alex,
    Très bel article et compréhensible pour un très large public.
    Félicitations
    Tony Crisafi

    Répondre

  • cabuche jean pierre

    bravo Alex très intéressant ton article (comme d’hab.) merci

    Répondre

  • Raoul

    Félicitations Alex, très pédagogique et bien expliqué.

    Répondre

  • Sylvain

    Vraiment un excellent article, très bien construit et plein d’humour ! Bravo !!!!

    Répondre

  • Mathieu

    Merci, l’article est simple mais très clair!

    Répondre

  • Michel

    Bonjour Alex, très bon article !
    Une petite parenthèse: les micros statiques à petite membrane sont principalement utilisés pour l’enregistrement de concerts ou chorales à distance sur pied.

    Répondre

  • jeff

    merci
    au disciple du PROFESSEUR HAMEL
    qui vient éclairer la lumière vacillante de notre lanterne
    JEFF

    Répondre

  • Kevin espera

    je suis très content de vous…merci pour tous vos efforts.Que le seigneur vous inspire encore plus… très bon article… j’aimerais vous parler d’une chose…et j’aimerais savoir si j peux vous écris en inbox.. merci

    Répondre

  • VANHEES

    L’article est très intéressant, très clair et compréhensible, il m’a permis de mieux comprendre la différence des micro.
    Je suis impatient de lire l’article suivant.
    Merci pour ce beau travail.

    Répondre

  • Nicolas

    Superbe article. J’attends la seconde partie avec impatience.
    J’ai quand même une question : je suis trompettiste. Si je souhaite m’enregistrer au mieux, quel type de micro dois-je utiliser : le statique pour sa haute fidélité et du fait que je joue d’un instrument acoustique, ou le dynamique en raison de la puissance possible de l’instrument ?

    Répondre

    • Alex

      Salut Nico,
      Merci beaucoup ! La seconde partie arrivera d’ici quelques jours. Encore un peu de patience. 🙂
      Pour répondre à ta question, puisque la trompette est un instrument acoustique, je te conseille de t’orienter plutôt vers un micro statique. Tu obtiendras un meilleur résultat. Un micro statique à large membrane fera parfaitement l’affaire. 😉

      Répondre

      • Nicolas

        Merci Alex pour cette réponse. Je vais voir ce que je peux m’offrir comme micro-statique. Si tu as une préférence à ce sujet, je suis preneur 😉

        Répondre

        • Alex

          Yes, je préparerai une petite sélection de micros dans le second article. 😉

          Répondre

      • Jayson christian

        Merci alex vous etes un homme gentil courrage

        Répondre

  • daouda

    salut je trouve lexplication tres tres claire et merci du savoir partager

    Répondre

  • Michel Beckers

    Très bon article, bien simplifié et avec d’excellentes illustrations !

    Répondre

  • Michel Boncorps

    Super. Très pédagogique. Et bien sûr, je le place bien dans mes favoris et j’attends le 2/2. j’avais bien besoin de cet éclairage.

    Grand merci Alex.

    mes motivations: Informaticien à la retraite, fort d’une expérience de 50 ans sans m’intéresser à la « musique », je tente de devenir musicien avant de retrouver les anges avec leurs trompettes au paradis.

    Instrument visé : le piano depuis septembre 2015. Mais aussi en grand complément en plus : le chant et la batterie. Je mets en place actuellement ces 2 derniers : si bien qu’avec les ajustages techniques, je n’ai plus d’énergie dans la journée pour le piano (c’est un comble)… Mais, j’investis : j’ai toute la vie devant moi.

    Donc débutant aussi bien en musique qu’en ingénieurie du son, je me crée une pour me : PCs, carte son AudioBox 44SVL, Microphone statique et Yamaha StagePas 400i et pour les instrument : DGX650 Yamaha, Roland TD-4KP et Ma voix pour le chant. mon Studio : ma véranda aux fins fonds d’une campagne oubliée …

    Quant aux logiciels, ils ne me manquet pas mais pour les principaux ( en test-essai prometteur) pour l’instant: Ableton Live 9 et Melodyne Assistant 4.
    Ainsi, je peux réaliser toutes sortes de combinaisons d’enregistrements. La plus complète étant dans la même session 3 « pistes » : 1 audio pianio(par la carte son), 2 ma voix (Audio par la carte son), 3 MIDI la piano encore mais direct USB sur le PC.

    En accès immédiat l’audio peut donne une impression d’ensemble. le MIDi est redoutable lorsque retraduit à travers Harmony Assistant pas exemple. Quant avec Melodyne, je vois toute de suite si le Fa# de la partition n’a pa été chanté Sol (ou Fa, ou pire)

    … autant vous dire qu’actuellement, je passe autant de temps aux bricolages techniques qu’aux activités proprement musicales. mais quand je serai rodé…..

    Michel

    Répondre

    • Alex

      Je t’en prie Michel, merci à toi pour ton message. 😉
      Au vu de ce que je lis, tu m’as l’air plus que bien parti ! Si tu continues comme ça, je suis sûr que tu vas progresser très rapidement.

      Répondre

  • michel bourguet

    Bonjour Alex,
    Ton article comme toujours est très bien « ficelé » ! Je ne connaissais pas les caractéristiques du micro à ruban, faut dire que je ne m’étais jamais penché sur le sujet.
    Vas-tu expliquer quelques notions comme cardioïde, hypercardioïde, ….. ? ou as-tu déjà abordé le sujet dans un article précédent ?
    Cordialement.
    Michel

    Répondre

    • Alex

      Bonjour Michel,
      Content que l’article te plaise. 🙂 Oui les notions que tu mentionnes correspondent à ce qu’on appelle « la directivité » du micro et j’aborderai tout ça en long, en large, et en travers dans la seconde partie du dossier.

      Répondre

  • Detalminil Alain

    Bonjour Alex,

    Merci pour ces explications, très compréhensibles et riches en informations.
    Si tu as quelques conseils à me donner pour le choix du micro pour L’harmonica, je suis preneur…
    Bonne Journée
    Cordialement.
    Alain

    Répondre

    • Alex

      Bonjour Alain,
      Je vous en prie, merci à vous pour votre commentaire. 🙂
      Je préparerai une petite sélection de micros dans la seconde partie du dossier. Ça devrait vous aider à faire votre choix.

      Répondre

  • Alex

    Salut, comme il y a aussi des (pseudo-)profs de français dans tes lecteurs, on écrira « au gré » des ondes sonores et non pas « au grès »…

    Mais in fine, ton article est d’une limpidité parfaite. Vivement la partie n°2 !!!

    Merci !

    Répondre

  • arrault jean pierre

    salut Alex, article plus que complet j’ai hâte de lire la partie n°2, pour valoriser le son de mon harmonica.
    au plaisir!!

    Répondre

  • Claudette

    Merci Alex pour tous tes supers articles sur l’enregistrement maison. Totalement dans le néant avant de venir sur ton site, je pourrai maintenant faire des choix éclairés pour m’enregistrer sur mon piano acoustique.

    Répondre

  • Carlito

    Courage alex je bien compris les articles

    Répondre

  • rochko marilyn

    Bonjour Alex

    Je suis formatrice de métier et je peux vous dire que vos formations sont très bien faites
    Merci pour le savoir que vous nous transmettez.
    Marilyn

    Répondre

  • nicole

    super ! Très clair ! Merci ! Et merci au seigneur des anneaux 😉

    Répondre

  • Julien

    Super article merci beaucoup ! J’ai bien appris et bien ris. 😀

    Répondre

  • ThierryNC

    Merci beaucoup pour ce super article (comme tous les autres d’ailleurs!). On y retrouve toutes les réponses aux questions qu’on peut se poser dans le domaine.
    Merci encore

    Répondre

  • alex

    Bonjour, tout d’abord merci pour cet article très précis. Je vous contact car je ne sais pas quoi penser des micros USB pour des enregistrements musicaux. Pouvez vous me dire ce que vous pensez du Shure PG42 pour des prises de voix (toujours dans le domaine du chant)

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  • GESSIER

    Bonjour
    Super votre article; je pense avoir compris la différence entre les différents micros;
    Je souhaite faire un enregistrement studio de qualité (couplé avec de la vidéo) de violon et piano en simultané; vous m’avez convaincu qu’il faut un micro statique (par contre lequel?)
    et qu’il faut une alimentation Phantom (tranche de console, laquelle me conseillez vous?);
    je souhaiterais relier cette alimentation à un iPad.
    Merci

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  • cédric

    hello,

    j’ai lu la première partie et miracle je n’ai pas de maux de tête et j’ai tout compris !!!

    vraiment félicitations pour votre travail et sens de l’humour !

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  • Valentin

    Très important d’avoir un bon micro. Très bon article (comme quasiment tous les autres d’ailleurs). Perso j’en ai acheté un cardioïde récemment sur Thomann, et bien pour seulement 40€ (oui, très petit budget en ce moment) je suis pas déçu 🙂

    Je suis guitariste, pianiste, et je fait de la musique électronique en MAO. J’adore votre site. J’ai moi-même commencé un blog sur ce sujet qui me passionne. Je voudrais pas faire de pub mal placé donc je laisse son adresse dans mes infos 😉

    Musicalement,

    Valentin

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  • julio

    merci pour cette article très bien documenter j’ai pu bien guider mon choix de micro grâce vous

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  • Pyf - Apprendre la photo

    Super guide qui m’aurait bien aidé par le passé !

    Merci en tout cas !

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  • Elie Jeanne H

    Ça tombe à point ton article qui est très clair, car je dois choisir un micro et effectivement c’est la jungle des caractéristiques… Merci beaucoup, ça dépanne vraiment.

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  • Janka

    Superbe tes articles ! Et moi qui étais effrayé à l’idée de me lancer dans la musique sans passer par la case « cours privé de piano et solfège intensif qui coûte bonbon et qui nécessite des années de pratique… ». Je dois dire que je n’ai jamais été aussi motivé et décidé à me lancer dans l’aventure ! Ton blog (site) y est pour quelque chose. Ce que je prenais pour du chinois commence bientôt à ressembler à du latin 😉

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  • Elisabette

    Très bel article et compréhensible pour un très large public. Cela ma permis de mettre à jour mon article sur les micros enfants

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  • Pierre

    Comme d’habitude : toujours un plaisir de lire tes articles. Super bien expliqué et « vulgarisé » (dans le bon sens du terme) et avec en prime le petit humour qui va bien. MERCI pour tout tes articles qui m’aident à progresser (petit à petit…)

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  • Ethan-Murat KONAK

    Peut-on selon vous enregistrer un album rpofessionnel selon les standards , sans logiciels de MAO , simplement en utilisant une table numérique ? Merci .

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  • Thomas

    Salut Alex,
    Je suis novice en tant que home studiste et je découvre plein de choses au fur et à mesure de tes articles 🙂
    Merci pour ce partage et le temps que tu y consacres !
    Cet article sur les micros est juste une dinguerie (comme disent les jeunes elfes.. ou Hommes plutôt).

    Belle continuation à toi et hâte de te lire.
    Coeurdialement
    Thomas

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