Analyse de « Like a Rolling Stone » de Bob Dylan

Retrouvez les secrets de composition de la plus grande chanson de tous les temps: « Like a Rolling Stone » de Bob Dylan.

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Aujourd’hui, pour ce nouvel article, nous allons ni plus ni moins analyser la plus grande chanson de tous les temps.

Génial !! Depuis le temps que j’attendais que tu nous fasses un article sur « Tourner les serviettes » de Patrick Sébastien.

patrick« Ça va être génial ! »

Hum, c’est vrai que « Tourner les serviettes » est une très grande chanson mais malheureusement, ce n’est pas de cette dernière dont il s’agit. (Ne soyez pas si déçus… 😉 ). On va plutôt parler de « Like a Rolling Stone » de Bob Dylan.


Un peu d’histoire

Like a Rolling Stone a été écrite en 1965 alors que Dylan rentrait de sa tournée en Angleterre. Las du monde la musique, de son statut de star, et de l’attitude du public à son égard, ce dernier songe de plus en plus à arrêter sa carrière musicale. Mais plutôt que de se laisser abattre, Dylan décide de tirer profit de sa frustration et de canaliser sa colère dans les paroles de « Like A Rolling Stone ». Au départ, la chanson n’était en effet qu’une « diarrhée littéraire » (selon les mots de son auteur) d’une vingtaine de pages destinée à évacuer sa frustration. Finalement, Dylan parvient à résumer le tout sous forme de vers, puis à trouver une mélodie à partir de ses paroles afin de créer la chanson que l’on connaît aujourd’hui.

Note: Cette technique consistant à coucher sur le papier ses pensées de façon spontanée et ininterrompue est appelée technique du « free writing ». Elle est très répandue dans le monde de la composition et constitue un excellent moyen de provoquer l’inspiration. (Pour connaître plus de façons de trouver l’inspiration, je vous invite d’ailleurs à (re)lire mon article « 7 façons de faire naître l’inspiration »).


La plus grande chanson de tous les temps

N’en déplaise à notre ami Patrick Sébastien, Like a Rolling Stone est couramment considérée comme l’une des meilleures chansons jamais écrite. Le magazine Rolling Stone l’a d’ailleurs nommé plus grande chanson de tous les temps, affirmant « qu’aucune autre chanson n’a jamais défié et transformé les codes commerciaux et les conventions artistiques de son époque aussi profondément ».

Le succès de la chanson est tel, qu’elle en vient même à modifier les conventions musicales de l’époque. Dû à la longueur de son texte, la chanson dure en effet plus de 6 minutes. Or, dans les années 60, cette durée est inacceptable pour les radios qui imposent aux artistes un format standard limité à 3 minutes. Cependant, Dylan refuse de livrer une version raccourcie de son morceau, au grand damne des radios qui décident alors de ne pas le diffuser. Mais le succès de Like a Rolling Stone est tel, que les stations de diffusions n’ont pas d’autre choix que de se plier aux réclamations du public et de passer la chanson dans son intégralité. Depuis ce jour, les standards de longueurs régissant le monde de la musique furent brisés et de nouvelles expérimentations musicales telles que la musique progressive et le rock psychédélique virent le jour.

« Like a Rolling Stone » est également considéré comme le point de départ de la vague « rock » qui déferlera sur le monde à la fin des années 60. Son instrumentation, basée sur la combinaison de la guitare électrique, de l’orgue et d’une voix pleine de fureur, est en effet totalement inédite et posera les bases d’un genre nouveau qui influencera de nombreux artistes tels que Paul Mc Cartney, Frank Zappa, ou Bruce Springsteen.

Enfin, pour terminer sur une dernière anecdote culturelle (vous avez vu, je suis en mode « Secrets d’Histoire » en ce moment^^), sachez que le magazine « Rolling Stone » ne tire pas son nom de la chanson de Dylan, mais de la chanson « Rollin’ Stone » de Muddy Waters. Il en est de même pour le mythique groupe anglais « The Rolling Stones ». La légende veut en effet que Brian Jones, au téléphone pour trouver de nouveaux concerts, cita le premier nom qu’il eut sous les yeux (en l’occurrence le morceau « Rollin’ Stone de Muddy Waters) lorsqu’on lui demanda le nom de son groupe.

steph

Apprenez à avoir une dégaine aussi cool que Stephan Bern
encore pleins d’autres anecdotes musicales dans le
prochain numéro de « Secrets d’Histoire »

La structure du morceau

Passons maintenant à l’analyse musicale du morceau. Comme la plupart des chansons folk (et des chansons de Dylan en général), « Like a Rolling Stone » arbore une structure très simple de type « couplets / refrains ». Seule une petite intro et une transition musicale entre la fin du refrain et le début de chaque couplet viennent compléter la structure. Cette structure simple est volontaire car elle permet au chanteur de laisser d’avantage de place à ses textes. Et comme d’habitude, si vous voulez en savoir plus sur les différentes structures musicales, vous pouvez consulter mon article à ce sujet : « La structure d’une chanson ».


Détermination de la tonalité générale

Pour connaître la tonalité d’un morceau, il y a plusieurs façons de faire. La première consiste à chercher la partition du morceau et d’en analyser l’armure comme je l’explique dans mon article « Comment trouver la tonalité d’un morceau ? ».

Cependant, malgré mes recherches sur internet, je n’ai pas réussi à trouver la partition de « Like a Rolling Stone ». Je vais donc me rabattre sur la deuxième solution : analyser les accords de la chanson  pour en déduire la tonalité générale.

Tout d’abord, j’effectue une recherche tout simple sur Google pour trouver les accords qui composent la chanson. Je tombe sur le résultat suivant :

extrait accords 1

A partir de là, je répertorie les différents accords et je les classe par ordre croissant.

tableau accords

Maintenant, notre but est de savoir de quelle gamme proviennent ces accords afin de trouver la tonalité du morceau. Pour y arriver nous allons observer les altérations présentent sur les différents accords. Ici, on remarque que nos accords ne comportent aucune altération. Or, une gamme n’ayant aucune altération est soit une gamme de Do majeur, soit une gamme de La mineur. (Si cette notion d’altérations et de gammes vous est encore inconnue, je vous invite à aller voir mon tutoriel vidéo sur les gammes qui vous aidera à tout comprendre). Il ne nous reste maintenant plus qu’à trancher entre l’une de ces deux gammes. Pour ce faire, il nous suffit simplement d’analyser le premier accord de la chanson. Ici on voit qu’il s’agit d’un accord de Do majeur. Il y a donc fort à parier que Do majeur soit la tonalité principale du morceau.

Début:

extrait accords 2La chanson commence par
un accord de Do majeur

Pour le vérifier on va harmoniser la gamme Do majeur. Après harmonisation, on obtient les accords Do majeur, Ré mineur, Mi mineur, Fa majeur, Sol majeur, La mineur et  Si diminué. Or, ces accords (en tout cas les cinq premiers) correspondent à ceux utilisés dans le morceau. On en déduit donc que Do majeur est bien la tonalité principale de « Like a Rolling Stone ».

accords Les 5 accords du morceau sont
issus de la gamme de Do majeur

Les progressions d’accords

Comme nous l’avons vu grâce à l’analyse de la tonalité, la chanson de Dylan n’est composée que de 5 accords : l’accord de Do majeur, l’accord de Ré mineur, l’accord de Mi mineur, l’accord de Fa majeur, et enfin l’accord de Sol majeur. Tous ces accords proviennent de la gamme de Do majeur.

Analyse des accords du couplet

Si on s’attarde sur la construction du couplet, on voit que ce dernier est constitué de la progression : Do Majeur, Ré, mineur, Mi mineur, Fa majeur, Sol Majeur.

extrait accords 3

Autrement dit, les accords se suivent dans l’ordre. Ce mouvement est dicté par la fondamentale de chaque accord (c’est à dire la première note de chaque accord) qui progresse ton par ton. Dylan ne s’est donc pas foulé et s’est simplement contenté de réciter sa gamme. (C’est facile de composer non ? ;)).

gammeLe base du couplet de Like a Rolling Stone,
même Patrick Sébastien peut en faire autant !

Pour terminer son couplet, là encore Dylan va faire dans la simplicité: il va inverser sa suite et utiliser les accords Fa majeur, Mi mineur, Ré mineur, et Do majeur.

extrait accords 4

Cette magnifique technique pirate, que j’ai décidé de baptiser  technique du « miroir« , (j’avais aussi pensé à l’appeler technique de « l’ultimate counter reverse combo from the river side of the galaxy», mais j’ai finalement laissé tomber^^), est particulièrement efficace car elle permet d’apporter de la diversité à la suite d’accords, tout en clôturant efficacement le couplet. En effet, le mouvement ascendant initié par la première suite d’accords va créer une « tension » qui va dynamiser le couplet, tandis que le mouvement descendant créera l’effet inverse et permettra de conclure la phrase musicale.

technique miroir

Analyse des accords du refrain

La suite d’accords du refrain est un classique de chez classique. Elle est composée des accords Do majeur, Fa majeur, et Sol majeur.

extrait accords 5

On appelle cette suite d’accords la suite « I, IV, V » car elle est composée des accords n°1, 4, et 5 de la tonalité principale. En effet, les accords I, IV, et V de la gamme de Do majeur correspondent bien aux accords Do majeur, Fa majeur et Sol majeur.

I IV V

Sur le même principe, vous pouvez construire de très nombreuses suites d’accords. Je vous explique d’ailleurs en détail ce procédé au sein de mon article «Comment trouver une suite d’accords ? ».


La mélodie

Là encore, pour placer son texte au premier plan, la mélodie reste très sommaire. Dylan se contente souvent de répéter la même note au-dessus de ses accords. On peut clairement voir cette tendance dans la première moitié du couplet :

mélodie 1

La mélodie est composée d’une même note répétée

Cette répétition lui permet également d’insuffler du rythme et de l’énergie à sa composition. Dylan martèle ses mots d’un flot rapide continu afin de déverser sa colère et imprimer son message dans l’esprit de son public. D’ailleurs, si vous avez envie de délivrer un message fort à travers votre chanson, je vous conseille d’utiliser cette technique de la note répétée. Vous verrez, c’est très efficace. 😉

Quant à la mélodie du refrain, elle tranche volontairement avec celle du couplet. Les notes sont en effet plus longues et plus hautes afin d’en favoriser la mémorisation.

mélodie 2
Des notes tenues, caractéristiques d’un refrain

Enfin, Dylan n’hésite pas à avoir recours à la répétition au sein de son refrain pour accentuer d’avantage son efficacité. Cette répétition se retrouve au niveau des phrases. Le vers « How does it feel ? » est par exemple répété deux fois de suite, tandis que le titre « Like a Rolling Stone » est mentionné à chaque fois en fin de couplet.


Bilan: que peut-on tirer de « Like a Rolling Stone » ?

  • Le free writing est une excellente technique pour provoquer l’inspiration et pour trouver des paroles qui serviront de point de départ à la composition.
  • Choisissez ce que vous voulez mettre en avant dans votre composition et adaptez la en conséquence. Dans le cas de Dylan, l’accent est mis sur le texte. La structure et les accords de la chanson restent donc simples afin de donner plus d’ampleur aux paroles.
  • Vos suites d’accords n’ont pas besoin d’être compliquées pour être efficaces. (Existe-t-il quelque chose de plus simple que Do, Ré, Mi, Fa, Sol ?;))
  • La technique du miroir constitue une façon simple et efficace de commencer et de conclure vos couplets (voir même vos refrains ou toutes autres sections de votre chanson !)
  • Une mélodie à base de notes répétées  donne du rythme à votre composition et favorise l’impact de vos paroles
  • Un refrain qui tranche avec son couplet (notes de la mélodie plus longues, accords plus épurés, rythme plus calme) à d’avantage de chance de marquer l’esprit de l’auditeur. La répétition constitue également un bon moyen d’y arriver.
  • Patrick Sébastien est un grand homme

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Voilà, j’espère que cette analyse vous aura été utile et vous aura permis d’apprendre pleins de nouvelles choses ! Surtout, si vous avez des questions n’hésitez pas : laissez-moi un petit commentaire. 😉
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Parce qu’analyser une œuvre c’est bien…

Mais composer la sienne c’est mieux ! Découvrez mon guide “Composer sa chanson de A à Z”, il vous accompagne tout au long du processus de création de votre chanson. Et bien entendu, ce guide est approuvé par Patrick Sébastien lui même. (Comment ça, c’est illégal la publicité mensongère ? icon razz Analyse du morceau Space Dementia de Muse ).

Composer sa chanson de A à Z


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22 commentaires


  • denis

    Bonsoir Alex,

    Excellent, d’une clarté à toutes épreuves. J’ai fais comme toi j’ai été chercher la partoch et c’est flagrant le I IV V

    Bob est un coutumier du fait.

    Merci et continu à nous faire avancer dans la compréhension de la musique

    A bientôt
    Denis

    Répondre

  • amateur

    Le lien Youtube n’est pas la chanson de Dylan, c’est une reprise. 😉

    Répondre

    • Airquest

      En fait, c’est Dylan qui reprend sa chanson. Sa voix a changé avec l’âge…

      Répondre

      • Paul

        allons, allons, c’est pas Dylan, vous révez ? Ben voyons. il manque juste un peu de castagnettes pour faire danser …

        Répondre

  • Raoul

    Merci pour l’analyse !

    Répondre

  • DUDULE

    Super,
    explications claires. Toujours intéressant de voir la musique analysée côté cuisine.

    Répondre

  • Lefevre Jean-Yves

    merci à toi, bon maintenant il faut s’y mettre

    Répondre

  • Pierre

    c’est bon…l’intelligence!
    merci

    Répondre

  • Mwadka

    Super article!
    Simple et clair ! Bravo pour votre simplicité

    Répondre

  • Majid Farouj

    Merci Alex pour l’analyse de la chanson de Bob Dylan

    Répondre

  • Damien

    Merci pour l’analyse de cette chanson. (Même si j’aurais préféré l’analyse de la chanson de Patrick Sébastien)

    De par mes compétences, je suis plus porté sur la technique sonore, mais je fais également un travaille d’analyse des chansons en essayent d’en faire des remake. Cela est très formateur !

    Répondre

  • Doum

    « femme qui rie est à moitié dans son lit ! »

    En plus de m’apprendre pleins de choses tu me fais chaque foir rire.

    Cela me donne envie d’acheter ton livre du coup !

    Dans 6 mois, après mes cors de clavier que je travaille tous les jours.

    Kis

    <3

    Répondre

  • Prune

    merci ! sympa ! 🙂

    Répondre

  • Nico

    Merci Alex pour ces précieuses explications qui aident beaucoup à orienter sa compo dans le sens du message passé à travers le texte, je suis en train de lire ton livre « composer sa musique de A à Z » (pour l’instant je me régale et ne regrette aucunement cet achat !) et le tout m’aide énormément dans la compréhension « des matrices » pour la cohérence des morceaux.
    Super taf et toujours content de lire le partage de ton savoir.

    Un énorme MERCI

    Répondre

    • Alex

      Salut Nico,

      Merci à toi pour ton message qui fait super plaisir ! Je suis content que l’article t’ai plu. Et pour ce qui est du guide, je te remercie également pour tes retours ! Surtout n’hésite pas à laisser ton avis en commentaire de l’article « Composer sa chanson de A à Z » pour le partager avec les autres lecteurs du site. 😉

      Répondre

  • Jean

    Merci et bravo excellente analyse !

    Pour ce qui de la partition sur internet, elle existe en format guitar pro:

    http://www.911tabs.com/tabs/b/bob_dylan/like_a_rolling_stone_tab.htm#8443701

    par contre je n’ai rien trouvé sur Patrick Sebastien ;-), je dois dire que je n’ai pas cherché beaucoup …

    Répondre

  • LAUZE Christian

    Bonjour,
    Bravo pour ces explications toujours très claires et accessibles pour nous, les amateurs.
    Je conserve tous vos articles dans un dossier.
    Je suis des cours de musique (solfège et technique) depuis près de 5 ans sur clavier arrangeur (Tyros 2) et votre livre me sert beaucoup.
    A +

    Répondre

  • N@d

    Merci Alex,
    c’est limpide,
    à nous de jouer !
    🙂

    Nadine

    Répondre

  • Pierre

    Chouette article!
    Par contre la version youtube qui est postée est en La majeur il me semble.

    Répondre

  • David

    Super intéressant… J’ai fais de la guitare pendant des années en pensant que je n’étais pas assez bon pour composé… Du coup j’ai laisser tomber mais il y a quelques temps je suis tomber sur ton site alors j’ai ressorti ma vieille guitare et ma vieille basse et je me suis rendu compte que c’était pas si difficile de composé… Du coup je me suis mis au violon au saxo et au piano… Bientôt au chant… Grâce a ce site je vais pouvoir m’épanouir dans ma passion trop longtemps oublié…
    Milles merci !!!

    Répondre

  • cctpp85

    Les techniques ascendantes et descendantes sont en effet une façon facile de remplir l’espace. Attention néanmoins au fait que jouer à plat les accords montants n’est pas agréable.

    Ce qui se passe est que la séquence montante C-Dm-Em-F-G est dérivée de C-G7-C6-F-G, soit les trois fondamentales attendues du blues : C-F-G pour une tonalité en C. L’oreille retient le son du blues et la montée chromatique, ce qui paraît simple et sympa.

    Une façon plus sympa est de jouer C-G-C-F-G au piano/guitaire rythmique et on laisse la montée C-D-E-F-G à la basse.

    Retenez que les transcriptions de guitare oublient souvent ces subtilités pour les débutants. L’harmonie est portée par la combinaison basse+guitare rythmique, et non pas par un simple accord joué en rythmique. N’hésitez pas à changer l’harmonie par un jeu de basse ou des altérations tout en répétant des motifs qui font croire qu’on reste sur le même motif. Cette subtilité crée énormément d’émotion, beaucoup plus que de jouer des accords à plat.

    Par exemple : Am-Am en rythmique, C-A à la basse. Une partie de notre esprit est scotchée par le lancinant Am, une autre partie de notre esprit comprend qu’on passe de C(6) à Am, qui est un passage apportant de la gravité (Cm est la tierce mineure de A et la tierce mineure c’est puissant !)

    Un très bon exemple est La Sentinelle de Luke qui change d’harmonie grâce à la basse tout en conservant le lancinant « accord » à la guitare rythmique. La basse y explore une gamme mineure très émotionnelle (équivalent de C-Ab-Fm). La combinaison finale est très puissante.

    Dylan était plutôt un révolutionnaire qui aimait le son bâclé, mais sa production obligeait un jeu d’harmonie minimal pour faire passer le titre comme un morceau rock /blues plaisant. D’où la basse, d’où l’orgue. Pas une simple montée d’accord.

    Répondre

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